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En Libye, une crise de vote bloqué par l’inopérant exécutif basé à Tripoli.

L’inactif gouvernement de la capitale s’accapare illégitimement le pouvoir.

mardi 30 août 2022, par Azouz Benhocine

Le soulèvement de la population, guidée par des activistes en Libye, pour chasser Kadhafi du pouvoir en 2011, a été soutenu par l’OTAN. Il n’a pas été concluant pour le maintien de la stabilité. Contrairement à la Tunisie où, à la même époque dite du "Printemps Arabe", en dépit que la ministre française de l’intérieur préconisait une intervention pour sauver Ben Ali, les émeutes ont débouché sur la fin du despotisme clanique qui a succédé à Bourguiba. En 2014 la division des factions libyennes s’est établie. Et depuis un clivage s’est ancré et le désordre s’en est suivi...

Après l’assaut attribué aux forces rivales au gouvernement qui tergiverse, les dirigeants installés à Tripoli se disent encore renforcés. Soient ils sont réellement incapables, de réaliser une transition douce, ou bien ils ne veulent pas des élections, dont déjà les précédentes leurs ont été défavorables. Les autorités, dites "reconnues par les instances internationales", maintiennent un blocage qui engendre la crise politique qui à la longue dégénère en querelle armée.

La reprise des hostilités en Libye en cette fin d’août 2022 est favorisée par l’absence d’un processus politique clair qui permet à la démocratie d’être appliquée et de s’appuyer ouvertement sur l’alternance. Abdel Hamid Dbeibah refuse de s’effacer devant Fathi Bashagha, son successeur désigné par le Parlement de Tobrouk. Et il y a la prédation des ressources qui motivent les belligérants à s’affronter.

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L’accès aux fonds de la Banque centrale, qui est un acte de prédation ou crime économique inavoué, est le premier but des parties en conflit. Ainsi que les autres trafics, même d’humains, pratiqués par les milices qui sont maintenues par les tribus et clans tous occultes et illégaux. Abdel Hamid Dbeibah refuse de s’effacer devant Fathi Bashagha, son successeur désigné par le Parlement de Tobrouk.

Des combats ont été déclenchés samedi 27 août suite aux frictions entre les forces armées qui se côtoient à Tripoli, en attendant que des solutions politiques adviennent. Les éléments affiliés à Haftar et alliés du parlement basé à Tobrouk et Benghazi essayent de mettre en place un gouvernement mandaté par les élus. Mais l’exécutif qui a précédé refuse de se retirer ou de réaliser des élections qui tranchent...

Depuis 2011 la déstabilisation campe avec un antagonisme idéologique superficiel. Car il s’agit des convoitises des revenus du pétrole qui sont les vraies raisons de la guerre inter-libyens. Maintenant il n’y a que 2 groupuscules visibles dans les batailles qui se déroulent principalement à Tripoli la capitale. Elles sont soutenues par des milices, auparavant éparpillées et ont rejoint l’un des 2 camps.

Il est clair qu’il y est 2 tendances protagonistes. Elles étaient plus nombreuses à émerger après Kadhafi. Cet été donc, la Libye retourne à la case départ où les confrontations pour le pouvoir s’exacerbent. Fathi Bashagha, désigné début du mois de février de cette année, pour former un nouveau gouvernement, il n’arrive pas à déloger son prédécesseur D’beibah.

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Dimanche soir du 28 août, le ministère de la Santé a déclaré que 32 personnes avaient été tuées dans les violences de samedi. Il y aurait aussi 160 blessées. Ce qui reste inconnu est : combien sont les combattants et les civils de ces victimes ? Comme quelles étaient les forces réelles à avoir, depuis vendredi qui a précédé le week-end, pris part aux combats.

Outre le désastreux bilan humain et au lendemain d’intenses combats qui ont duré toute la journée de samedi, l’avenir est obscur. Résultats des voitures calcinées et des immeubles criblés de balles sont le paysage qu’offre Tripoli et ses banlieues où certaines maisons touchées sont désertées. Les dégâts matériels sont ceux d’une vraie guerre civile, s’en est une autre tant que le retour des combats est plausible dès...

Les forces alignées sur l’administration de Fathi Bashagha, sont alliées au Parlement qui est loin de Tripoli. Ces intervenants n’ont pas réussi à prendre le contrôle de la capitale et à renverser le gouvernement qui ne fait rien pour éviter la crise. Ils comptent toujours revenir et combattre pour des raisons plus de légalité que de convoitise stricte du pouvoir.

L’argument de l’assaut, des groupes armés basés à l’est et commandés par Haftar, ne justifie pas l’accaparement du pouvoir par le groupuscule squattant Tripoli. Au détriment même des élus dont l’assemblée nationale qui est installée à l’est du pays et proposant Bashagha à la tête du nouveau gouvernement qu’ils ont désigné.

Le gouvernement en place bloque le processus électoral, car le seul ayant l’habilité à le conduire du fait d’avoir la main du contrôle sur l’administration officielle. Prévu depuis l’année dernière et parrainé par l’ONU, pour instaurer la paix, le vote augure une alternance qui est bloquée. L’exécutif l’a abandonné en raison de différends sur les règles régissant le vote. Mais ce n’est qu’un prétexte que le dialogue et le consensus peuvent apporter avec facilité.

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