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Femme 1er-ministre en Tunisie, le défi aux traditions obsolètes.

Renforcement du régime présidentiel avec des scientifiques aux institutions.

mercredi 29 septembre 2021, par Azouz Benhocine

Il est indéniable que parmi les catégories socioprofessionnelles celle des enseignants des grandes écoles est considérée la plus intègre ainsi que des mieux formées. Même si l’évidence de la compétence n’est pas assurée à l’épreuve du terrain du travail réel, il y a au moins la vision scientifique et la probité. Elle met une confiance pour un pays qui aspire à décoller.

C’est ainsi que la nomination d’une femme 1er-ministre en Tunisie, le 29 septembre 2021 et après plusieurs semaines de vide intenté par le président Qais Saeed, n’est guère un anodin acte politique. Cette désignation est appréhendée tel un coup de force contre l’obscurantisme et le dépit d’un blocage économique et institutionnelle.

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La 1ère femme 1er-ministre, dans ce qui est le Monde arabe, est ainsi tunisienne. Donc c’est aussi la percusseuse dans son pays à occuper une telle fonction. Ce qui est aussi remarquable, l’actuel président voue de la considération aux universitaires de son pays. Car il s’est entouré de ces qualifiés, alors qu’on sait les secteurs de la corruption sont légendaires dans les services comme l’armée…

Si au poste de ministre, la 1ère femme fut une soviétique, qui a été chargée des affaires sociales. Il s’agit d’Alexandra Kollontaï, dont le ministre était dit « commissaire du peuple ». La rareté de chef de gouvernement ou de présidente demeure partout dans le Monde. En France, ce n’est par hasard que la responsabilité de la défense lui revient.

Président de Tunsie avec son épouse.

L’arrivée de Najla Bouden, une spécialisée en géologie, à ce poste a surpris plus d’un parmi les observateurs. C’est un message fort aussi pour l’occident qui se tourne vers les pays d’Afrique du nord par le prisme de la migration. En effet l’apport psychologique est pesant, alors que l’islamisme tunisien a connu ses pires revers.

Passant de directrice du projet de réforme de l’enseignement supérieur dans son pays, financé par la banque mondiale, à celle de chef de l’exécutif gouvernemental, cette scientifique a de lourdes besognes à accomplir. Sortir le pays du marasme économique

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D’abord c’est une surprise parce que la personne est inconnue. Outre bien sûr qu’une femme ait en charge ces hautes, mais dans les milieux aussi bien politiques que médiatique on savait déjà que cette option était en l’air. C’est un coup de la pure tradition tunisienne, Bourguiba avait de telles démarches hautement politiques et non conformistes.

La probabilité qu’en Tunisie une certaine Nadia Akacha, du cabinet même du raïs, allait être à ce poste de 1er-ministre, circulait. Finalement une leçon du pays maghrébin ayant longtemps entretenu une démarche révolutionnaire en matière de rupture épistémologique avec la tradition aux fanfarons arabes & pseudos révolutionnaires du Maghreb. Femme désormais symbole !

Née en 1958 dans la province de Kairouan, elle est professeure de l’enseignement supérieur à l’École nationale d’ingénieurs de Tunis, spécialisée en géosciences, dirige actuellement un plan chargé de mettre en œuvre les programmes de la Banque mondiale au ministère de l’Enseignement supérieur et des Sciences Recherche.

Ce que la Tunisie évite en concentrant les pouvoirs avec le président, c’est le régime parlementaire comme en Algérie ou en Irak. Ce sont des modèles sans issue, avec la corruption et l’incompétence des élites qui dirigent. Ainsi que l’absence quasi totale du contrôle populaire, alors que le parlement et les autres assemblées sont bourrées de personnels inertes. Sans de tels choix, ces pays auraient eu de l’émergence. L’actuel président tunisien donne une autre option aux institutions...

Minaret de la Mosquée de la Zitouna, Tunis, 21 septembre 2013, (09).jpg
Par Français : Crédits à Habib M’henni / Wikimedia Commons mosquée ZEYTOUNA

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