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MO YAN : militaire chinois et Nobel de littérature 2012

La claque par les livres : la belle époque littéraire du communisme chinois !

vendredi 12 octobre 2012, par Gros Emile

L’insolite lauréat du prix Nobel de littérature 2012 est chinois, il ne pouvait être autrement. Quand la seconde puissance économique du monde est dirigée par un parti communiste des plus libéraux, son art n’est plus une curiosité, mais une magie ! Paradoxe de cette distinction, c’est un colonel, à la retraite, de l’armée du peuple dont on apprécie le talent !

Et qu’on couvre aussi d’éloges. Dans son communiqué, l’institution suédoise lors de sa 101ème année dit à propos de la consécration de Mo Yan : qu’il… « unit conte, histoire et le contemporain ». Rajoutant « Mo Yan, en associant imagination et réalité, perspective historique et sociale, a créé un univers qui, par sa complexité, rappelle celui d’écrivains tels William Faulkner et Gabriel García Márquez [deux illustres prédécesseurs qu’il a rejoints jeudi sur la liste des lauréats de cette distinction], tout en s’ancrant dans la littérature ancienne chinoise et la tradition populaire du conte… »

L’auteur est un militaire retraité qui a rejoint l’armée du peuple à 20 ans où il fit des études universitaires, un commis de la révolution culturelle.

Et si cela peut davantage surprendre, il n’a jamais soutenu ses collègues, les autres écrivains chinois d’ailleurs des inconnus ou inexistants considérés, surtout par la propagande occidentale, frappés de censure. D’ailleurs lui-même y a été exposé à l’interdit de son roman « Beaux seins, belles fesses. », d’où il retira même des passages pour faire admettre son récit.

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Notre document : 2 interviews de l’auteur, du journal L’HUMANITE

« Mes œuvres sont la littérature chinoise, qui fait partie de la littérature mondiale. Ils montrent la vie du peuple chinois ainsi que la culture unique du pays et les coutumes folkloriques » , a déclaré aux journalistes Mo dans sa ville natale Xinhua, a rapporté l’agence chinoise.

Auteur prolifique dont l’œuvre est truculente parce qu’elle critique davantage la société et non l’autorité, contrairement aux clichés occidentaux envers ce qui est désigné par la "dictature communiste". Il s’appelle Guan Moye et son pseudonyme seul l’identifie depuis des années : Mo Yan signifie : « celui qui ne parle pas ». A l’intérieur du système, ce colonel de l’armée populaire de libération, est un homme libre et respecté pour ses belles histoires, dont une fois traduites font des pavés de 500 pages pour la langue française.

Comme une récompense au polit’ bureau du PC chinois qui a qualifié de « clowns » le comité de l’académie d’attribution du Nobel au dissident dont la nuisance faite de son statu de pseudo-persécuté, est réparé.

La littérature, disent les chinois, a le dernier mot. Mo Yan doit sa renommée au film « Le Sorgho rouge » réalisé par le meilleur cinéaste du pays, Zhang Yimou à partir du récit « Le clan du sorgho ».

Seule une partie de son œuvre, estimée à 80 ouvrages, principalement de nouvelles et romans, est traduite en français.

Cités par l’encyclopédie Wikipédia :

 ? La Mélopée de l’ail paradisiaque, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Messidor, 1990, Le Seuil, 2005.

 ? Le Clan du sorgho (?????), traduction de Pascale Guinot et Sylvie Gentil, Arles, Actes Sud, 1993.

 ? Les Treize Pas (??? Shisan bu), traduction de Sylvie Gentil, Paris, Le Seuil, 1995.

 ? Le Radis de cristal (??????), traduction de Pascale Wei-Guinot et Wei Xiaoping, Paris, Philippe Picquier, 1998.

 ? Le Pays de l’alcool (?? Jiu guo), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2000.

 ? Le Clan herbivore (???? Shicao jiazu)(non traduit)

 ? La Forêt rouge (??? Hong shulin)(non traduit)

 ? Le Supplice du santal (??? Tanxiang xing), 2001, traduction de Chantal Chen-Andro, sélectionné pour le Prix Mao Dun, Paris, Le Seuil, 2006.

 ? Explosion, traduction de Camille Loivier, Éditions Caractères, 2004.

 ? Beaux seins, belles fesses, (???? Fengru feitun), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2004.

 ? La Carte au Trésor, (??? Cangbao tu), traduction d’Antoine Ferragne, Paris, Philippe Picquier, 2004.

 ? Enfant de fer, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2004.

 ? Le maître a de plus en plus d’humour, traduction de Noël Dutrait, Paris, Le Seuil, 2006.

 ? Le Chantier, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2007.

 ? La Joie - (Huanle), traduction de Marie Laureillard, Paris, Philippe Picquier, 2007.

 ? Quarante et un coups de canon (Sishiyi pao), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2008.

 ? La Dure Loi du Karma, (Shengsi pilao), traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2009.

 ? Grenouilles- (?), Shanghai Littérature et Art Publishing House, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2011.

 ? La Belle à dos d’ ne dans l’avenue de Chang’a, traduction de Marie Laureillard, Paris, Philippe Picquier, 2011.

 ? Le Veau suivi de Le Coureur de fond, traduction de François Sastourné, Paris, Le Seuil, 2012

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