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Raymonde Peschard, une franco-algérienne illustre martyre pour la décolonisation

Une communiste algérienne ccombattante pour la liberté !

samedi 18 juillet 2009, par Rebel Kazimir

Raymonde Peschard qui porta le prénom de Taous dans le maquis, est née à Alger, en 1927 à Saint-Eugène. Précocement engagée dans l’action politique auprès des plus humbles dès que sa conscience s’éveilla, gràce à un oncle Edouard Peschard. Un communiste cheminot à Constantine, qui l’avait adoptée à la mort de sa mère et l’avait aidée à acquérir une formation d’assistante sociale et de femme militante.

Pendant les années 40, elle adhéra au PCA (Parti Communiste Algérien), et avait aussi de forts contacts avec les nationalistes du Vieux Rocher à Constantine. Raymonde se fait rapidement remarquer par les autorités coloniales qui ne tardent pas à la déclarer "persona non grata" parmi les murs de Constantine.

Il y a 52 ans, le 26 novembre 1957, tombait en martyre pour l’indépendance de l’Algérie Raymonde Peschard. Au pied du mont « Tafartaste » (la dégarnie) qui surplombe le chef lieu de la daïra (sous-préfecture) de Médjana, fief d’El-Mokrani un autre grand resistant au colonialisme français en Algérie, du 19ème siècle, au lieu dit « Dra Er’Rih » (la vallée du vent), elle est achevée par un officier après qu’elle eut été blessée.

Tombée dans l’embuscade tendue, sur indications de harkis et autres collabos qui aperçurent le déplacement pédestre du groupe qu’elle conduisait, elle combattu jusqu’au dernier souffle. C’est des paysans qui indiquèrent à l’armée colonialiste, déjà aux aguets et aux abois depuis, déjà 3 années, le déclenchement de la glorieuse guerre de libération.

Sa mort ne survient pas dans l’assaut donné par l’armée coloniale, mais sa mort survient après être atteinte lors d’un combat qui a duré quelques heures. Comme d’ailleurs d’autres membres du groupe, elle fut lessée et capturée. Elle ne pouvait supporter de voir ses frères, le docteur Belhocine et Oukmalou Arezki, achevés sauvagement. Devant les corps allongés de ses frères de combat, et malgré ses blessures, Raymonde trouvera le courage de déverser sur les soldats un flot d’injures, les traitants de sauvages, de barbares et de nazis (…). Un officier lui logera alors une balle dans la tête…

Comment elle s’est trouvée avec les 4 médecins à marcher à pieds pour traverser le "Massif des Bibans" (Les portes de fer), puis tomber dans l’embuscade ?

Le groupe venant de la capitale Alger, où Raymonde était recherchée et susceptible d’être arrêtée, empruntait le train Alger-Bône (actuellement Annaba). Ils ont été surpris des contrôles qui se répétaient envers eux à chaque gare jusqu’à Bouira. Au niveau de cette bourgade, aujourd’hui chef-lieu de préfecture, ils se sont renseignés auprès de passagers sur la situattion qui prévaut dans l’Est-algérien. Où la guerre s’est déjà installée à partir de la Kabylie et des Aurès...

Les troupes françaises ont été renforcées depuis l’offensive d’août 1955, et les Aurès constituaient une zone presqu’incontrôlable par les français.

Conjointement les membres du groupe ont décidé de quitter le train au niveau de la gare Beni-Mansour (village et ligne de chemin de fer citée par Guy de Mautpassant dans sa fabuleuse oeuvre "Tartarin de Taracson", là où un arrêt est obligatoire pour qu’une partie des voyageurs fasse la correspondance vers B’Gayathe "BEJAIA" : ex. Bougie). Ils devaient delà traverser à pieds le "Massif des Bibans", montagneux donc offrant plus de recoins pour le repos et de cachettes en cas...

Mais au niveau de "Tafartas", si on n’escalade pas le mont on est visible. Et à son pieds les plaines céréalières, d’ailleurs qui font la renommée de la région dite "Bled Essaba" (Pays du blé) sont presque dénudées et bien plates pour laisser apercevoir le groupe.

La petite unité qu’elle commandait, dans un mouvement de transfert, était en trajet pour traverser l’est algérien. Elle se composait de 4 médecins dont les deux frères Belhocine et Oukmalou Arezki, tous docteurs en médecine. Attelés à rejoindre clandestinement la Tunisie où les troupes de l’ALN étaient regroupées, et commençaient à se former et à s’équiper en logistique selon les normes d’une armée professionnelle.

Ces troupes avaient d’énormes besoins dont celles d’encadrement divers et ceux médicaux lui manquaient plus. Outre que Raymonde Peschard était une infirmière douée d’une doigtée chirurgicale reconnue, elle avait été remarquée par son grand dévouement... Comme elle connaissait bien l’est algérien où, Constantine, elle avait vécu et grandi, elle était chargé de leur faire traverser la frontière-est, vers la Tunisie.

Pendant les années 40, elle adhéra au PCA (Parti Communiste Algérien), et avait aussi de forts contacts avec les nationalistes du Vieux Rocher à Constantine. Raymonde se fait rapidement remarquer par les autorités coloniales qui ne tardent pas à la déclarer persona non grata parmi les murs de Constantine...

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... Ce qui l’obligea de réintégrer Alger, sa ville natale... Où gr ce encore à la légendaire solidarité ouvrière et communiste, elle a été recrutée au sein de la société Electricité et Gaz d’Algérie (EGA devenue Sonelgaz à l’indépendance). Elle reprend ses activités poltiques anticolonialistes, et se retrouve aux côtés de celui qui devient bientôt un héros martyr de la cause algérienne : le communiste Fernand Iveton, avec lequel elle entre au FLN en 1956. Ce communiste et syndicaliste a été exécuté à la guillotine à Oran...

Peschard se fond dans la clandestinité et monte au maquis, vers le mois d’avril de la même année à la Wilaya II. Elle fut d’abord une infirmière, et insiste pour compter parmi ceux qui combattent les armes à la main. Elle participe aux missions...

Après la mort de cette franco-algérienne, en novembre 56, sa photo illustre la presse coloniale sous le titre : « La femme blonde qui a remis la bombe à Iveton est identifiée ».

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