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3ème MANDAT DE BOUTEFLIKA : AU SECOURS ZEROUAL, LE NAIN COMMET UNE SOUILLURE A LA CONSTITUTION POUR FIGER L’ALTERNANCE.

Bouteflika croit-il que l’armée le laisserait faire ? Signer la pétition -ICI- à la fin de cet article.

lundi 3 novembre 2008, par Azouz Benhocine

CET ARTICLE SE VEUT UN APPEL AU RETOUR DE Mr. LIAMINE ZEROUAL  : Signer la pétition -ICI- à la fin de cet article.

Il très significatif de rappeler que lors de la commémoration du 1er novembre, en cette année 2008, monsieur Liamine Zeroual n’a pas été vu parmi les convives de Bouteflika, quand le raïs recevait les anciens présidents. Ils étaient trois : Benbela (premier président de l’Algérie indépendante) Chadli Bendjedid (l’homme du grand détournement économique) et Ali Kafi (celui qui croyait rester à vie) €¦ Est-ce le signe que cet officier à la retraite, dont nous vous proposons sa page sur Wikipédia, ne partage le projet de Bouteflika. L’amendement de la constitution s’est fait avec un cynisme absolu, en activant les assemblées auxquelles le raïs vient de tripler les salaires ?

Qu’est ce qu’une constitution ? Cliquer pour consulter la définition.

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La limitation à deux mandats présidentiels en Algérie a été introduite par l’article 74 de la constitution, sous le règne éclair d’un certain Liamine Zeroual, un général de l’ANP (Armée Nationale Populaire) à la retraite. Il a été appelé par les siens, les miltaires du grade en exercice à l’époque. Alors qu’il a été d’abord écarté de l’armée puis éloigné sous d’autres cieux comme ambassadeur, à Moscou d’où il démissionna.

Il a été placé à la tête de l’Etat algérien, afin de pallier à une autre criarde volonté, de l’un des indécrottables nationalistes qui se relaient à la tête de l’Etat depuis l’indépendance. Celle d’un certain Ali Kafi qui souhaitait jouer aux prolongations, de la même façon que tente de l’imposer actuellement son compère et acolyte Bouteflika.

Cadre militaire formé en Russie et en France, après l’indépendance, Zeroual a rejoint l’ALN (Armé de Libération National) à 16 ans en tuant un policier, à qui il retira l’arme. Qualifié par les plus rationnels analystes de la vie politique algérienne comme un humble et discret. Il est celui qui a organisé avec une étonnante dextérité plusieurs élections en quelques mois. Les locales, pour des conseils communaux et celles des wilayas (départements), de l’assemblée nationale et en fin présidentielles, tel un record à inscrire dans ses prouesses. Et surtout il a effectué la révision constitutionnelle qui n’autorise pas plus de deux mandats pour un même président. Lui-même a été élu Président de la République le 16 novembre 1995 avec 61,3% des voix. Mais il ne s’est pas porté candidat une seconde fois.

C’est une diapo qui montre Monsieur Liamine Zeroual parmi les personnalités algériennes, heureusement qu’il y figure et nous remercions son auteur.

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Ce dernier des votes "les présidientielles" a permis à Bouteflika, en 1999, de sortir de l’ombre. Et récolter le fruit des efforts que les démocrates conséquents, ceux désignés par éradicateurs ou en militaro-staliniens.

Liamine Zeroual a été appelé à la rescousse pour évacuer et à la va-vite certainement le plus affamé du (Koursi) trône qu’a connu le pays, Ali Kafi. Ce dernier, a remplacé feu Mohamed Boudiaf abattu par l’un de ses garde-corps.

Comme Bouteflika, Kafi préconisait demeurer au pouvoir une ou deux décennies, avec la bénédiction et sous la bannière d’un état d’urgence décrété du fait de l’ampleur qu’a pris l’insécurité.

L’arrêt du processus électoral, entre ses deux tours, des législatives de décembre 1990 a été provoqué par la démission de Chadli Bendjedid qui a été forcé à aller à la télévision et rendre public son départ. Sous son règne médusé une débandade s’est installée...

La violence figure dans le programme islamiste en général. L’arrêt du processus électoral a été vital pour le sort de la menue expérience démocratique algérie que Bouteflika veut encore briser. Des journalistes et des intellectuels de toutes les spécialités qui ont exigé cet arrêt, ont alors été montrés en éradicateurs. Porteurs de la résistance, qui a duré plus d’une décennie et continue encore, contre l’islamisme et son bras armé le terrorisme, beaucoup ont abattus ou se sont refugiés sous des cieux plus cléments. Boutef a reccueilli, mûr, le fruit des sacrifices de ceux que l’on désigne en les martyrs de la liberté.

Le discours des dirigeants de l’innommable parti islamiste, l’ex FIS, qui risquait d’avoir le pouvoir en 1990, était le serment de mettre à feu et sang le Maghreb. De semer la terreur dans le bassin méditerranéen. Mettre en œuvre un déferlement sur le continent européen. Et même déborder sur le reste du monde. S’il aurait disposé des moyens de l’Etat qu’il allait diriger, des conditions plus périlleuses auraient nées dans la région.

Le sort promis aux algériens, sur le plan interne, était d’exterminer les démocrates, les laïcs, les athées avec l’application d’un projet barbare : tuer ceux qui ne soumettraient pas à la charia .

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La pétition, à la fin de cet article.

La méconnaissance, surtout en occident, du rôle et la place de l’armée algérienne dans l’espace fonctionnel des institutions du pays, laisse planer une image toute faite et étriquée de junte sur les modèles sud-américains.

Cette réduction comparative galvaudée par les alliés, internes et externes, des islamistes algériens que l’article 40 de la constitution interdits expressément comme partis politiques, porte une grave atteinte à l’armée algérienne comme institution. Oui ! Son personnel est certainement pervers. Nous verrons plus bas pourquoi et comment.

Les soutiens aux islamistes ont bénéficié de complots tracés à Sant-Egidio et autres capitales de part le monde. L’ANP renfermant des (Ripoux) corrompus est bien réelle. Alors que politiquement elle ne peut être connue uniquement que sur cet angle.

En fait beaucoup de détrousseurs des richesses du pays, certes sont militaires. Ils vivent de l’accord et de l’arrogance, avalisés et partagés, avec militants de l’ex. parti unique. Les cadres et militants du FLN dirigiste, à ne confondre avec le FLN libérateur, est le plus médiocre personnel qu’a eu le pays à la tête de ses appareils. Une vraie secte de truands idéologiques d’un nationalisme caricatural qui s’est accaparé le sigle symbole des trois lettres : « F.L.N. »

Ces militants soudoyaient depuis toujours les militaires et l’appareil judiciaire afin de s’en préserver des poursuites et autres enquêtes sur les détournements. Les militants de l’ex parti unique ne voulaient aussi paraître, seuls dans les scandales de détournements du denier public et de l’accaparement de la rente. Ils ont créé le système corrupteur qui assure leur protection et ont trouvé des connivences.

D’après des observateurs avisés de la "Kleptocratie" algérienne, environ 20% des commissaires politiques (Mouhafed) du FLN "Parti unique" ont procédé à avoir des plus de 5 logements sociaux répartis au niveau des Wilayas (départements) du pays. Le plus connu de cette espèce est un certain Noreddine Djellouli, ex responsable de l’UNJA (Organisation de la jeunesse) et devenu Mouhafed. Il eut une dizaine de logements après être responsable du Parti.

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Le nationalisme algérien compte toujours sur les islamistes pour passer : de tuteurs historiques à paternalistes sacrés.

Ce climat délétère laisse l’Algérie à la traîne pour la construction de la démocratie et sans l’existence d’un projet économique cohérent pour vraiment mettre sur voie le développement. Il fait du pays, non pas une entité réellement émergeante parmi ses paires moins dotées de moyens, mais juste un Etat rentier impulsé par Bouteflika et ses acolytes. Ceux qui ont régné jusqu’à la, en vulgarisant la démarche populiste et bordélique de l’arabo-islamisme ayant que la manne pétrolière à dilapider.

Le président Bouteflika, reliquat et dernier rejeton du nationalisme dominateur depuis la guerre pour l’indépendance, a désormais révisé la première loi du pays sans référendum. En démantelant l’article (le 74) qui limite la présidence à deux mandatures pour un même chef d’Etat, Bouteflika, toute honte bue, a manœuvré avec les assemblées élues des deux chambres.

Evitant de soumettre, sa révision constitutionnelle, au vote de la population. Quatre mois auparavant, ces mêmes assemblées ont multiplié par 7 les salaires de leurs députés. Ils équivalent maintenant à 45 fois un SMIC. Le geste en dit long de la corruption qui obère au nom même des martyrs pour l’indépendance et du FLN qui est le premier parti à soutenir sa 3ème mandature.

C’est qu’en soumettant à référendum, sa souillure à la jeune constitution algérienne... Ele risque de connaître un revers. Si elle était présentée, comme le veut le droit constitutionnel et international, à un scrutin référendaire où le peuple s’exprime librement, comme moindre échec elle aurait essuyé un boycott généralisé et populaire. On pronostique partout, au moins l’expression de moins de 30% des suffrages par rapport aux inscrits. Sinon le rejet total… Déjà à chaque élection menée par Bouteflika, la population devine directement que les trucages sont de mises.

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Tout en gardant un flou hypocrite sur la question essentielle s’il briguerait, ou pas, une 3ème mi-temps, déjà entretenue depuis déjà deux années. Cette possibilité de kidnapper le pouvoir comme ce fut depuis l’indépendance, est aujourd’hui une évidence. Dans sa notoire criminalité, et sans le brin de probité, le raïs a déclaré mercredi, 29 octobre 2008 devant un parterre de juriste, de magistrats et de hauts cadres de l’Etat, à propos de sa modification de la constitution : « afin d’accroître le pouvoir conféré au peuple de choisir ses gouvernants et de leur renouveler sa confiance en toute souveraineté ».

A moins que l’ANP -Armée Nationale Populaire- trahisse son devoir !

Seule, dans ce cas de figure, l’armée peut bloquer ce projet dangereux pour la stabilité du pays. Les nouveau problèmes que connaît l’Algérie sont : les suicides, les Haragas (les jeunes qui quittent le pays vers l’Europe dans des embarcations de fortunes), la criminalité à grande échelle (200 milliards de Dinars Algériens ont servis de rançons dans des enlèvements de personnes en 2007). Outre qu’une corruption à tous les niveaux des rouages de l’administration publique.

Bouteflika a amorcé la tentation de demeurer au pouvoir en mettant au devant son chèr argument contre l’armée. Celui qu’il a toujours déclaré. "L’erreur d’empêcher les islamistes de prendre le pouvoir". Puisque c’est l’armée qui a arrêté, comme une riposte, les élections de 1990. Malgré l’insécurité que signe quotidiennement l’islamisme par sa violence macabre, et aussi dans le monde entier, Bouteflika s’illusionne dans une volonté de domestiquer l’hydre hideuse.

Alors que la longue haleine, de depuis des années de lutte sans répit des démocrates conséquents par le combat des idées. Et des militaires faisant résistance sur le plan armée, pour mettre fin au fait religieux dans politrique ! Le président joue pleinement la carte islamiste avec son inopérant projet dit de concorde.

L’armé a joué un rôle déterminant dans un contexte de trahison et de complicité. Elle est, seul par le feu, venue presqu’à bout du terrorisme qui n’est pas encore complètement anéanti.

Il faut rappeler que le parti FLN, dirigé actuellement par un « barbeféléne »(1) des plus réconciliateurs avec la bête immonde, a été Saint-Egidio et appelait à reconnaître le FIS. L’actuel respansable de ce parti, prolongeant l’ex parti unique, fréquentait l’ambassade iranienne alors que les carnages des fanatiques semaient l’horreur pendant la décennie 90.

Et dès que ce parti dévoyé a montré son candidat Bouteflika, en réalité dès 1999 lors de la sortie du désert du raïs, le fléau des « haragas », les suicides et les séditions faites de saccages, comme en octobre de 1988, sont devenues une réaction collective de la jeunesse. Elle voit l’avenir et l’horizon complètement obstrués, en désespérante fermeture.

Il est illusoire que les officiers de l’ANP qui ont toujours impliqué cette institution pour mettre fin aux déroutes que le parti dirigiste fomente continuellement, laissent faire.

Avec la grande récidive de l’ancien système qui a régné depuis l’indépendance, auquel appartient ce prétendant à un 3ème mandat... Le candidat du monopole du mot « FLN » relevant de la mémoire collective, faisant le contraire du FLN historique, prive les algériens maintenant de continuer, malgré moult faiblesses, leur expérience démocratique.

Les partisans d’un troisième mandat pour Bouteflika ne cessent de jurer qu’il ne sera pris à vie… Cette vacherie que promettent, les piteux politicards, est qu’elle n’aura pas lieu… Mais de quoi sera fait demain ?

Quant à l’opposition politique dont l’existence a la forme d’une nébuleuse impopulaire, elle joue majoritairement et maladroitement la complicité avec l’islamisme.

- Premièrement en admettant et défendant l’existence de partis religieux, alors que la constitution l’interdit par son article 40.

- Et en second lieu, la pratique des connivences inter-leaders. Comme la dernière rencontre entre Aït-Ahmed du FFS, avec Hamrouche et Abdelhamid Mehri les deux caciques du FLN dirigeant.

« Au secours Zeroual, ton œuvre pour l’Algérie dont l’objectif est l’alternance démocratique au pouvoir risque d’être bafouée… » dit un démocrate algérien très présent sur le Web avec ses sites et blogs. « Sinon la jeunesse prendra le large en boat-people et se révoltera dès qu’un match de football soit prétexte » rajoute-t-il, comme ce fut le cas dernièrement à Oran et dans d’autres villes pour des motifs bien moindres.

Il très significatif de rappeler que lors de la commémoration du 1er novembre, en cette année 2008, monsieur Liamine Zeroual n’a pas été vu parmi les convives de Bouteflika recevant les anciens présidents qui étaient trois :

Benbela Image hébergée par servimg.com(premier président de l’Algérie indépendante)

Chadli Bendjedid Image hébergée par servimg.com(l’homme du grand détournement économique)

et Ali Kafi Image hébergée par servimg.com(celui qui croyait rester à vie)…

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(1) (islamiste du FLN actuel parce que au sein de l’historique FLN ces intégristes n’existaient pas ou priaient dans les mosquées pour que les Fellagas soient mis en échec)

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  • Objectifs fondamentaux de la Révolution Algérienne.

    Objectifs Fondamentaux de notre Révolution.

    Par Mohamed Larbi Ben M’hidi

    (Article paru dans El Moudjahid n°2 Fin juillet 1956)

    La révolution du 1er Novembre 1954 est l’expression d’une volonté populaire irrésistible pour la liberté et l’indépendance.

    Le peuple Algérien reprend une autre fois les armes pour chasser l’occupant impérialiste, pour se donner comme forme de gouvernement une République Démocratique et sociale pour un système socialiste comportant notamment des réformes agraires profondes et révolutionnaires, pour une vie morale et matérielle décente, pour la paix au Maghreb.

    Le peuple algérien est fermement décidé, compte tenu de ses déboires et ses expériences passées à se débarrasser à jamais de tout culte de la personne et le messalisme en est une des formes les plus primitives, les plus réactionnaires, les plus dégradantes.

    Le peuple Algérien est résolu à faire de la Direction collective dans un centralisme démocratique la loi qui régira désormais dans la discipline chacun en tous, du F.L.N l’outil qui cimentera l’unité de la nation algérienne, de bâtir un avenir florissant pour tous les Algériens dans l’égalité et la justice.

    Le Peuple Algérien, dans sa lutte de libération nationale et
    d’émancipation, compte sur le soutien indéfectible des peuples frères Maghrébins, sur la solidarité agissante des arabes, sur l’amitié des Afro-Asiatiques, sur la sympathie du peuple français des démocrates et progressistes du monde.

    La victoire des peuples maghrébins consacrant l’égalité de tous leurs enfants sans distinction aucune si ce n’est le mérite est un facteur puissant d’équilibre et de paix dans le bassin méditerranéen.

    Cette victoire permettra d’établir des alliances solides notamment avec le peuple français dans sa lutte contre le fascisme et pour la démocratie, et en plus elle sera un rempart puissant anti-impérialiste en Afrique.

    La nation Algérienne poursuivra victorieusement sa marche, pour l’indépendance nationale, pour détruire à jamais le colonialisme rétrograde et faire triompher les libertés humaines dans l’équilibre et la fraternité universelle.

    Mohamed larbi Ben M’hidi

  • Opinion :

    Non à un troisième quinquennat

    par Rachid Benyelles

    Dans les semaines qui avaient suivi sa désignation à la tête de l’Etat, M. Bouteflika, ulcéré par les critiques exprimées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays quant aux conditions scandaleuses dans lesquelles il avait été porté au pouvoir, menaçait à tout propos de « rentrer chez lui en laissant les Algériens à leur médiocrité ». Cela, jusqu’au jour où des voix, excédées par tant d’impudence, se sont élevées pour lui dire « chiche ! ». Depuis, il n’est plus jamais revenu sur ce sujet.

    Après avoir passé un premier quinquennat à sillonner la planète et une grande partie du second à lutter contre une maladie qui le contraint à suspendre toute activité des mois durant, une maladie qui, à en juger par les rares et brèves apparitions télévisées, le met dans un état d’épuisement extrême, le voilà maintenant, malgré ce lourd handicap, qu’il se prépare à un troisième quinquennat. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise car l’idée de quitter un jour le pouvoir auquel il a accédé par les moyens que l’on sait, ne lui a tout simplement jamais effleuré l’esprit. A l’instar de beaucoup d’autres potentats, ailleurs dans le monde, il a toujours voulu être un président à vie. La seule question pour lui était celle de choisir le moment opportun pour annoncer le changement d’une Constitution qui limite le nombre de mandats à deux. Néanmoins, et en prévision de cette annonce, il avait, et depuis quelque temps déjà, chargé des sous-traitants de préparer le terrain en jouant le rôle de rabatteurs. S’il ne s’est pas montré pressé de procéder à ce changement, c’est qu’il savait que, dans le régime qui est le sien, les modifications envisagées ne constituent qu’une formalité que les « Institutions » de sa République expédieront sur un simple claquement des doigts, quand bien même ces modifications portent sur un aspect fondamental du texte, celui sur lequel était fondé l’espoir de l’alternance au pouvoir, ce qui était une avancée démocratique considérable.

    Hélas, la démocratie et l’alternance ne font pas partie du lexique de l’Algérie de M. Bouteflika, tout comme d’ailleurs, de celui de toutes les contrées arabes qui, sans exception aucune, demeurent dirigées par des régimes autocratiques, qu’ils soient d’essence monarchique ou républicaine.

    Encore que, à la différence de l’Algérie de M. Bouteflika, ces pays, même réfractaires à la démocratie et totalement inféodés aux grandes puissances occidentales, comme c’est aujourd’hui le cas pour la plupart d’entre eux, peuvent néanmoins se prévaloir de réalisations qui font pâlir d’envie nos concitoyens. Ceci est particulièrement vrai pour les pétromonarchies du Golfe qui, en moins d’un demi-siècle, ont su doter leurs pays d’infrastructures sociales et économiques des plus modernes, transformer en profondeur leur société et faire de bédouins nomades et incultes, des citadins émancipés parmi lesquels on compte nombre de managers d’envergure internationale. Ces Etats ont su mener des politiques de développement dont les retombées profitent largement à leur population, comme ils ont eu l’intelligence de penser à l’après-pétrole et aux nouvelles générations en diversifiant leurs investissements, ce qui a permis à certains d’entre eux de générer des revenus supérieurs à ceux des hydrocarbures.

    Plus proches de nous, le Maroc et la Tunisie avec lesquels nous partageons des frontières, des origines, une culture et une histoire communes ainsi qu’un espace territorial aux caractéristiques géographiques identiques, sont parvenus à de bien meilleurs résultats, sans pour autant disposer de nos ressources naturelles et de notre formidable manne pétrolière. Il suffit de rappeler que le PIB per capita de la petite Tunisie dépasse largement le nôtre.

    Il faut être d’une parfaite mauvaise foi ou d’un chauvinisme aveugle pour ne pas reconnaître que les deux pays voisins, sans atteindre les prouesses des dragons asiatiques, ont pris une très nette avance sur nous. Outre l’ordre et la sécurité qu’ils ont réussi à instaurer durablement et sûrement, nos voisins peuvent se targuer d’avoir des services publics qui fonctionnent correctement, des villes propres, accueillantes et bien gérées ; des pays où la création artistique est plus féconde, les activités culturelles bien plus intenses, un système d’enseignement plus performant, un réseau bancaire répondant aux normes internationales, une agriculture florissante, des filières industrielles bien ciblées qui exportent des produits finis de qualité, une industrie du médicament couvrant la quasi-totalité de leurs besoins, un secteur touristique qui rapporte des milliards de dollars et crée des emplois par millions, des cadres de valeur qui, pour ceux, nombreux, formés dans les grandes écoles étrangères, retournent chez eux pour y vivre, y travailler et participer à l’effort de développement, une main d’oeuvre qualifiée et laborieuse, un réseau autoroutier que nous n’avons pas encore, des transports aériens et ferroviaires de bien meilleure qualité, des entreprises d’études et de réalisations leur permettant de prendre en charge les grands chantiers par eux-mêmes et par leurs propres moyens, etc.

    Il n’est pas jusqu’au domaine sportif où leurs résultats ne sont pas supérieurs. En fait, dans ce domaine comme dans tous les autres, l’Algérie de M. Bouteflika a connu une régression accélérée, pour ne pas dire une dégénérescence. Cela tient, pour l’essentiel, à la qualité du chef et à ce qu’on appelle aujourd’hui la « gouvernance ». Or l’Algérie de M. Bouteflika se distingue précisément par la mal gouvernance ou plus exactement, par la non gouvernance. Elle est abandonnée à elle-même, dérivant sans cap et sans destination, frémissant aux seules pulsions du Prince et à son bon vouloir.

    L’Histoire enseigne que la grandeur ou la décadence des nations dépendent de manière déterminante de la qualité de leurs dirigeants, de leur personnalité, leur clairvoyance, leur capacité de travail, leur sens de l’organisation, l’ambition qu’ils nourrissent pour leur pays. Ceux-là peuvent tout aussi bien transformer un pays arriéré et misérable en un pays prospère et puissant comme ce fut le cas, par exemple, en Russie sous Pierre le Grand, soit au contraire, le terrasser et faire, d’une superpuissance mondiale, un pays de second ordre, comme cela s’est produit avec Gorbatchev au cours de son relatif bref passage à la tête de l’ex-Union soviétique. Il aura fallu un Bismarck pour forger l’unité et la puissance de l’Allemagne moderne et un Hitler pour la précipiter dans un cataclysme épouvantable. Et les exemples de ce genre foisonnent dans le monde.

    A l’évidence, M. Bouteflika n’appartient pas à la catégorie d’un Pierre le Grand, d’un Bismarck, ou même d’un H. Boumediène, le regretté Président sous l’aile protectrice duquel il a pourtant fait sa carrière politique.

    Au cours des dix années passées à la tête de l’Etat, le bilan de M. Bouteflika, n’en déplaise à ses courtisans, est malheureusement catastrophique comme on peut en juger à travers, d’abord, les deux chantiers prioritaires qu’il s’était flatté de mener à terme au tout début de son premier quinquennat, à savoir la restauration de l’image de marque de l’Algérie à l’extérieur et le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’intérieur.

    Après avoir été écoutée et respectée de longues années durant, particulièrement en Afrique et au Moyen-Orient, la voix de l’Algérie ne porte guère plus loin aujourd’hui que le mur d’enceinte d’El Mouradia et ce, malgré les reniements, les gages d’allégeance et l’agitation diplomatique effrénée déployée tout au long du premier quinquennat.

    S’il fut un temps oû l’Algérie jouait un rôle moteur dans le monde arabe, force est aujourd’hui de constater qu’elle ne pèse plus rien. Jamais depuis l’indépendance, son poids dans le concert des nations n’aura été aussi insignifiant. Finie l’époque où les chefs d’Etat étrangers, leurs émissaires et les délégations de toute nature se succédaient dans la capitale pour consulter ses dirigeants et obtenir leur soutien !

    Traités comme des pestiférés, nos concitoyens n’ont jamais été autant humiliés pour obtenir un visa et aussi mal accueillis à l’étranger, particulièrement dans certains pays dits « frères » où ils sont malmenés et parfois agressés sans que cela ne provoque la moindre réaction officielle. Jamais ces pays, leurs dirigeants et leurs populations n’ont montré aussi peu de considération à l’égard de l’Algérie qu’ils perçoivent, comme partout ailleurs dans le monde, comme un modèle de gâchis, de mal gouvernance, de magouilles électorales, de répression aveugle, de fermeture à tout progrès politique, économique et culturel.

    Classée par Transparency international, un organisme de l’ONU, parmi les pays les plus corrompus de la planète, loin derrière les pays voisins du Maghreb, l’Algérie affiche aussi les plus mauvais résultats en matière de développement humain et de liberté d’expression.

    De quel succès M. Bouteflika et ses encenseurs peuvent-ils se prévaloir lorsque les gouvernements des grandes puissances recommandent à leurs ressortissants d’éviter notre pays et à ceux, très peu nombreux qui y résident encore, de le quitter ? De quel résultat peuvent-ils se prévaloir lorsque le peu d’entreprises étrangères présentes en Algérie ne prennent aucun risque et se limitent à l’ouverture de simples comptoirs commerciaux ?

    Quelle image de l’Algérie peuvent-ils donner à l’extérieur lorsque à l’intérieur, des nuées de mendiants et de mendiantes, traînant leurs enfants en bas âge, assaillent les passants, squattent les marchés et les rues des villes et villages du pays ou lorsque des milliers de jeunes et moins jeunes Algériens (les harraga), poussés par le désespoir, tentent, au péril de leur vie, de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour rompre avec un pays qui ne leur offre plus aucune perspective ? L’image extérieure de l’Algérie sur laquelle M. Bouteflika se disait tellement attaché, sort-elle grandie par cet exode qui a pris des proportions qui portent atteinte à la dignité nationale ?

    M. Bouteflika aurait été bien mieux inspiré s’il avait consacré un peu de son temps à restaurer l’image de l’Algérie auprès des Algériens tout d’abord, en les retenant chez eux, en leur donnant confiance en leur pays et en leurs dirigeants.

    Pour ce qui est du rétablissement de la paix et de la sécurité, l’autre chantier prioritaire de M. Bouteflika, il suffit de jeter un coup d’oeil sur la presse quotidienne pour constater que cet objectif est loin d’avoir été atteint. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un événement lié au terrorisme ne soit signalé non seulement dans les fiefs où les groupes armés n’avaient jamais déposé les armes, mais également dans des régions que l’on disait pacifiées. Malgré le décuplement des effectifs des forces de sécurité tous corps confondus et l’allocation de budgets exorbitants, le terrorisme n’a pas été vaincu. La situation n’est certes plus celle des premières années quatre-vingt-dix, mais la paix et la sécurité sont loin d’être rétablies. Par contre, sous le règne de M. Bouteflika, un phénomène nouveau, inconnu jusqu’alors dans la région, est apparu, celui des attentats kamikazes.

    Au plan politique, tous les acquis démocratiques d’octobre 1988 ont été balayés au cours de la dernière décennie. L’état d’urgence a été maintenu et ses dispositions les plus restrictives ont été renforcées à seule fin d’interdire les manifestations et réunions publiques. La vie politique a été réduite à néant et les Institutions du pays, ou ce qui en tient lieu, ont été marginalisées et traitées avec un mépris comme cela ne s’était jamais produit auparavant.

    Les quelques partis politiques autorisés à activer ne sont que des coquilles vides. Aucune organisation politique, même lorsqu’elle a rigoureusement rempli les exigences fixées par la loi n’a été agréée. Toujours par le même fait du prince. Les syndicats libres, pourtant largement représentatifs de leurs corporations, ne sont pas reconnus et leurs dirigeants font l’objet de mesures coercitives scandaleuses. Leurs revendications appuyées par des grèves pourtant très largement suivies, sont superbement ignorées.

    La liberté d’expression a été muselée ; les journalistes qui osent porter un jugement critique sur les pratiques du régime sont jetés en prison sous divers prétextes. Les innombrables émeutes, qui éclatent régulièrement à travers l’ensemble du pays, sont réprimées avec la plus grande brutalité.

    Le régime de M. Bouteflika ne se montre performant que lorsqu’il s’agit de briser des manifestations, renier les droits de l’homme et les libertés fondamentales ou susciter la zizanie et la discorde dans les rangs des organisations et partis politiques qui refusent de jouer le rôle de satellites du système.

    Par ailleurs, et pour complaire aux Occidentaux, le régime de M. Bouteflika a fait siéger l’Algérie à l’Organisation des pays francophones alors que la France refuse toujours de faire amende honorable pour les crimes qu’elle a commis dans notre pays, comme il accepté de la faire adhérer à l’Union pour la Méditerranée au côté d’Israël. Ce même régime a tissé des liens suspects, pour ne pas dire, contre nature, avec l’Otan, une organisation qui nous rappelle des souvenirs douloureux.

    Dans les autres secteurs, le bilan de M. Bouteflika n’est, hélas, pas plus brillant. Ainsi en est-il de l’agriculture où, malgré les sommes faramineuses distribuées à tort et à travers pour, soi-disant, soutenir la production, nombre de produits de première nécessité restent hors de portée de la bourse des ménages modestes lorsqu’ils ne disparaissent pas tout simplement des étals à l’instar de la pomme de terre qui a fait l’objet d’importations aussi massives qu’intempestives. Aucun des pays de la région n’affiche une dépendance alimentaire aussi prononcée et la situation ne fait qu’empirer.

    Au cours de la décennie écoulée, l’Algérie a enflé de manière anarchique, au mépris des règles d’urbanisme les plus élémentaires. D’une densité urbaine démentielle, des cités dortoirs émergent aux quatre coins du pays. Elles sont construites à grands frais et dans la précipitation par des entreprises étrangères venues des horizons les plus lointains sans qu’il ne leur soit demandé de recruter et de former ne serait-ce que de simples maçons algériens. Défigurées, hideuses, malodorantes, nos villes qui croulent sous les ordures, sont un concentré de mauvais goût, un terreau propice au développement de la délinquance, de la drogue, de la grande criminalité et de la contestation sociale.

    L’Algérie est à l’image de la décharge de Oued Smar qui, maintenue à l’intérieur du tissu urbain de la capitale en dépit des impératifs pressants de son transfert, est devenue, tout au long de cette décennie, une montagne pelée qui ne cesse de s’élever dans l’indifférence totale des dirigeants.

    En matière de santé, il fut un temps où l’Algérie était à l’avant-garde des pays maghrébins. Des étudiants de tout le continent étaient formés dans nos universités et des patients de toute nationalité étaient soignés dans nos établissements hospitaliers. Aujourd’hui, la situation s’est inversée. Lorsqu’ils veulent des soins de qualité, les agents du pouvoir en place et ceux de nos concitoyens qui en ont les moyens, sont obligés d’aller dans les pays voisins.

    Alors que dans ces mêmes pays, les besoins en médicaments sont couverts à plus de 80 % par la production locale, l’Algérie de M. Bouteflika importe pour près de un milliard de dollars de produits pharmaceutiques, de partout, y compris de micro Etats tels que la Jordanie. Une poignée de gros importateurs se partagent ce marché juteux en bénéficiant de facilitées surprenantes.

    L’Algérie ne produit presque plus rien et importe presque tout, aussi bien les produits manufacturés, généralement de bas de gamme et de contrefaçon, que les produits alimentaires. Au cours de la décennie écoulée, le secteur productif national public ou privé, de dimension pourtant extrêmement modeste comparé à celui des tout petits pays d’Europe, a été démantelé pour faire place nette aux importateurs. Dans cette Algérie, il n’y a pas de place pour un secteur productif créateur de richesses et d’emplois durables. Les entreprises publiques, grabataires pour la plupart d’entre elles, ont été maintenues en l’état, ni privatisées ni assainies, à la grande satisfaction des importateurs.

    L’Algérie de M. Bouteflika est celle des scandales financiers, de l’affaire dite Khalifa et des banques publiques, des détournements massifs entraînant des milliards de dollars de préjudice pour le pays, de l’économie informelle dominante ; celle des salaires misérables des enseignants et autres fonctionnaires, du chômage, de la misère et des bidonvilles ; celle de la corruption institutionnalisée, d’une bureaucratie étouffante, des émeutes à répétition. Un pays livré à la voracité de quelques affairistes et à l’appétit insatiable des coteries locales. S’il fallait qualifier la décennie de M. Bouteflika, ce n’est certainement pas par la couleur qu’il faut la distinguer des précédentes, mais par l’odeur. Une odeur nauséabonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l’immobilisme, des magouilles électorales, du pourrissement.

    Malgré ce bilan désastreux et les aléas liés à son état de santé, M. Bouteflika projette de se maintenir au pouvoir. A 72 ans et gravement diminué par la maladie, il veut un troisième quinquennat qu’il terminera, si Dieu lui prête vie, à 77 ans, c’est-à-dire en vieillard dans l’acception universelle du terme. C’est le pire fléau qui puisse frapper le pays !

    Malgré cela, il se trouve encore quelques citoyens pour continuer à dire que M. Bouteflika est un moindre mal et qu’il est la seule personne en mesure de diriger le pays — une idée que cultivent et entretiennent à grands frais les officines du régime. Quelle injure pour l’Algérie qui compte, grâce à Dieu, des milliers et des milliers d’hommes et de femmes de qualité parmi lesquelles des centaines réunissent les conditions pour faire un bien meilleur président, tant en termes de compétence, de capacité de travail que d’ambition pour le pays et de disponibilité à servir l’Algérie et non leur image personnelle.

    Pour empêcher le viol qui se prépare, on ne peut malheureusement compter ni sur le désaveu des dirigeants des démocraties occidentales qui soutiennent à bras-le-corps un régime qui préserve leurs intérêts bien compris, ni sur des manifestations, même pacifiques, interdites au titre de l’état d’urgence. La moindre tentative de passer outre serait réprimée dans le sang et dans le silence complice des institutions occidentales si promptes par ailleurs à dénoncer le moindre écart dans les pays qui osent afficher des velléités d’indépendance.

    Peut-on pour autant, au nom d’un rapport des forces physiques aussi écrasant, accepter le fait accompli, abdiquer et se taire ?

  • DÉCLARATION DU CCDR

    Viol de la mémoire révolutionnaire !

    L’escalade à l’atteinte des libertés se poursuit par un pouvoir qui pousse à l’extrême sa politique lente et insidieuse d’érosion, « de grignotage », pour engager l’Algérie dans la voie de l’intolérance et de la régression. Bâillonnant de plus en plus les libertés d’expression avec des procès continus contre la presse, réprimant les libertés d’opinion, de conscience et de culte par des procès inquisitoires d’un autre âge et des condamnations inadmissibles, le pouvoir a ainsi bafoué, sans état d’âme, la Constitution.

    Scandale sans précédent, après celui de la loi fondamentale, c’est au viol de la mémoire révolutionnaire que le pouvoir procède, en faisant obligation d’une demande préalable aux organisateurs de la cérémonie à la mémoire des chouhada, Henri Maillot et Maurice Laban, au cimetière d’El- Madania. Sous la pression, notamment médiatique, il finit par « autoriser » le recueillement en exigeant une minute de silence sans discours, comme l’ont affirmé les organisateurs outrés ! Pourquoi cette discrimination ? Le pouvoir pousse-t-il l’inquisition jusque dans les tombes des héros de la Révolution ? Après avoir instauré deux collèges chez les moudjahidine, il veut en faire de même pour les chouhada. Ce qui confirme son approche réductrice et mutilante de l’histoire de notre pays. Après sa politique insensée de division régionaliste et culturelle, le pouvoir s’engage de plus en plus dans la dangereuse voie de la rupture de la cohésion sociale, en portant atteinte à la mémoire de celles et de ceux qui donnèrent leur vie non pour une cause religieuse, mais pour l’indépendance de leur pays : l’Algérie ! Sans parler de la nouvelle politique des centres de rétention annoncée par le pouvoir, en élève docile et soumis, faisant fi de l’image de marque de l’Algérie révolutionnaire, vivante dans la mémoire profonde africaine. L’Algérie ne peut oublier Frantz Fanon. Au cimetière, ils furent très nombreux celles et ceux, toutes confessions confondues, unis dans le même recueillement dans un climat empreint de grande émotion, au pied de la tombe des deux martyrs de la Révolution. En fait, ces atteintes aux espaces de toutes les libertés, la déclaration outrecuidante du chef du gouvernement remisant au placard une Constitution adoptée par le peuple souverain, et cette agression à la mémoire révolutionnaire, sont autant de manœuvres politiciennes annonciatrices d’un glissement vers une république théocratique. En son temps, à l’Assemblée constituante en 1963, lors du débat sur le code de la nationalité, l’abbé Bérenger avait déjà tiré la sonnette d’alarme avec une phrase prémonitoire : « Je déplore de voir l’Algérie s’engager dans l’Histoire à reculons ! »

    Alger le 5.6.08

    Le Bureau national du CCDR

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