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Qui a tué El Hadj Mamba ?

Meurtre signé au 17è arrondissement parisien.

jeudi 5 avril 2007, par Gros Emile

Ils sont, à Paris, quelques centaines (300 à 500) d’africains à prétendre résoudre de tels désagréments de la vie. Mais aussi de fournir des amulettes ou des talismans, préparer des potions ainsi que de procéder à des séances de guérison de tous troubles, y compris physiologiques. Majoritairement installés au niveau des arrondissements nord de la capitale : 17, 18, 19 et 20, leurs cartes de visites avec des indications sommaires sont quotidiennement distribuées à plusieurs stations de métro, Chàteau Rouge et Barbès sont les plus prisées avec plusieurs louangeurs à la fois.

Qui a tué El Hadj Mamba ?

Il avait acquis une renommée, enviée de ses pairs, qui lui assurait toute l’opportunité de brasser des revenus indéchiffrables. À coups de spots publicitaires, ciblant une clientèle toute désignée par son affinité à la superstition, diffusés en boucles tout au long de journée sur des chaînes radios de la bande à fréquence modulée. Des canaux bien choisis pour l’écoute de ses visiteurs attitrés dont « Beur-FM ». El Hadj Mamba Diakhaby, d’origine sénégalaise, s’est installé en France depuis les années 70. Il n’avait presque pas le temps de souffler et de consacrer des séances prolongées à ses visiteurs. Pourtant, le laps de temps vide a été trouvé…

Il disposait de quatre appartements, au 181 avenue de Clichy du 17ème arrondissement parisien dont, celui du rez-de-chaussée donnant sur une cour, qui lui servait de cabinet pour l’accueil des personnes le sollicitant. Là où, à une heure de fin d’après-midi du dimanche 7 janvier 2007, il a été abattu d’une balle à la nuque d’une manière fortement reconnaissable de professionnel.

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5 septembre 2014

Du fait que personne n’a remarqué quoique ce soit, que l’argent ou d’autres biens n’ont pas été touchés, le son du poste de télévision était mis à son maximum, le moment d’absence de fréquentation bien trouvé et déjà 3 mois que l’affaire eut lieu sans qu’aucune piste sérieuse n’est encore établie, laisse croire à un meurtre sans erreur de son exécutant. Il était 19 heures, quand l’un de ses fils est tombé sur le malheur après avoir vu la foule dans le couloir.

Marabout de son état, sa publicité radiophonique vantait ses pouvoirs ou ses connaissances parapsychologiques, et au devant sa qualité de professeur. Il était capable d’amadouer l’épouse à laquelle on n’y tient alors qu’elle s’en éloigne, de garantir l’obéissance de l’enfant rebelle avec sa réussite scolaire, d’assurer le pourvoi de l’affaire commerciale de prospérité et d’éloigner toute influence maléfique. Rien que ça…

Ils sont, à Paris, quelques centaines (300 à 500) d’africains à prétendre résoudre de tels désagréments de la vie. Mais aussi de fournir des amulettes ou des talismans, préparer des potions ainsi que de procéder à des séances de guérison de tous troubles, y compris physiologiques. Majoritairement installés au niveau des arrondissements nord de la capitale : 17, 18, 19 et 20, leurs cartes de visites avec des indications sommaires sont quotidiennement distribuées à plusieurs stations de métro, Château Rouge et Barbes sont les plus prisées avec plusieurs louangeurs à la fois.

D’origine arabe, le maraboutisme est une pratique assez répandue en Afrique noire. Pur charlatanisme qui n’a rien voir avec l’astrologie, l’autre besogne végétant dans l’irrationnel et avec laquelle en France, il partage le statut corporatiste. Une activité qui n’hésite pas de mettre au-devant l’islam ou d’avoir recours à des usages de sorcellerie. Vraisemblablement lucrative avec le prix de 20 à 100€ la rencontre et jusqu’à 1000 un désenvoûtement qui peut durer quelques heures ou plusieurs séances.

D’après certains connaisseurs, des marabouts que nous avons questionnés, les montants d’El Hadj Mamba pouvaient atteindre 10 000€ et jusqu’à 30 000 pour certains cas désespérés et prêts aux grands sacrifices. Les plus généreux fidèles sont les richissimes des monarchies d’orient qui demandent souvent un déplacement à leurs pays.
El hadj Mamba a emporté avec lui le secret de sa mort, sans le moindre indice pour élucider son affaire, sous le sol sénégalais où sa dépouille a été enterrée.

Les deux présomptions concernant les origines du coup qui a mis fin à ses jours, d’après les mêmes marabouts que nous avons approchés, sont la jalousie de ses confrères ou bien une affaire de mœurs. Ces marabouts sont fréquentés par des personnes d’origines diverses : arabes, noirs et français. Certaines femmes vouent toutes leurs foies quand elles sont soulagées…

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