Accueil > Régions > Thajmaath, système ancestral d’organisation de la société kabyle.
L’interprétation d’un socialisme utopique dans la civilisation résistante lors de la période coloniale.
dimanche 12 mai 2024, par
Si "thajmaath" était toujours existante dans notre société, on aurait épargné les habitants de notre région kabyle des fléaux de la justice de l’état qui est dans la plupart du temps disparité. Avant d’entamer un débat au sein de ce collectif des sages, on proclamait, au nom de toutes les religions, le commencement de la discussion. Ce qui nous laisse déduire que cette organisation de la société était laïc.
Thajmaath est un terme berbère qui désigne un système d’organisation sociale traditionnel chez les Kabyles, notamment dans la période coloniale, un peuple dit aussi amazigh vivant dans la région centre et l’est d’Alger. Pendant la période coloniale, les amazighs ont maintenu leur système de thajmaath bien que la France coloniale les pousse à ne pas s’organiser et exerce des tentatives de domination extrêmement dangereuse pour que cette contrée sera dépourvue de sa vraie identité.
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Le thajmaath repose sur des principes de solidarité, d’entraide et de respect mutuel au sein de la communauté. Il est également une organisation clanique et tribale, avec un chef de clan (aqeru n thejmaath) ou de tribu qui exerce une autorité morale et politique sur ses membres. Les décisions sont prises collectivement avec un pourcentage avancé de démocratie lors de réunions communautaires et chacun est tenu de respecter les décisions prises par le groupe.
Pendant la période coloniale, le système de thajmaath (explication de l’éminent Ait-Ahmed) a permis aux Kabyles de maintenir leur identité culturelle et leur mode d’organisation sociale face aux pressions et aux tentatives d’assimilation des autorités coloniales. Malgré les défis rencontrés, les Kabyles ont su préserver leur style de vie traditionnel et ont continué à se gouverner selon les principes de leur propre volonté.
À l’époque de thajmaath la société kabyle était mieux organisée. Cette assemblée des sages se considère comme institution respectée mieux que la considération qu’on éprouve envers les institutions de l’État actuellement. Vu que ces institutions sont corrompues et injustes, les gens à cette époque préfèrent résoudre leurs problèmes par eux-mêmes que de faire recours à l’état colonial qui s’en fiche catégoriquement du social des tribus kabyles.
Ainsi, on peut considérer que cette assemblée de village est un modèle ancestral de démocratie participative, vu que les décisions se prennent d’une façon démocratique, c’est vrai que la femme est absente dans cette organisation comme toutes les anciennes organisations d’autres civilisations avant l’arrivée de la modernité qui fait surgir la participation des femmes dans les décisions de la société.
Cependant, solutionner les problèmes de la société à l’amiable en utilisant la substance des sages de la tribu, est judicieux. Thajmaath existait dans la société kabyle jusqu’aux années 80, ou on a remarqué sa disparition et céder la place à la justice de l’état et aux institutions de l’État pour mettre fin aux problèmes tribal.
Dans notre société kabyle, même encadrée par les mœurs et les coutumes, tant qu’elle est organisée par thajmaath et les fondements de son organisation sont basées sur la coopération et la collaboration (thiwizi = volontariat, connue par Twiza) on peut la considérer comme société anarchiste d’idéologie à condition qu’elle soit indépendante de l’état.
Chez les Kabyles, les ancêtres nous ont légué une organisation tribale mémorable et unique par son genre et son originalité. En effet, chaque tribu regroupe une constellation de plusieurs villages autonomes et de façon instinctive, ils reproduisent une coordination rationnelle de l’activité économique et social identique à l’ensemble des villages fédérés.
L’adhésion d’un village à une tribu ne lui profite d’aucun avantage ni traitement de faveur. Au contraire, sa mobilisation obligatoire en temps de conflit armé, lui rappelle son appartenance effective et providentielle à cet ensemble tout à fait chimérique.
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En effet, thajmaath ressemble à une société anarchiste qui ne faisait pas recours à l’intervention de l’état dans sa manière de gérer la tribu telle que les travaux du bénévolat pour faire le nettoyage des fontaines, le désherbage, les constructions...
Les constituants, de ce qu’est un vrai forum regroupant l’élite du village, sont en majorité des gens sages qui ont habilité à bien gérer les affaires sociales de la tribu comme les divorces, la répartition des héritages et les sous-entendus.
Plusieurs facteurs nous laissent penser que cette façon d’organiser la société est meilleure que cette organisation actuelle, notamment que les décisions des sages de la tribu sont bien respectées par l’ensemble des habitants.
Pour pouvoir avoir sa parole dans l’assemblée, il faudra être caractérisé par plusieurs qualités telles que la sagesse, être beau parleur, respectueux, la pudeur.
Les conflits inter-personnes sont, dans la plupart du temps, réglé par des sages, "imousnawen" (connaisseurs ou érudits), avec des débats dans une place isolée pour permettre aux deux parties de s’exprimer librement et sans doute pour éviter la présentation de ceux qui ne sont pas concernés.
Bien entendu, la nostalgie des temps anciens envahit notre quotidien consumé par de faux dévots et des dépravés de tout genre. En effet, la complexité des organisations relationnelles dans les sociétés modernes a vu l’émergence de nouvelles normes liées à l’appréciation de la loyauté. Celle-ci a connu une mue profonde pour finalement se mouvoir et s’adapter à des groupes et à des entités qui ont brutalement transformé la signification de cette vertu.
Depuis la disparition de ces réunions des sages de notre société, on remarque un tas de fléaux, augmentation du nombre du divorce, répartition inéquitable de l’héritage ce qui engendre des frères en justice pour qu’il y ait une répartition équitable et beaucoup d’autres phénomènes morbides.
En fin, à l’époque de thajmaath la société kabyle résolvait les problèmes de la société dans ce forum, sans faire appel aux institutions de l’État. La meilleure sanction pour celui qui commet une grave infraction est l’exclusion de l’entente du collectif décideur. C’est un surplus de liberté et je pense meilleure que toutes les punitions qui existent actuellement comme le mettre en prison, le privé de sa liberté, mais ne se redresse jamais.
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