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Interview réalisé par Hakim Arabdiou, journaliste algérien.
vendredi 15 juillet 2011, par
Sonia MEJRI, 31 ans, est née, et vit à Montpellier, dans le sud de la France, une ville où ses parents, tunisiens, sont installés, depuis le début des années 1970. Elle est depuis six ans professeure dans une école maternelle, située en Zone d’éducation prioritaire (ZEP), dans la ville de Sète.
L’intéressée est sur le point d’achever une thèse de doctorat en histoire contemporaine des sociétés et des religions. Sa formation d’historienne l’a fortement engagée dans la voie du militantisme associatif ; un militantisme qu’elle A en vérité entamé, depuis l’ ge de 17 ans. D’abord, dans un quartier voisin de chez ses parents, où elle aidait les plus jeunes à faire leurs devoirs scolaires, le soir après l’école, et dans certaines de leurs démarches scolaires.
Elle eut cependant une rencontre décisive, celle de membres de l’Union des Jeunes euromaghrébins (UJEM), lors d’un voyage, en 2005, à Paris. Elle découvre à cette occasion la philosophie et les objectifs de la lutte pour les droits de l’Homme et la démocratie, la coopération et les échanges entre les jeunes européens et maghrébins, ainsi que le dialogue interculturel au sein de l’UJEM.
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Hakim Arabdiou : Pouvez-vous présenter votre association à nos lecteurs ?
Sonia MEJRI : L’UJEM est une association de la loi 1901, créée en 2003. Son siège se trouve à Paris. Elle possède également une section à Montpellier, et d’autres dans certains pays européens et d’Afrique du Nord. Nous avons aussi des sympathisants et des adhérents dans plusieurs pays, mais sans pour autant y avoir de sections. En 2009, notre ONG a été admise, membre du Conseil Consultatif de la Jeunesse du Conseil de l’Europe, dont le suis la vice-présidente. Je considère cette admission comme une reconnaissance du travail que mes camarades et moi avons réalisé sur leur terrain.
Notre association se compose de jeunes démocrates maghrébins, euromaghrébins et européens.
Ils œuvrent à l’unification des pays du Maghreb ; à leur démocratisation, et au respect en leur sein des droits de l’Homme et à l’instauration de la laïcité. De même qu’ils contribuent à la promotion de l’égalité entre l’homme et la femme en Europe et au Maghreb ; à l’établissement des liens d’amitié et de coopération entre les jeunes d’Europe et du Maghreb ; et enfin à favoriser un partenariat euromaghrébin, basé sur le respect mutuel et la solidarité.
Hakim Arabdiou : Quels sont les résultats de la Conférence internationale sur l’avenir du Maghreb, que vous avez organisée récemment à Tunis ?
Sonia MEJRI : La Conférence de Tunis, qui s’est déroulé du 27 au 30 avril 2011, a eu pour objectif de réfléchir sur l’avenir du Maghreb. Elle s’est tenue à Tunis, l’une des villes symboles des manifestations du Printemps arabe pour la liberté, la dignité et la démocratie. Ces valeurs sont le fil conducteur de tous les mouvements, qui, aujourd’hui, ébranlent les pays du Maghreb et le reste du monde arabe. Nous avons tenu cette conférence à cette date précisément, afin de commémorer l’Appel de Tanger, au Maroc, du 27 avril 1958, dans lequel les partis nationalistes marocains, algériens et tunisiens, s’étaient engagés, solennellement, à réaliser l’unification des pays maghrébins, dès l’indépendance de l’Algérie. L’appel de Tunis est un appel historique, le premier issu d’un Mouvement de la jeunesse pour un Maghreb démocratique. Il est destiné avant tout aux forces vives et à la société civile au Maghreb. Suite à la Conférence, nous allons travailler pour qu’ils constituent dans le cadre d’un Conseil consultatif, rédigent une Charte maghrébine des droits et des libertés, etc.
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Hakim Arabdiou : Comment voyez-vous l’avenir du projet du Grand Maghreb ?
Sonia MEJRI : L’avenir du Grand Maghreb sera forcément meilleur, puisqu’il se basera sur les attentes et la réflexion de ses peuples. Nous appelons d’ailleurs à l’ouverture des frontières entre les pays du Maghreb en vue de la libre circulation de leurs ressortissants dans cet espace géopolitique. D’une manière générale, les valeurs, portées notamment par la Révolution tunisienne, sont universelles et revendiquées par la jeunesse qui manifeste, depuis des mois dans le monde arabe. Nous avons conscience, nous les jeunes, que l’avenir est plus que jamais entre nos mains.
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