Accueil > Humanité > Monde, actualité internationale, politique, relations, diplomatie, (...) > Politique, France, francophonie, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique, monde (...) > mouvement social, monde, revendications, actions, politique, syndicat, (...) > En Algérie, l’empathie « khawa-khawa » ne sera pas enterrée avec Gaïd Salah.

En Algérie, l’empathie « khawa-khawa » ne sera pas enterrée avec Gaïd Salah.

La place de l’armée dans l’échiquier institutionnel dans la gestation dite "Hirak".

mercredi 25 décembre 2019, par Djamel Damien Boucheref

Ecouter l’article.

La refonte complète de la structure politique de l’Algérie, que le mouvement social du 22 février demande, est encore attendue. Tebboune se propose de relier les générations, mais la société bouillonne d’impatience pour la métamorphose. A la désarticulation de l’économie par la conjoncture, se rajoute la prépondérance des orientations réactionnaires dans le système judiciaire, les appareils des services publics et à cÅ“ur des juntes nationalistes qui refuse l’idée d’alternance.

Les étudiants ont tenu leurs manifestations hebdomadaires régulières mardi, 24 décembre, après la mort du puissant général d’une armée qui a vocation à rester joignable, pour sauvegarder de la cruauté obscurantiste la population et les édifices du saccage barbare. Bensalah Abdelkader, ex-président du sénat, ne dirigeait que la parcelle de ses bureaux, y compris la constitution limitait ses prérogatives.

 Le 12 Décembre en Algérie, une urne non funéraire.
21 décembre 2019

Lors des funérailles d’Ahmed Gaïd Salah, qui dirigeait l’Algérie depuis avril, des actes symboliques de la sédition ont été distillés pour montrer que la population est divisée entre les citoyens avides de changement et ceux qui ne désirent pas partager la rente nationale sous monopole. Ceux mobilisés n’ont pas réussi à éviter les élections du 12 décembre, ce qui a donné une aura inégalée au défunt. Mais alimente inéluctablement les performances du "Hirak".

La nouvelle donne mise en branle rapidement en Algérie assure la contestation d’une élévation qualitative. L’installation du président et le décès d’Ahmed Gaïd-Salah s’apparentent à des faits qui se chevauchent et fortement connectés, pour justement conforter l’idée que la mobilisation pour l’avenir doit être plus militante pour donner du contenu aux agissements des décideurs, comme le nouveau parrain, Tebboune qui prend la tête de l’ancienne garde.

Ces 2 événements sont tout à fait à la hauteur de la désillusion que se font les rentiers qui squattent les rouages. Mais même ébranlés par la protestation largement populaire, ils se réjouissent qu’ils aient réussi à bloquer toute transition qui ne soit le maintien du régime, voire la guérison du système d’une corruption endémique. Cependant, la sortie de l’ornière se dessine et avec, à l’horizon, une lumière d’espérance. Une mort, c’est aussi une naissance !

A foison, les contributions ont été exprimées pour donner de la teneur théorique au Hirak. Ce n’est guère une nouvelle doctrine en Algérie, cette subversion épisodique, au regard du "dégagisme" simpliste qui l’habite. Et selon l’intrusion d’une foultitude d’aventuriers régionalistes, la contestation du pouvoir nationaliste, érodé par ses "maladies infantiles", a subi le "complotisme" d’une affreuse "main étrangère" que l’impérialisme manipule...

Alors revient au centre des idées, la place de l’armée dans les divers systèmes mobilisés en Algérie. Pour gérer la masse humaine en explosion démographique, il faut accomplir "la main de fer". Au sein des contingences corporatistes, sociétales, culturelles et sécuritaires des noyaux de charlatans, aux prolongements claniques, sont en fusion. Ces smalas difficilement compréhensibles pour la sociologie…

 - Trucage de matchs de foot en Algérie, arrestations en France.
21 décembre 2019

Le sursaut de fierté appelé « Hirak » est atteint, de son côté, l’amplitude des ondes de choc provoquées par l’arrivée à la tête de l’Algérie d’un impénitent bureaucrate et la perte d’un militaire des plus caricaturaux des officiers qui ont l’histoire de ce pays. Gaïd Salah a, d’une part, fait en sorte que le gang (Issaba) des Bouteflika ne détruise ce qui restait de l’Algérie. Mais, d’autre part, sans prendre des gants, il a répondu aux coups bas des aventuriers et opportunistes.

L’armée algérienne joue un rôle central dans la prise de décision dans ce pays. Sans sa puissance surgit le chaos interne et de désastreuses conséquences à l’extérieur. Elle a été astreinte à l’écartement de la théocratie élue, en 1990/91, par le peuple qui, même aux militaires qu’il enfante, n’est pas un parent de confiance. Et pour les puissances étrangères, dans la lutte contre l’extrémisme islamique, c’est le plus sûr rempart.

Après avoir délivré quitus pour limogeage de Bouteflika, les manifestants se sont retournés contre le général Gaid Salah. Cependant percevoir un tel revirement sous le prisme de la quotidienneté, la solidarité entre militaires et civiles (Khawa-Khawa) risquait ’être g chée. Journellement, des caches contenants des attirails de terroristes sont découvertes, par des soldats aux ordres d’un général...

Le retrait de l’armée d’un aléatoire paysage politique, activerait le fléau de l’islamo-terrorisme. Il s’est déjà tapi derrière une démocratie chaque fois hypothéquée par la société algérienne qui tente de se livrer au fil directeur qui, dans un spleen effréné, mène à la sécularisation.

Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.

Partager sur les réseaux :

Voir en ligne : Notre dossier ALGÉRIE

     
Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?