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Football, France -Roumanie : De mal en pis !

vendredi 9 septembre 2011, par Jèrôme COLLIN

Plus le temps passe et plus l’équipe de France s’enfonce dans un puits sans fonds, atteignant des sommets de médiocrité. Pas aidé il est vrai par une pelouse catastrophique en Roumanie, les Bleus ont quand même beaucoup de mal à convaincre. Si bien que les instances du football français commencent à réagir en défendant le bilan de Blanc.

Accueilli en héros, Laurent Blanc est en passe de se mettre à dos une partie des supporters de l’équipe de France. Le sélectionneur des Bleus ne convainc plus et multiplie actuellement les choix discutables et discutés.

Résultats sans manières

Pour les optimistes de nature, ceux qui voient toujours les choses du bon côté, les deux déplacements en Albanie et Roumanie ont permis aux Bleus, d’une part de conserver leur place de leader de leur groupe d’éliminatoires pour l’Euro 2012, et d’autre part de glaner quatre points sur six possibles. À ce bilan comptable honorable que peut se targuer d’avoir la France, on peut y mettre un bémol. Et pas une remarque anodine, sans guère d’intérêt. Certes les Bleus restent sur 13 matchs d’affilée sans aucune défaite, mais les Bleus ne nous impressionnent pas, ne nous réjouissent pas.

Vendredi soir, la France se déplaçait en Albanie. Un match qui sentait le piège, une rencontre où le hold-up n’est jamais bien loin. De hold-up, il n’y en a pas eu. Mais est-ce qu’une défaite, ou un match nul de l’équipe de France aurait vraiment été immérité, à la vue globale du match ? Sur la première mi-temps oui, c’est certain. Deux buts marqués en l’espace de 7 minutes, seule une barre transversale à signaler côté albanais, une entame de match pied au plancher, un état d’esprit volontaire, déterminé... De quoi se réconforter avec cette équipe, de quoi espérer un avenir sous de meilleures auspices. Mais sur la seconde période, la considération est tout autre. Se tirer du stade Qemal Stafa avec trois points dans la musette au regard de la prestation pitoyable, indigne du haut niveau livrée par les Bleus, relève du miracle...et du hold-up, mais français.

Scénario différent en Roumanie. De prime abord, un stade moderne, tout juste sorti de terre avec une ambiance sympathique. Puis, la découverte d’une pelouse dans un état lamentable, toute cabossée et empêchant d’assurer rien qu’une passe courte, rien qu’un contrôle. Sur ce champ de patates, l’équipe de France n’a rien montré. Circonstance atténuante donc avec ce gazon brut. Mais le motif d’inquiétude dans ce match est l’incapacité des Bleus à s’adapter à une situation délicate. Pourquoi s’entêter à redoubler de passes, de dédoublements sur une pelouse inadéquate avec ce type de jeu ? On a reproché longtemps aux Français de ne pas être assez constructif, inventif dans le développement du jeu, dans le départ des actions, de ne pas être suffisamment patient et appliqué. Pour une fois que l’équipe de France avait une excuse toute faite pour justifier cette absence de construction, et pouvait légitimement sauter le milieu de terrain pour immédiatement chercher les attaquants devant. Mais cela impliquait bien sûr un changement tactique, auquel nous n’avons pas assisté. Fermement retranché dans son 4-4-3, mais avec une seule pointe devant, Blanc s’isole des autres schémas tactiques qui pourraient être plus adaptés à certaines situations.

Remis en question

À force d’enchaîner d’aussi mauvaises prestations, sans fond ni forme, mais uniquement avec les résultats à la clé, Blanc va se mettre à dos bien des supporters de l’équipe de France. Et cela ne devrait pas s’arranger au cours des mois qui vont venir, puisque l’Euro 2012 approche à grand pas.
Autre sujet de discorde et de controverse, les retours des Evra, Nasri, Ribéry. Le premier et le dernier sont des « mutins de Knysna » et ne sont pas franchement les bienvenus aux yeux de fans. Et ils ne prennent pas la voie de la réconciliation, de la catharsis puisque les deux multiplient les déclarations plus ridicules les unes que les autres, et cumulent les prestations médiocres. Bon hors du terrain, moyen sur le rectangle vert, les Evra, Nasri, Ribéry en plus de se mettre à dos une majorité sans doute des supporters français, mettent aussi une ambiance plutôt glaciale dans les vestiaires. Lorsque Hugo Llorris explique la bonne ambiance dans le groupe comme la seule résultante de la situation comptable plutôt satisfaisante dans laquelle se trouve la France, c’est à se demander quel sera le climat lorsque la France prendra une raclée.

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Les critiques qui pleuvent sur cette équipe de France bien peu attrayante il faut en convenir en amène les instituions du football français, représentées par Noël le Graët, en bon président de la FFF qu’il est, de prendre les devants et de défendre le bilan de Blanc. On pourrait penser que c’est une démarche volontaire et nullement contrainte du président. Mais ses déclarations sont tellement favorables à Blanc, ses propos sont trop élogieux pour qu’ils soient purement sincères. Citons par exemple un entraîneur « applaudi par ses joueurs », « l’honnêteté intellectuelle » de celui-ci et son « envie de bien jouer ». Déclarations donc pompeuses et un peu trop appuyées pour être vraiment le reflet des pensées de Le Graët.

Mais la situation est bien trop périlleuse pour mettre de l’huile sur le feu, et laisser Blanc subir les critiques de plein fouet sur sa gestion de l’équipe de France. Cette dernière aborde certes en leader ses deux derniers matchs, qui plus est à domicile, mais avec une seule longueur d’avance sur la Bosnie. Adversaire que rencontrera lors de l’ultime journée de ces éliminatoires. Un match donc au couteau, couperet qui décidera de la qualification directe ou son passagepar les barrages pour la France. Synopsis d’une rencontre qui ressemble à s’y méprendre avec cet affrontement entre la Bulgarie et la France en novembre 93. Défaite française qui avait scellée le sort des Bleus, c’est-à-dire ne pas s’envoler aux États-Unis pour disputer la Coupe du Monde 1994. Blanc sait ce qui lui reste à faire.

Balbutiants leur football, les joueurs del’équipe de France devront absolument avoir les nerfs solides lors des deux derniers matchs des éliminatoires pour l’Euro disputée en Ukraine et Pologne. Une semaine d’octobre qui s’annonce primordiale et capitale pour la suite de cette équipe de France toujours en « reconstruction » selon Laurent Blanc. Plus dure serait la chute pour les Bleus.

Jérôme COLLIN

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