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Une victoire au rabais

France contre Albanie, un test officiel !

samedi 3 septembre 2011, par Jèrôme COLLIN

L’équipe de France est allée s’imposer 2 buts à 1 hier soir à Tirana face à l’Albanie. Une belle opération comptable, mais une prestation globale qui n’a pas de quoi rassurer. Prochain match mardi contre la Roumanie.

C’est le douzième match consécutif sans défaite pour les Bleus. La France poursuit donc sa belle série d’invincibilité, et hormis les deux premiers matchs de Laurent Blanc à la tête des Bleus (contre la Norvège et la Biélorussie), jamais les Français n’ont connu le goût de la défaite. Une belle série certes, mais qui se révèle flatteuse et trompeuse. D’une part, il est à noter la faiblesse des adversaires (même les victoires de prestige contre l’Angleterre et le Brésil n’ont pas de quoi se réjouir, tant les deux équipes étaient en méforme totale) rencontrés par les Bleus, et d’autre part, jamais l’équipe de France n’a livré une prestation aboutie dans son ensemble. La France joue bien par bribes, elle joue moyennement bien, au mieux, sur l’intégralité d’une rencontre. Entre des victoires à l’arrachée (Pologne, Ukraine en amical), et des matchs nuls décevants (Croatie et Biélorussie), l’équipe de France ne s’est jamais baladé comme elle aurait pu (dû ?) le faire face à des nations (Albanie, Roumanie, Biélorussie, Luxembourg...) qui lui sont théoriquement largement inférieures.

Hier soir encore, les Bleus ont affiché deux visages. Le premier, très séduisant, lors des 20 premières minutes, conclues par deux buts. Deux réalisations où Karim Benzema s’est mis en évidence, avec un but et une passe décisive pour le premier but sous la tunique bleue de Yann M’Vila. L’attaquant madrilène s’impose comme le leader technique de cette sélection. À noter tout de même la part de responsabilité sur les deux buts français du gardien albanais, bien maladroit.

À 2-0, l’équipe de France avait fait le plus dur et avait le match en main. Entame de match idéale qui pouvait garantir aux Français une évolution paisible de la rencontre. À condition de ne pas baisser de pied, ce qu’ont fait les hommes de Blanc. Meilleur exemple pour illustrer cette soudaine baisse de régime, Franc Ribéry. Le Münichois a réalisé 10 premières minutes de folie, insatiable sur son aile gauche. Percutant, remuant, il a ensuite totalement disparu de la circulation. Au final, le Bavarois n’a marqué ni de points, ni les esprits.

C’est donc dès la vingtième minute que les Bleus ont affiché leur autre visage, beaucoup moins reluisant. Hormis Llorris, M’Vila et Benzema, tous les autres joueurs sont passés au travers des 70 autres minutes. Symbole d’une équipe incapable de tenir une ligne de conduite, une stratégie pendant tout un match. Dès lors, les Albanais ont commencé à prendre confiance et à se montrer dangereux, à se faire plus pressant sur la défense française. Déjà entre les deux buts français, Hugo Llorris était sauvé par sa barre transversale. Prémices d’autres occasions nettes. Rude physiquement, au bord de la limite (et parfois au-delà !), les locaux ont petit à petit fait déjouer les Français, profitant de leur saute de concentration et de leur manque criard d’implication. Sans se montrer très dangereux, les Albanais ont quand même eu leur chance et se sont fait un plaisir de semer la pagaille dans une défense bleue très friable, notamment la charnière centrale Kaboul-Abidal. Les Bleus ont très timidement répondu à ces offensives albanaises, seul Ribéry sur coup-franc parvenant à trouver le cadre. Signe d’une panne sèche dans la construction du jeu, d’un manque d’inspiration et de créativité.

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À la mi-temps, et malgré une première période dans l’ensemble médiocre, le scénario était idéal. Deux buts d’avance à l’extérieur, qui plus est dans un stade bouillant et totalement acquis à la cause des Albanais, la performance restait intéressante d’un point de vue comptable. On pouvait aussi penser que la pause dans les vestiaires pourraient insuffler à cette équipe de France une nouvelle dynamique, et briser celle des adversaires. Il n’en a rien été, et aussitôt le coup de sifflet sifflé par l’arbitre, l’Albanie a remis la pression sur des Français dans la continuité de leur pathétique fin de première mi-temps. Une minute a suffit en deuxième période pour que les Albanais réduisent la marque, sur une grossière erreur de la charnière Abidal-Kaboul, décidément peu en verve hier soir. But logique pour des Albanais entreprenants, combatifs et volontaires. But à valeur de sanction pour des Bleus apathiques, sans envie de jouer et à l’état d’esprit très douteux. Llorris a dû sortir la grand jeu, comme à son habitude pour éviter aux Bleus un match nul. Le portier lyonnais est le seul, avec M’Vila et Benzema, à avoir tenu son rang pendant toute la rencontre. Ces trois joueurs ont surnagé au sein d’une équipe sans réaction d’orgueil et avec une absence de motivation inquiétante.

Ce ne sont pas les deux poteaux en fin de rencontre qui feront illusion. Cette équipe n’est clairement pas compétitive et éprouvera les pires difficultés face à des équipes plus mordantes et talentueuses. L’équipe de France peut remercier le gardien albanais au piètre niveau et peut aussi se féliciter de son réalisme offensif, sans lequel la victoire n’aurait pas été possible.

Mardi soir, la France affronte la Roumanie, adversaire plus coriace que l’Albanie. Méfiance donc pour une sélection française très moyenne hier et qui devra vite faire oublier sa prestation calamiteuse de la seconde période, où la défense a pris le pas sur l’animation offensive. Une victoire mardi assurerait quasiment à la France une qualification pour l’Euro 2012. Mais une qualification au rabais...

Jérôme COLLIN

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