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La défaite de l’AKP en Turquie : une rupture entamée

Les islamistes au service de l’OTAN qui ont détruit la laïcité

mardi 9 juin 2015, par Azouz Benhocine

Contrairement à ce qui est souvent dit, ce ne sont pas les islamistes de l’AKP qui ont fait de la Turquie ce qu’elle est maintenant. La prospérité économique était engagée depuis les années 70 gràce. Elle est due à l’équilibre que connaissait, depuis des décennies, le pays avec l’héritage laïc. La nation de Kamal Atatürk était, parmi les 15 premières forces économiques du Monde, au contraire elle a été déclassée.

RESULTATS DU VOTE DU 7-06-2015 EN TURQUIE

Nom du parti Votes recueillis Pourcentage des votes (%)
Parti d’Action nationaliste (MHP) 7 515 904 16,29
Parti Démocratique des peuples (HDP) 6 050 844 13,12
Parti Républicain du peuple (CHP) 11 512 438 24,96
Parti pour la Justice et le Développement (AK Parti) 18 849 470 40,86

La Turquie a régressée avec l’apparition des pays émergents comme la Chine, le Brésil, le Mexique et tant d’autres… Et c’est l’AKP qui a plus détérioré que construit l’économie. Sauf bien sûr son ouverture dans la région grandement est marquée l’attrait de l’islam politique. Ce dernier a aussi poussé à la présence des islamistes turcs de l’AKP dans les conflits régionaux comme en Syrie, voire plus loin en Libye ou en Egypte. Mais jamais, la force économique de la Turquie ne peut être attribuée au parti d’Erdogan.

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L’AKP, le parti islamiste de la Turquie a perdu sa majorité absolue après un règne de 13 années qui a deux particularités. La première est le caractère autoritaire imprégné d’un certain obscurantisme souvent soutenu par les alliés traditionnels de l’islamisme, comme les USA et les monarchies du Golf arabique. La deuxième est que le pouvoir Erdogan n’a jamais été accepté par plusieurs mouvements de la société civile et des partis de l’opposition.

Après le vote du 7 juin, l’AKP est face au défi de former un gouvernement en coalition avec un, ou plusieurs, autre parti, pour gouverner sans anicroche lors des votes de l’assemblée. Sinon dans un délai de 90 jours, l’appel à une nouvelle élection serait inéluctable. Afin de mettre en place un exécutif gouvernemental, avec 40,8 % des sièges la perte de 71 sièges profite à l’opposition, une alliance n’est pas acquise, très peu de partis turcs partagent les idées islamistes.

Outre la difficulté, à l’avenir, de gouverner en recherchant la majorité pour les directives et lois soumises au parlement, le parti islamiste turc doit maintenant et d’abord commencer par constituer un gouvernement, en tentant d’avoir au moins un partenaire politique pour atteindre le quorum de plus de 50%. Et pour modifier la constitution afin de donner davantage de pouvoirs au président, il est fait exigence de l’obtention des 2/3 des sièges à l’assemblée.

C’est surtout le projet de faire de la Turquie un régime présidentiel, en substitution à l’actuelle disposition dite parlementaire, qu’Erdogan s’était fixé, est maintenant écarté comme inimaginable avec la répartie faite du résultat de ce dernier vote.

Un nouveau paysage politique s’est aussi résulté de ces élections. Il engage un pays qui depuis 2003 vivait sous un islamisme, que souvent les commentaires le dégageait de l’obscurantisme iranien ou bien saoudien. Mais les dérives autoritaires ont pris une dérive inégalée, alors que toutes les actions politiques, comme celle du square Gézi, tentaient de s’organiser et de proposer une alternative.

Ces forces militantes naissantes ont effectivement pris forme et orchestré cette défaite des islamistes. Une page est ouverte, l’attente qu’elle tourne celle de l’AKP, histoire de donner signification à l’alternance. Mais les forces étrangères qui mentent sous les yeux du Monde et des turcs que les islamistes sont à l’origine de la croissance, souhaitent le maintien de la situation actuelle.

Le vote de la diaspora à travers le Monde

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