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UPM : LA CASE DE BARCELONE TIENT SON SACRE.

Les peuples absents de l’UPM, le protocole concerne bien la quarantaine de Chefs d’Etats.

samedi 19 juillet 2008, par Azouz Benhocine

On n’écrase pas les monts et les mers qui séparent ceux qui s’aiment avec un sommet qui s’est aidé de la hussarde enthousiaste, on n’y jette pas le coup d’Å“il du dédain €¦ De Barcelone en 1995 à demain, tant que la base est endommagée du conflit, du Proche-Orient, que l’humanité regarde en majeure, n’est pas inscrit en septième projet d’abord méditerranéen, le monde entier attendra une paix !

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Le processus de Barcelone, du 27 et 28 novembre 1995, a été à l’origine d’un ambitieux programme de coopération euro-méditerranéen, et avait été précurseur d’une ébauche de dialogue au niveau des dirigeants de cette région du monde. Pschitt ! Dès ses 10 ans il a, déçu plus d’un, été critiqué pour les timides pas trébuchants qu’il a faits. L’aile plombée il est ravivé en UPM et est encore déshérité d’une plateforme consistante et de la clarté propulsive au sujet du partenariat à mettre en application. Les besoins et ambitions des uns et des autres interpellent plus que les idées même si elles bien plus fortes que la nature qui a le don de ne pas se laisser banalement occultée.

Les accrocs demeurent avec une relative et imparable carence d’adhésion des peuple –lire la déclaration de fédération des ligue des droits de l’homme- et de leurs élites. Pour les deux ensembles, ces deux éléments humains n’avaient grappillé plus de détails par le passé, puisque ce n’était que des discours sur la paix et la prospérité par le dialogue politique, le développement économique et le rapprochement des peuples…

On se veut plus pragmatique, puisque c’est un style qu’on reconnaît au président français qui mène le bal, en jalonnant la rencontre du 13 juillet avec, dit-on du concert, 4 à 5 projets. Mais c’est toujours le ferment bureaucratisé qui gonfle la p te sur la planche, puisque le sommet d’un jour, on peut plus protocolaire, n’est pas sine-qua-non un socle aux populations et aux opinions source d’émergence de la communion à affluence de citoyenneté. C’était le cas jadis et le reste encore. Delà à répéter une profusion de bonnes intentions sans songer à édifier un générateur commun doté d’adhésion populaire qui, n’éloigne pas les crises à pertinence contextuelle, lie les espoirs collectifs et des individus à chaque geste politique et du plus commun des quotidiens. C’est encore après coup, du sommet de Paris du 13 juillet, que les idéaux s’identifient comme nous le suggérons ici.

Prosaïquement la mouture déroutante est encore considérée, avec le brin de modestie qui l’a présidé, la matrice de l’actuel UPM. Là est le retour à la case départ. Les repères des relations Nord/Sud au niveau de la grande bleue ont gardé leur canevas, qui n’est pas une création nouvelle, de bon voisinage, alors les concepts de géostratégie régionale s’absentent. Autour de la mer où l’humanité a vu naître les civilisations porteuses du savoir qui fonde actuellement toutes ses activités, la jonction entre l’Afrique et l’orient d’une part avec l’Europe est pour Paris comme un acte de juste-milieu est plus ancienne. L’UPM semble être enfantin par rapport à la mémoire collective des peuples méditerranéens.

Depuis l’acte barcelonais de 1995 beaucoup d’eau a coulé dans le grand lac. L’arrivée dernière à la veille de l’UPM, de l’Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco a montré qu’un engouement change la donne. La sorte de panne qui planait semble être désobstruée, pourtant les t ches qui dessinent de lointains surlendemains restent à penser. Obligatoirement !

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Déjà faire que celles que l’histoire récente et ancienne discerne bien, reviennent à la surface, et c’était le cas le 13 juillet (Lire la déclaration commune) , il fallait se prononcer sur les questions qui se plaident, sans ça elles mèneront au mur cet UPM. D’une part la fin de l’occupation des territoires palestiniens et arabes que la légalité internationale a identifié ainsi que l’arrêt des agressions comme celle dont été victime le Liban en 2003 suite à une intrusion illégale de soldats de Tsahal outre frontières de leur pays et qui a causé 10 milliards de dég ts une dévastation surtout des équipent (ponts, édifices, écoles, établissement publics…) sont la seule voie paix. D’autre part les pays arabes, au niveau des populations c’est encore à cette typologie, de forums localisés, d’être fusionnelle et faire résonner par des réalisations palpables au plus bas des gens. Les dirigeants arabes, dépassés par les discussions israélo-palestiniens, semblent avoir abandonné le songe éphémère d’éradiquer Israël de la géographie du globe terrestre. Par contre le traitement de violence que subit le peuple palestinien confronté à une colonisation outrancière et des plus primaires, procrée un combat libérateur que le vocable terrorisme peine à lui convenir. C’est même une morale révolutionnaire qui anime la jeunesse, quelque-soi sa nationalité, éprise de justice.

De Sarkozy à Sarkozy, genèse d’un jour de gloire.

Inauguré et lancée à la veille de la fête nationale française, sur son territoire et sous la houlette de Mr. Sarkozy, reprenant une idée de son conseiller en la matière, Henri GuainoImage hébergée par servimg.com, et ayant bien montré, au lendemain de son élection, un véritable enthousiasme en déclarant : "… ce grand rêve de civilisation…/… un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique", nous y sommes. Le président en expose les grandes lignes, en octobre 2007, à Tanger, lors de sa visite d’Etat au Maroc d’où il a lancé son invitation aux chefs d’Etat méditerranéens. L’intéressement des Etats européens, ne s’est pas fait attendre malgré l’éloignement de l’appel sur la splendide baie maghrébine, ils le reconduisent présentement parmi les chapitres capitaux de la politique diplomatique continentale. Avec en clé l’argument, aux 27 pays pour ne pas rater le coche d’une plus active participation, d’inspiration principale l’événement d’il y a 13 ans désormais a un l’attrait d’être collectif. Angela Merkel, la chancelière allemande, interprète ce projet strictement français, qui exclut les pays européens non riverains de la Méditerranée et voit un ferment de division au sein de l’UE. Dans la semaine qui suit la rencontre de Paris, elle effectue une visite officielle en Algérie avec une valise diplomatique bourrée de contrats de toutes sortes.

Chose plus ambigüe en rive sud, il n’a pu agréger un terme commun des Etats qui ont chacun pied dans des organisations, comme africaine ou maghrébine ainsi que celle réunissant les pays arabes, moins reluisantes en compétences capables de fournir des orientations pour un meilleur ancrage à ce niveau et dans ce nouveau cadre de relations aux exigences épousées par la force de la communauté de destin réservée aux peuples. Ces organisations sont dans la grande difficulté de traiter les nombreux et interminables problèmes relevant de leurs différents ordres. Outre qu’elles ne n’ont pas de caractéristiques institutionnelles et d’appareils à performance opérationnelle, comme le parlement, pour ne citer que lui dont disposent les européens. En plus, il leur incombe l’encadrement de zones sous tensions conflictuelles et en quête vaine de démocratie, quelque soi sa nature pourvu qu’elle montre une voie de développement, car restée dans un état primaire et n’imaginant point, du moins pas encore, les formules d’union… de loin aucune base !

En rive nord, Mr. Nicolas Sarkozy a montré une certaine agitation suspectée de vouloir monopoliser les rapports avec une partie du monde qui rengorge de matières premières diverses, de ressources énergétiques et une force de travail, de plus en plus soumise aux contrôles et assignée à des retours après corvées accomplies, en mesure de faire fonctionner l’industrie des pays aux populations vieillissante et à faible taux de natalité. Les européens mieux organisés saisissent surtout ces trois enjeux et gèrent le fait en scandant leur approbation. Créant un recentrage qui est beaucoup dû au retour au projet originel de 1995, et aide la France à ne pas subir seule la grande difficulté de la mémoire coloniale qui remontait et l’épinglait à chaque approche avec ses partenaires du sud. Ces derniers, choqués du retour du parti colonialiste en France désignant, sans à-priori, le fait colonial et toutes les violences comme un bienfait envers les peuples qui ont vécu sous un joug inhumain, accusent des ripostes conjuguées avec des élites européennes attachées à la libération des peuples. Mais la France garde, haute la main en matière fraîche d’UPM, forte de son initiative d’abord et dans la mesure elle préside, par coïncidence, l’union européenne ensuite.

Le 7 février 2007 à Toulon, Nicolas Sarkozy faisant campagne vers l’extrême droite a cru voir bon soutenir le projet de loi destiné au système scolaire de faire l’apologie du colonialisme et a préconisé l’hypothèse de fermer la porte européenne à la Turquie. La paranoïa excitée il indique dans sa première intervention en tant que président de l’UE devant le parlement européen, le blocage des émigrants d’appartenance à une civilisation divergente de celle européenne, d’ailleurs bien applaudi ! Mais c’est dès Toulon qu’il a plus prôné un traitement plus radical des flux migratoires, sans jamais soulever la mobilité des personnes et de soutenir, avec un verbiage creux, le développement des pays du sud.

Peu d’absents parmi les convives à une ripaille…

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Le trublion libyen a, comme prévu, faussé compagnie à 43 de ses pairs. Nonobstant son ministre des affaires étrangères, en observateur, s’y frotte. Mouammar Kadhafi a même tenté de faire une « contre-campagne » auprès de pays africains. Et en organisant un mini-sommet où, non pas des préparatifs pour exposer des relations équitables, il qualifia en « miettes et os qu’on nous jette ». En matière d’apragmatisme et de diplomatie bédouine, puisqu’il est désormais seul à tourner le dos, point de plus bas. Le guide avait un impudent souhait, croyant comme beaucoup d’observateurs, à la surprise qu’accoucherait le suspens qu’a entretenu la décision du président algérien. Cette dernière explique la psychose et la démarche lunatique de Bouteflika concernant sa convoitise d’un 3ème mandat que la constitution algérienne ne le lui autorise pas. Le toupet d’une patience entretenue par l’imprévisibilité, de prédateur à l’affût d’opportunité de briser ses proies, n’est pas une aura. Et l’allergie aux transparences, qui est le propre du régime algérien, en fait encore de nombreux récalcitrants aux maigres thèses d’une union, qualifiée de nébuleuse, habitée de paradoxes et selon le monde diplomatique, sans avenir. Dont celui qu’elle puisse donner le sentiment d’avaliser une 3ème mandature au président algérien que son propre peuple doute de sa faisabilité du fait du mauvais résultat de sa gestion non encore écoulée.

Le roi du Maroc a aussi donné le ton d’une défection, même si beaucoup de scoliastes lui accordent son indifférence ou son manque d’attirance pour de genre de réunion. Poursuivant une tournée au nord du pays, Mohammed VI a délégué, en dernière minute son frangin Moulay Rachid. Sans le déclarer publiquement même lors de son accueil de Sarkozy, tel le culot du premier responsable algérien qui lui a fait durer sa jouissance d’épier le paysage en branle, pour lui enjoindre cette puce dérangeante qui égratigne… Derrière cette absence, que Paris s’est empressé de ne pas la qualifier en politique, se soulève le manque de volonté à régler les différents avec le voisin algérien. Le risque que passe en surface, le problème du Sahara Occidental, lors de instance régionale qui a eu de l’envergure, la grande lenteur de suivi des décisions des décisions onusiennes malgré les appels de tiers-pays, comme l’Espagne et pour ne citer que cet autre entité concernée à un certain degré de ce conflit entre un peuple guidée par le Polisario et un monarque qui hérite, sans vraiment le vouloir, l’expansionnisme de son aïeul. Le maintien de Rabat candidat pour abriter le secrétariat de l’UPM perd ainsi quelque de ses chances.

Seul le premier ministre belge peut prétendre à un éloignement excusable. Yves Laternes qui a déposé sa démission sur le bureau du roi tente, depuis des mois et avec un labeur marathonien, de régler la crise exacerbée entre Wallons et flamands. Il s’est fait remplacer par le ministre des affaires étrangères. Il rame encore à dénouer un casse-tête belge où les populations sont dans la psychose de la partition que des cultures, sans être étrangères l’une à l’autre, ont le poids de civilisations en choc !

… qui a la paix au Proche-Orient au le menu.

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Autoroutes méditerranéennes, environnement, sécurité publique, énergie solaire, une université et l’aide aux PME, tels sont les six projets, dit-on concrets, pour aller de l’avant. Les préalables ont la peau dure, par lesquels il faut commencer. On n’écrase pas les monts et les mers qui séparent ceux qui s’aiment avec un sommet qui s’est aidé de la hussarde enthousiaste, on n’y jette pas le coup d’œil du dédain… De Barcelone en 1995 à demain, tant que la base est endommagée du conflit, du Proche-Orient, que l’humanité regarde en majeure, n’est pas inscrit en septième projet d’abord méditerranéen, le monde entier attendra une paix !

Ouvrage intéressant

de Béatrice PATRIE et Emmanuel ESPANOL

Méditerranée : Adresse au président de la République, Nicolas Sarkozy

Actes Sud : L’Actuel

puclié en avril 2008 / 14 x 22,5 / 340 pages
ISBN 978-2-7427-7366-4 / AS5830

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