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Cinéma : "le Choix de Luna" de musulman à islamiste une mutation dégradante.

De la réalisatrice Jasmila Zbanic

lundi 4 juillet 2011, par Hakim Arabdiou

Les cinéphiles européens ont eu quelques belles surprises, en ce début de l’année 2011. Nombre d’entre eux ont eu ou auront le plaisir de voir, notamment le très beau film croate, le Choix de Luna, de la réalisatrice, Jasmila Zbanic. Le film traite de la montée en Bosnie-Herzégovine de l’intégrisme musulman, suite au financement et à la diffusion par les milliardaires des pays du golfe de l’idéologie fasciste wahabite, qui est la matrice des autres variantes et dégradées de l’islamisme.

Il nous relate l’histoire d’un couple de musulmans modernes, vivant maritalement à Sarajevo, et qui a été gangrené, puis détruit par l’intégrisme. Il s’agit de Luna ( Zrinka Cvitesic), hôtesse de l’air, et d’Amar (Leon Lucev) contrôleur aérien, qui menaient une vie heureuse, jusqu’au jour où leur vie amoureuse bascula. Amar fut licencié de son travail, pour erreur professionnelle. Un concours de circonstances le fit rencontrer nez à nez des mois plus tard avec un ancien camarade de régiment, lors de la guerre civile, qui avait sévi en ex-Yougoslavie.

Il se trouve que ce camarade est inféodé aux intégristes. Après des tentatives plus ou moins discrètes et infructueuses de celui-ci pour recruter Amar, il lui proposa de l’embaucher durant quelques semaines en vue d’enseigner l’informatique dans, ce qui s’avèrera être un camp d’endoctrinement des hommes, des femmes et mêmes des enfants.

Luna était réticente à l’égard de ce travail. Mais Amar gentiment passa outre l’avis de sa campagne, tant il avait sous-estimé la dangerosité des méthodes sectaires et des moyens colossaux, mis en place à cette fin. Aussi a-t-il été insidieusement soumis à un lavage de cerveau, comme les autres membres du camp, et gagné à une pratique rigoriste, voire rétrograde de l’islam.

Luna essaya en vain de sauver son couple. Elle se résigna alors à l’idée que leur bonheur était irrémédiablement compromis ; et décida d’abandonner la procréation médicalement assistée, en vue d’accoucher d’un enfant, censé être le fruit de leur amour, entre elle et Amar. Une technique qu’elle venait d’entamer, après avoir surmonté le lourd obstacle psychologique que cela implique, et un traitement long, éprouvant, et au résultat incertain.

Le film, esthétiquement bien construit, casse au passage nombre de clichées envers les musulmans, assimilés dans leur globalité aux islamistes.

Jasmila Zbanic, 35 ans, native de Sarajevo et d’origine musulmane, a réalisé plusieurs films, dont son premier long métrage, Sarajevo, mon amour (2006), qui a obtenu plusieurs Prix internationaux, notamment l’Ours d’Or du festival de Berlin, en Allemagne. La réalisatrice a eu un parcours atypique. C’est ainsi que diplômée de l’Académie d’Arts dramatiques de Sarajevo, elle débuta sa carrière, comme … marionnettiste, puis … clown et enfin réalisatrice.

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