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CHRONIQUE DU RAMADAN : Zlabia festive et prêches intégristes !

Et les américains croient avoir pris leur revanche en Irak, ils se retirent dès le ramadan €¦ (1ère Partie)

mardi 24 août 2010, par N.E. Tatem

Parler du Ramadan, c’est se rappeler un islam à l’épreuve de la modernité qui s’universalise. Et dans le climat délétère de la mondialisation étriquée, l’occident est à l’épreuve d’une religion qui se révèle aux yeux de populations, apeurées par le fléau du terrorisme islamiste, comme un potentiel danger envahissant. La lune et le soleil, l’une fait peur à l’autre. Et pendant le mois de jeûne et d’abstinence, les découvertes vous sont proposées par cette chronique.

Chaque année que revient le mois de carême, les appréhensions des populations musulmanes diffèrent d’une contrée à l’autre. Mais l’unanimité est pour une certaine dureté à cause des privations. Souvent l’ordre moral en société écrase tous choix individuels. Et parmi les extensions de l’islam, la politisation est la plus ressentie, car aussi redoutée.

Cependant l’atmosphère de fête prend partout le dessus. En 2010 avec les grandes chaleurs estivales qui accentuent l’examen des croyants par leur retenue, l’année prochaine ça sera encore plus difficile. Alors que le monde musulman a découvert que les américains commencent à abandonner l’Irak à son sort, le jeûne a un parfum de guerre civile et c’est encore loin d’être une victoire, ce retrait des GI’s de ce pays.

Aucun lien avec le Ramadan ce dépat, car ces moments sont un contexte considérablement rehaussé par la piété envers Allah. En Irak, le mois sacré coïncide avec des pèlerinages à Karbala et Nadjaf. Les plats collectifs du f’tour, une tradition laissée par Saddam et enfin Chiites et sunnites se font inviter à la rupture du jeûne. Depuis la fin de Saddam : Chiites, sunnites, Kurdes… s’entretuent. Cette année est crainte, plus que par le passé, par la probable nouvelle vague de violence. Un couvre-feu nocturne est imposé dans les grandes villes. Il n’y aura que six heures d’électricité par jour, au rythme d’une heure et demie toutes les quatre heures.

Le sacré met pleinement le règne de la foi, la politique n’est qu’une bifurcation bien secondaire devant l’aspect individuel du jeûne. Les fumeurs, par exemple en cette période, s’exercent à tenter de quitter la cigarette puisque de la journée, ils n’y ont pas droit !

Cette année les musulmans sont à l’épreuve, dès le début du mois de carême qui débuta avec la seconde décade du mois aoûtien, le plus redouté pour ses canicules. Par la mobilité de l’année lunaire au travers du cycle saisonnier, on peut avoir un Ramadan qui se déplace, vers l’avant, glissant chaque année de 10 jours. Dans le sens provoqué par 355 journées pour l’année, alors que ce sont 365 en l’année solaire, l’universelle. Le mois lunaire ne dure que 29 ou 30 jours et n’accède jamais à 31.

Le week-end du jeudi / vendredi : un paradoxe arabe par excellence.

Sans complaisance et dans les conditions d’universalité que vit l’humanité à travers une mondialisation débridée et tronquée, citons que certains pays dits « musulmans » vivent un autre décalage par rapport aux autres terriens. En épousant un week-end pour les jours du jeudi et vendredi, ou bien pour celui dit banalement « semi-universel » du vendredi et Samedi, toute l’économie et les autres échanges entre services officiels et partenaires, sont face à un casse-tête.

Les pays qui ont choisi le week-end vendredi-samedi, on trouve surtout des pays arabes, comme les Émirats arabes unis, le Qatar, le Bahreïn, le Koweït, l’Irak, la Syrie, la Jordanie, l’Égypte le Soudan, la Libye et l’Algérie (depuis le 14 août 2009). La Mauritanie et les Comores sont aussi rentrés dans ce système semi-universel après avoir été un temps dans le système du samedi-dimanche. Dans le monde arabe, le week-end universel est appliqué au Maroc, en Tunisie et au Liban.

Avec cette distance des musulmans avec le reste du monde, les éléments du vécu qui ont besoin du rationnel collectif entre les humains, sont chamboulés. Aussi déifiée la vie, surtout le repos du week-end, on laisse croire que rien n’est sous contrôle des Etats, le ciel divin s’en occupe.

L’islam, investi par moult intermédiaires et manipulations, donne au monde arabe une idéologie, qu’un banal nationalisme se désignant souvent « ba thisme » s’accapare. Ainsi quand les traducteurs n’ont pas facilement retranscrit le Coran en d’autres langues, à causes des réactions, une lèse-majesté ! Avec le monopole de la langue arabe sur le livre donc du message rapporté par Mohamed, les musulmans étaient sous l’épreuve des nouvelles appréhensions quand il a été traduit. La polémique de ce nationalisme attardée, tenait aussi à la langue, une concomitance bien emballée ! Cette dernière est partout source d’une crise identitaire majeure…

Image : Mali, 2009 Maroc, mangeurs du Ramadan.

Nombreux pays musulmans ont procédé impunément, avec leurs populations et puis aussi les autres ayant d’autres confessions qui y partagent leurs nationalités, comme le font les talibans actuellement sans que personne ne s’en émeuvent. L’Arabie Saoudite, l’Iran, le Soudan et d’autres communautés avant les sbires de l’islamisme barbare, lapident couramment dans les prisons et souvent en plein rues pour humilier davantage leurs sujets. Pendant le Ramadan de graves problèmes d’atteinte aux libertés sont quotidiens, juste pour une question de nourriture interdite par la religion musulmane pour seulement ses croyants. Mais la règle se généralise, aucun restaurant n’ose ouvrir ses portes et servir des repas.

Aussi bien les Etats que leurs haute institutions que les déconcentrées ainsi que les plus décentralisées, comme les cadres organisationnels ou associatifs ainsi que les individus, sont mobilisés pour mettre avant toutes autres considérations et préoccupations, la religion pendant cette période. Les populations sont perpétuellement exposées à des vigiles de tous ordres.

S’abstenir de manger, de boire et de rapports sexuels sont les essentiels comportements à suivre pendant le jeûne. Mais à longueur d’année les interdits, pléthoriques en islam, sont de mise. A l’exception de ceux qui ont un vrai axe économique sous-tendu par le fructueux tourisme, dans nombreux pays les buveurs d’alcool, sont en proie à une insoutenable intolérance, sont perclus dans des zones qu’ils tentent eux-mêmes d’investir.

Pendant la première semaine du Ramadan, 2010, les américains ont annoncé que leurs contingents ne seront plus dans le champ sécuritaire en Irak qu’ils occupent depuis 2002. Le pays est dans une situation vraiment pire qu’au temps de Saddam, surtout en matière de statistiques en perte de vie humaines : il y a plus de morts. L’insécurité n’est jamais allée à ce niveau depuis que ce pays existe.

Les arabes dans leur majorité, aussi bien les populations que les dirigeants, pensent l’agression américaine contre l’Irak est surtout contre l’islam. Ce que disent ouvertement et répètent aussi certains plus nombreux américains. Les dirigeants irakiens pensent que leur pays est abandonné aux loups.

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