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Quand les juifs américains partisans de la paix au Proche-Orient lèvent leurs têtes €¦

3ème article : L’Aipac isolée : ses démesures de soutien à Israë l préoccupe les américains et toute l’humanité !

jeudi 8 avril 2010, par Hugo Mastréo

Les mouvements de gauche américains, inspirés et stimulés par la démarche de l’actuel président, ne se taisent plus. La nouvelle orientation de la politique américaine, interne et vers l’étranger, a été grandement justifiée pour sa tendance idéologique. Plus en exergue auprès du large public, par la loi sur la réforme du système de santé qui ne lui pas été une mince et facile tàche, elle ne cesse de gagner des sympathisants. Les partisans libéraux des formes d’égalité se sont finalement réveillés, encouragés par et dès l’arrivée au pouvoir d’Obama.

POUR LIRE, les précédents sujets :

- La première partie : L’Aipac isolée : ses démesures de soutien à Israël préoccupe les américains et toute l’humanité !
On les croyait désespérément et à jamais rapetissés par les faucons qui ont mené la guerre et l’invasion en Irak. Et pour laquelle ils étaient, avec nombreux diplomates des pays du monde, fermement opposés.

- La deuxième partie : Une crise incroyable entre Israël et les USA, une majorité d’israéliens ne veut pas la paix et assure, comme l’Aipac, Netanyahou de soutiens inconditionnels

Comme le cas actuellement du traitement de la dénucléarisation de l’Iran, ils soutiennent la démarche du président, mais c’est bien le conflit dit israélo-palestinien qui les préoccupent le plus. Nombreux démocrates juifs ont été écartés de l’administration pendant les 8 ans de l’ère Bush. Une vendetta sans merci, se tenant à huis clos, entre les principales organisations juives américaines les mettaient en mauvaise posture dans une véritable chasse à l’homme.

En réalité ces dernières décennies, et en particulier depuis la Guerre des Six Jours en 1967, les Etats-Unis se posaient toujours la même question. Sont-ils en mesure à mettre de côté leur propre sécurité et celle de plusieurs de leurs alliés pour soutenir les intérêts d’un autre et seul Etat ? Qu’est Israël.

Israël reçoit environ 3 milliards de dollars par an en d’aide directe inter-états, l’équivalent d’environ le cinquième du budget de l’aide allant vers l’étranger. Outre que chaque israélien bénéficie d’une aide annuelle de quelques 500 dollars, inscrite au budget américain. Pour cette année 2010 ces chiffres ont été très surveillés et avec une pression très vigilante des lobbys pro-israéliens qui n’ont pas été indifférents dans leur étroite veille, y compris de ceux préoccupés par la paix. Pour la première fois, la Maison Blanche a suggéré très timidement de revoir ces soutiens, mais au niveau du congrès les choses n’ont pas encore assez bougé.

… et tablent aussi de participer aux financements à toutes les campagnes électorales se tenant aux USA, puisque cet enjeu est capital.

La publication, en 2009, sur You tube de la vidéo concernant Avigdor Lieberman reste historique. On attribue à cette vidéo, à J Street, qui a provoqué une hostilité à Lieberman qu’il ne peut même pas venir à Washington. Et depuis il lui est difficile de visiter les Etats-Unis.

Parmi les regroupements qui ont émergé le - J Street PAC - (J Street Political Action Committee) de naissance récente, depuis 2008, est celui qui a connu une fulgurante évolution. Il se dresse aux premières lignes de contestation de la représentation, par l’Aipac, des juifs aux Etats-Unis. Et se distingue d’être avant-gardiste et est le premier et le seul Political Action Committee qui a pour but de démontrer qu’il existe, pour postuler à un poste fédéral par des élections, une alternative de soutiens aux campagnes.

Car l’enjeu de financement des campagnes électorales est primordial. Il propose aussi un soutien politique et financier sérieux de la part d’un grand nombre d’Américains partisans d’une solution au conflit du Proche-Orient. Il parle même au nom de ceux qui pensent qu’un changement de cap de la politique américaine ferait avancer les intérêts des États-Unis au Moyen-Orient et promouvrait une paix véritable, tant pour la sécurité d’Israël que pour l’ensemble de la région.

Tous les observateurs en Israël, aux USA, en Europe et dans le reste du monde lui accorde (à J Street) de menacer le monopole de l’Aipac. A sa tête Jeremy Ben-Ami, directeur exécutif de J Street et ancien conseiller de Bill Clinton. Il a déclaré "Nous voulons donner la parole à la majorité de la communauté juive américaine libérale et ouverte et qui est contre la guerre d’Irak et s’oppose à une guerre contre l’Iran" . Lors d’une récente, début mars 2010, action de levée de fonds qui s’est déroulée en une journée, j Street avait prévu ramasser 15 000$, la tirelire a explosé avec plus de 50 000$.

Jérémy Ben-Ami

Jamais de telles formulations n’étaient entendues par les juifs américains et venants d’un des leurs. Cependant dans la presse aussi et en 2006, les universitaires Stephen Walt de Harvard et John Mearsheimer (¤) de l’Université de Chicago ont provoqué une tempête quand ils ont publié un article affirmant que des groupes, comme l’AIPAC, avaient poussé la politique étrangère américaine dans un sens pro-israélien souvent contre les intérêts nationaux de l’Amérique. Pour lire leur article - 1ére partie - et - 2ème partie - et la version, non publiée, en anglais.

Même si J Street tarde à prendre une ampleur qui le mettrait en égale puissance avec l’Aipac, il soulève un débat déjà amplement désiré. Il consiste à expliquer la stratégie et la morale d’un soutien américain à une seule partie, ce qui n’est pas admis et logique. Un autre choix pourrait faire évoluer les Etats-Unis vers une position plus conforme à ses propres intérêts nationaux, aux intérêts des autres états dans la région, et aussi aux intérêts à long terme d’Israël.

Ce qui intéresse les américains, et à plus d’un titre les démocrates, comme une nécessité absolue, c’est une discussion franche sur l’influence du Lobby juif. De même la question est ouverte sur les intérêts des Etats-Unis dans cette région vitale. Le bien-être d’Israël, ce qui est sa sécurité, est l’un de ces intérêts aussi purement américains. Mais l’occupation de la Cisjordanie continue et les actes barbares de Tsahal, comme à gaza, sont très récidivants. Ce qui éteint toutes les lueurs d’espoir. De même, cette situation contredit, la partialité entre Israël et les partenaires arabes des USA dans la région. Les efforts de Washington pour favoriser la démocratie à l’étranger risque de ne pas être ressenti crédible. Elle rend hypocrites ces empressements, dans le monde pour les pays sans démocratie, quand il s’agit de pousser d’autres états à respecter les droits de l’homme.

Il est impossible de s’imaginer que cette nouvelle tendance dans la diplomatie américaine passe en douceur. Les membres de J Street, ainsi que tous les partisans d’une paix définitive au Proche-Orient qui doit être juste et équitable, sont harcelés. Les accusations d’être anti-israéliens les suivent partout lors de leurs actions. Et l’accusation antisémite, pour les non-juifs, est d’une simplicité insupportable.

(¤) John Mearsheimer est professeur émérite R. Wendell Harrison de Sciences Politiques à l’université de Chicago et est l’auteur de The Tragedy of Great Power Politics. - Stephen Walt est professeur émérite des Relations Onternationales à la Kennedy School of Government d’Harvard. Son plus recent livre s’intitule "Taming American Power : The Global Response to US Primacy".

POUR LIRE, les précédents sujets :

- La première partie : L’Aipac isolée : ses démesures de soutien à Israël préoccupe les américains et toute l’humanité !
On les croyait désespérément et à jamais rapetissés par les faucons qui ont mené la guerre et l’invasion en Irak. Et pour laquelle ils étaient, avec nombreux diplomates des pays du monde, fermement opposés.

- La deuxième partie : Une crise incroyable entre Israël et les USA, une majorité d’israéliens ne veut pas la paix et assure, comme l’Aipac, Netanyahou de soutiens inconditionnels

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