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SDRIF AU COEUR DU DEVELOPPEMENT DE L’ILE-DE-FRANCE Les mondanités d’en haut et le SDRIF d’en bas... LES RAVAGES DE LA "BIPOLISATION" .

Les affaires des localités écrasées par les histoires de coeur des personnalités.

dimanche 23 décembre 2007, par N.E. Tatem

Une histoire de développement local dépréciée dans les grands médias. En haut, monopoliser le premier titre des médias avec des affaires de coeur prime. En bas, le petit peuple vit seul moulte problèmes. Le manque de respect de la chose publique du niveau local, depuis que Sarko gouverne, devient criard.

Essentiellement une projection d’urbanisme, le SDRIF (Schéma Directeur de la région Ile-de France) est le document qui fixe les normes auxquelles l’évolution, à échéance 2030, de l’Ile-de-France doit se soumettre. Les domaines non de moindre importance comme la construction de logements, le développement économique, les infrastructures de transports en commun, les aménagements routiers, la protection et la valorisation des espaces naturels, la réduction des inégalités spatiales, sociales, économiques et environnementales... suivront ses règles. Même s’il n’a pas l’autorité d’un texte juridique et n’est pas une planification de programmes identifiés, localisés et voués à une réalisation physique, il inspirera toutes mesures futures permettant à l’un des plus grands ilots urbains du monde, l’imposante région Ile-de-France, d’entrevoir son sort. Il renferme l’esprit avec lequel la gestion de cet ensemble territorial s’effectuera pendant le prochain quart de siècle. Reste à vérifier la teneur, la pertinence et la clarté de l’étude finale qu’il propose.

Avec la poussée de la décentralisation qui n’est point une particularité française, mais une vertu démocratique tenant de l’espérance universelle à faire participer les administrés à la gestion de la chose publique, ce schéma à une place primordial pour l’avenir. Les institutions locales, où nombreux citoyens sont élus, détiennent davantage de prérogatives, égales à de réels pouvoirs d’ailleurs leur revenant de nature, pour gouverner en toute souveraineté. Le conseil régional et les préfectures comme cellules de déconcentration de la décision publique, et les mairies à la base pyramidale du squelette de l’Etat, jouissent d’habilités à préparer le destin en élaborant le SDRIF, même si le conseil régional le pilote pleinement.

Comme il s’agit d’abord de la vie de la population, le réaménagement des déficiences ainsi que le maintien des bienfaisantes choses présentes sur l’espace territorial, partagé avec les équipements qui assurent bien-être ou moyens vitaux à leurs activités, sont au cœur de ce projet. Les habitants comme les acteurs économiques représentés par les chambres de commerce et de l’industrie ont été invités à participer à l’enquête publique qui recueille les observations. Du 15 octobre au 8 décembre, 187 lieux d’accueil des avis ont été ouverts pour recevoir les contributions.

La postérité, jusqu’en 2030, de la région de l’Ile-de-France est un enjeu capital pour les partis politiques et les deux familles, gauche et droite, représentée la première par le socialiste Jean-Paul Huchon (président du conseil régional) et la seconde par Roger Karoutchi, de l’UMP, secrétaire d’Etat auprès du premier ministère chargé des relations avec le parlement, sont les deux têtes qui ont défendu leur chapelle au sujet du SDRIF. Et parmi les partis, seuls les verts et les communistes ont émis de notables opinions.

Influencer les réglementations pour fonder l’avenir de l’Ile-de-France c’est gouverner 18,7% de la population de l’hexagone et disposer de 28,5% du PIB national évalué à 480millairds d’€. Outre que la capitale et les 7 départements qui lui sont accolés, représentent le poumon du pays, une place importante au niveau du continent et même un point cardinal dans le monde au regard des données suivantes :

5,2millions d’actifs, dont 1/3de cadres et de professionnels intellectuels supérieurs.

78000 créations d’entreprises en 2006, dont 1/3dans les services aux sociétés.

17 universités et plusieurs grandes écoles qui forment 600 000 étudiants par an.

40% des chercheurs français, soit 135000 personnes dans le public et du privé.

1ère Région d’Europe pour les emplois dans la haute technologie et les dépôts de brevets, notamment en pharmacie et en biotechnologie.

1ère région française pour l’accueil des entreprises étrangères.

2ème après Londres pour les implantations internationales.

1ère destination du monde pour le tourisme, avec 42 millions de visiteurs, et pour les voyages d’affaires (363 congrès par an).

1milliard d’€ consacré à l’emploi dans le budget du conseil régional. Il concerne les domaines de l’apprentissage, de la formation, du développement économique, de la recherche, des formations sanitaires et sociales.

Comme le SDRIF a déjà une sémiotique barbare, dans la composition des initiales le désignant, il est relégué après bien les mondanités dont raffole l’opinion générale. Les médias trouvent leurs clientèles dans la sphère « people » avec des sujets de divorces à la pelle (Ségo et Sarko), d’une part. Et de l’autre, les littératures pamphlétaires des théoriciens de l’apocalypse qui font la politique dans le sens des vents qui les propulsent au devant de la scène... S’occuper de la chose publique est confinée loin en dessous des thèmes du carnet rose et ceux de régler des comptes. Occuper les unes des supports ravageurs, pour ne jamais se faire oublier dans le show-biz et figurer chaque jour aux « Unes », laisse perplexes, à la limite de l’écœurement, des observateurs avides que la France s’en sorte des difficultés qui trahissent la latence de crises multiformes et résurgentes comme celles des quartiers dits « sensibles ».

Et si les panacées à enjoindre aux problèmes dont souffre la population à cause des déficiences de l’action publique peuvent être imaginées et anticipées, c’est bien au SDRIF qu’elles doivent être tracées... Et maintenant !

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