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LE CLUB AVERROES DEMONTRE LA PANNE DE LA DIVERSITE, EN 2007, DANS LES MEDIAS FRANCAIS.

Les minorités visibles dans l’environnement quotidien, mais insignifiants dans les médias.

mercredi 12 décembre 2007, par Djamel Damien Boucheref

Le club Averroès lève le voile, peu de diversité dans les médias en 2007
Après l’embellie propulsant Harry Hoselmack, en mars 2006, en intérimaire, pour présenter le journal réservé à la vedette de TF1 Patrick Poivre D’Arvor... L’effet de cette désignation s’évalue comme un pas de géant... Cependant, cette situation perdure ailleurs.

En réalité, le club Averroès n’est plus à présenter. Mais puisque sa notoriété est en deçà de sa stature, y compris au sein des structures et aux yeux des décideurs visés par ses mises à l’indexe qui restent sans écho, il convient de tenter un modeste canevas d’identité de cette association qui rassemble quelque 350 professionnels de divers horizons et compétences liés aux médias et aux arts. Parmi ses fondateurs David Pujadas, le présentateur du journal de France 2.

Le Club Averroès fête cette année son dixième anniversaire et vient de rendre public, le 6 décembre, son second rapport. Ce dernier a été remis, si aucune surprise n’a perturbé le cheminement des choses, par Rama Yade, qui est parmi ses membres depuis qu’elle officiait sur Canal+, au président de la République le samedi 8 du même mois.

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Il se revendique observatoire scrutant l’avancée de la diversité dans les médias et milite à favoriser, huiler et faire fonctionner l’ascenseur social dans surtout les organes du compartiment médiatique chargé de la communication sociétale. Cette dernière assure la vie de quelques arts, des retransmissions audiovisuelles comme les sports, d’importants programmes ludiques et l’information. L’appareil médiatique est associé dans l’incarnation des pouvoirs, communément le 4e, qui pilotent tout pays digne de ce nom. On peut donc s’imaginer la délicatesse de son initiative qui consiste en un regard d’un secteur culturel et pointilleux, et surtout doté et doué d’un indéniable impact sur l’ensemble de la population. C’est pour cela que sa méthodologie prospective se doit être, à bien la méditer, appréhendée selon la conception propre qu’il s’est fixée et relevant de son entière responsabilité.

Puisque sa dénomination n’est pas une enseigne qui le consacre exclusivement à un impératif définitif, tel le CSA. Une fois acquise la diversité, son seul présent dessein, dans les médias et les instances artistiques, son existence n’aurait plus lieu d’être (1). Ce qu’il n’inscrit pas d’ores et déjà, certainement faute de moyens et peut-être en l’absence de prérogative et d’originalité, la consécration honorifique et (ou) matérielle des établissements et des personnes étudiés positivement lors de ses constats. Son appellation « Averroès », adroitement imagée, se rapporte au philosophe musulman (Ibn Rochd) du XIIe siècle ayant vécu en Europe, Andalousie, plus reconnu en exégète de la philosophie d’Aristote. De laquelle il a synthétisé une pointe élevée d’idées rationalistes sources de laïcité, de mise en exergue des sciences et des valeurs humaines génératives d’évolution.

Le collectif du « Club Averroès » expertise, en toute autonomie, une complexité subtile et compromettante en France (2). Il s’évertue d’user d’un rigoureux doigté pour ne pas froisser, sans pour autant céder à la complaisance, les sphères qu’il scrute. Mais tente en même temps de les ébranler par la diffusion de rapports périodiques contenant de véritables évaluations d’une véracité assez amère pouvant glisser au sein des méandres de ce qu’il désigne, avec subversion, les citadelles impénétrables aux catégories d’Hexagonaux ressortissants des minorités.

En réalité, le premier baroud entendu dans ce sillage date de, 1976, l’époque de l’émission Mosaïques où il était question que le petit écran de FR3 offre possibilité aux immigrés de se miroiter à leur culture d’origine et de faire découvrir aux autochtones un exotisme porté par des personnes quotidiennement côtoyées. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, sans gros flots d’ailleurs, mais des événements mémorables ont eu lieu. Telle la percée de Rachid Arhab, en 1992 en présentateur du journal de France 2, continuée par sa nomination au CSA en 2007 avec en poche le portefeuille, sinon le lourd dossier, de la diversité.

A la recherche d’une éthique de représentativité des minorités visibles, tels que désignées par ce club, il n’hésite pas à exprimer sa consternation de la panne, en 2007, de la diversité dans les médias. Il consacre, avec forts arguments et illustrations, le gros de son dernier rapport au canal stratégique de la télévision. En décortiquant, chaîne après l’autre, les départements de production et programmes : publicité, fiction, visibilité parmi les publics invités, informations, staffs de management, etc.

A se poser la question qu’en est-il du secteur des arts, qui est sans intervenant comme le club Averroès influent directement ce volet et pouvant rapporter à l’opinion publique de telles dysfonctionnements et disparités. A titre d’exemple, l’affaire, qui oppose actuellement François Koltès à la Comédie-Française, montre qu’aucun « beur » n’est parmi les 50 sociétaires de l’honorable établissement pour répondre à l’exigence de l’auteur de l’œuvre, défendue par son frère et ayant droit, où la nécessité que le personnage soit d’un réalisme conséquent pour rehausser à la fois la qualité des représentations et faciliter la lecture de tout publics contemplant un thé tre avec toute l’authenticité française.

L’agencement du rapport 2007, ne peut laisser indifférent et peut même déranger... Ou glacer les dos ronds...

(1) Dernière question/réponse de l’interview d’Amirouche Laïdi, président du club Averroès sur Afrik.com, du 24 novembre 2007. http://www.afrik.com/reaction12992.html

(2) Voir plusieurs passages du rapport.

Lien vers rapport du club Averroès de novembre 2005 à octobre 2006 http://club.averroes.free.fr/uploads/RapportDiversite.PDF

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