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Quelques clés pour comprendre la situation actuelle en Iran

mercredi 30 décembre 2009, par Hakim Arabdiou

Pour pouvoir réaliser une analyse aussi proche de la réalité des luttes en Iran, il faudrait retenir une première clé fondamentale s’agissant de certains régimes totalitaires, comme l’Iran.

Le front des luttes n’est pas seulement vertical (un camp incarnée par le gvt, les faschos bassadjis... face à un autre camp), mais surtout horizontal, c’est-à-dire traversant toutes les institutions officielles et la société civile iranienne.

Dans toutes institutions officielles ou dans la société civile se trouvent les opposants et le partisans du régime, en plus (objet d’un enjeu considérable) d’une masse d’indécis, qui soit attend une plus grande décantation (qu’elle lui semble basculer définitivement en faveur d’un camp) soit oscille entre l’un et l’autre camp, en fonction de l’évolution de la situation.

Ian 27 Dec 09 Tehran Azadi protest from onlymehdi on Vimeo.

Iran 30 Dec 09 Mashhad Uni Protest Clashes with basijis from onlymehdi on Vimeo.

Iran 30 dec 09 Protest in Ghods Shahriyar azad uni from onlymehdi on Vimeo.

Bien évidemment, cela ne veut pas dire que telle institution soit totalement en faveur du pouvoir tels que bassadjis et gardiens de la révolution, par exemple. Mais il ne s’agit d’une tendance dominante et évolutive (dans le sens d’un plus grand soutien, ou l’inverse) ou rapport des forces évolutifs.

Comme prévu depuis juin dernier, l’ampleur quantitative de la répression de masse exprime une plus grande décantation politique (contre le clan Ahmadinedjad), auquel s’article une décantation idéologique (contre le système théocratique lui-même ) au sein du régime en dépens du clan Ahmdinedjad.

Cette dernière tendance s’explique aussi par l’ampleur qualitative de la répression. Elle touche de plus en plus les notables du régime (et à l’extérieur du régime), et leurs proches, ainsi que d’autres segments de l’appareil d’Etat et de la société. Donc autant de mécontentements et de raison de s’opposer au régime.

Combien de bassadjis et de policiers (sont de plus en plus horrifiés par le fait que le régime se servent d’eux pour qu’ils versent le sang des musulmans. On peut pas leur faire croire que Moussavi et d’autres sont des kafirs (mécréants).) Cet exemple est valable dans toutes les institutions et dans la société.

Les forces de gauche, notamment le parti Toudeh (communiste) ayant été affaiblis par 30 années de répression et de conditionnement idéologique anticommuniste, l’opposition la plus puissante vient de l’intérieur du régime, qui a des ramifications partout jusque dans les plus hautes sphère du régime, mais aussi des bassadjis et des gardiens de la révolution, prêt à basculer le moment venu contre le clan Ahmadinedjad (ils ne veulent pas courir de risques pour leur carrière pour le moment), mais qui ne soutiennent pas moins discrètement l’opposition, mais pas d’une manière décisive, en l’état du rapports des forces.

Ne l’oubliant pas, mais ceci est secondaire, que l’un des leaders de l’opposition est l’ancien chef pendant dix ans de bassadjis ou gardiens de la révolution.

Cette opposition (dont la gauche et de la fraction moderniste iranienne, hors du régime, mais qui n’a pas moins quelques ramifications en son sein) se compose, comme depuis le début du mouvement, de deux courants, le premier est favorable à un aménagement substantielle (aujourd’hui) du système théocratique iranien. De hauts dignitaires, tels que Rafsandjani, du régime y sont favorables.

L’autre courant est plus ou moins est favorable à un Etat sécularisé. Car en leur sein il y a les partisans d’un système où la religion, n’occupera plus une place centrale, mais où elle aura une place à l’instar des régimes algérien, marocain, syrien..., et ceux partisans d’un Etat plus laïque.

Il est fort possible qu’en l’état actuelle du rapport des forces, le poids est ou est encore en faveur du premier courant.

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