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Restituer les antiquités n’arrête pas les nouveaux trafics...

... Des musées ouvrent et des collectionneurs encore plus avides.

jeudi 15 septembre 2022, par Rebel Kazimir

Depuis que le colonialisme écumait les Terres, le trafic des biens culturels s’est installé parmi les mœurs des délinquants qui vendent ces produits à même des musées. Ces derniers ouvrent partout dans le Monde et les pays émergents s’y mettent à inaugurer ces espaces d’exposition. On dit qu’en Chine, selon une radio française, que 200 musées ouvrent chaque année. Moult objets sont échangés contre des fortunes. Les soldats des Etats-Unis s’illustrent dans ce genre de recèle.

Les pillards d’éléments archéologiques sont financièrement incités à poursuivre leurs infractions culturelles. Donc leurs recèles resteront encore pour longtemps. Tant qu’ils y auraient ces individus passionnés de posséder des objets anciens et historiques ainsi que des institutions riches prêtes à dépenser des millions de dollars pour des antiquités étrangères, les détrousseurs agiront et récidiveront.

La prédation que subissent les pays envahis par les armées étrangères notamment occidentales, vise, outre les richesses naturelles comme les métaux chers et le ressources en énergie, les vestiges des temps mémoriels. Ce sont les agressions, comme contre l’Irak par les Etats-Unis ou en plein printemps arabe que disparaissent ces biens historiques. Puis ils sont vendus aux collectionneurs et musées.

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Fin juillet 2022, selon un article du Washington-Post, pas moins de 17 000 antiquités potentiellement pillées ont été renvoyées en Irak par les États-Unis. Parmi ces symboles, la tablette des rêves de Gilgamesh, sortie clandestinement d’Irak. Elle a été saisie par les autorités américaines et sera restituée à son pays d’origine.

Tout ce qui pousse ces personnes à cesser d’acheter des antiquités, même licites, est donc le bienvenu. Pour les vendeurs et acheteurs, c’est la justice qui dissuade. Pour les institutions c’est la renommée qui est lésée. Lorsque le public découvre la provenance des œuvres exposées, il se détourne des visites. Alors là, c’est la couverture médiatique qui porte dans sa critique un geste dénonciateur.

Étant donné à quel point il est difficile d’être sûr la provenance des produits pris lors surtout des conflits, le chemin du retour est plus sinueux. Surtout que les trafiquants cachent efficacement les traces qu’ont emprunté les œuvres et objets de valeur pour parvenir dans un marché obscur et sans contrôle.

L’ancien directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, a récemment été arrêté et accusé de blanchiment d’argent et de fraude. Son affaire tourne autour d’antiquités pillées en Égypte lors du printemps arabe de 2011. Ces objets ont ensuite été vendues au Louvre Abu Dhabi lequel devient depuis cette affaire comme un point d’escale dans un réseau de recèle, voire de banditisme de haut vol.

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La voie la plus judicieuse pour ne plus tenter les trafiquants, tout collectionneur devrait être d’arrêter de rassembler ce qui est illégal. Idéalement, ils légueront leurs collections aux pays d’origine, dont beaucoup s’ils ne construisent pas des musées pour les abriter, retrouveront ces richesses dans les mêmes circuits.

Le Metropolitan Museum, qui a rendu un cercueil en or volé à l’Égypte en 2019, a récemment rendu 58 pièces à l’Italie qui avaient trouvé leur place dans la collection du gestionnaire de fonds spéculatifs Michael Steinhardt. Steinhardt qui était en possession est désormais interdit à vie d’acquérir d’autres antiquités.

Presque toutes les collections importantes incluent, délibérément ou par inadvertance, des objets pillés. Enfin, une grande partie de ce matériel commence à être rapatrié. Une récente inculpation pénale pourrait faire réfléchir les grands du monde de l’art qui auraient peut-être fermé les yeux sur les preuves de trafic illégal.

Les dénonciations des militants épris des arts et les journalistes honnêtes qui lancent des alertes sur les trains de vie des collectionneurs et des institutions qui les reçoivent ces biens volés par le pire gangstérisme, commencent de surgir brisant le silence.

Vendus aux enchères publiques, les objets rares de qualité muséale s’exposent sur les marchés en toute impunité. Peu de réaction et d’enquête sur la provenance, même s’ils sont problématiques. Les gangs qui les ont enlevés de leurs sites et retirés des richesses de nations historiquement dotées de ces vestiges, restent anonymes.

La Convention de l’UNESCO de 1970 interdit l’importation, l’exportation et la vente illicite de biens culturels. Elle fournit la base juridique pour les demandes de rapatriement d’artefacts pillés échangés à l’étranger. Alors que les lois internes des nations ne se préoccupaient pas. C’est la 1ère qui incite au travail de répression et inspire les nouvelles législations de préservation des patrimoines des pays.

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Voir en ligne : Antiquités, trafics et vestiges

     
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