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Sedat : holding à 100 milliards au cabinet du guide d’Iran

Investigation : confisquant des biens après la révolution, le caritatif des Mollahs.

jeudi 31 mars 2016, par Azouz Benhocine

Sous forme de pieuvre tentaculaire, composée d’une quarantaine de sociétés rassemblant sous son directoire (une seule personne : le guide suprême) l’ensemble du secteur public économique de l’Etat Iranien, "Sedat" est aussi un vrai mystère. Un mastodonte flou, se présentant en interne, à l’Iran, comme une plateforme caritative. Ce holding est difficile à cerner, ou bien définir son statut juridique. Des investigations, avec l’ouverture du régime, tentent de percer ses secrets. Notre 1ère contribution, une investigation qui continuera avec d’autres articles...

Un empire financier est entre les mains du guide suprême iranien, Ali Khamenei gé de 82 ans. Pour nous, c’est d’abord par le cabinet, chargé de promulguer et d’exécuter les Fetwas du principal décideur du pays, qui dirige Sedat. Mais c’est quoi au juste ? Puisque non seulement le bureau n’existe pas, mais il a toutes les capacités…

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Comme une "chambre noire" qui entretient un réseau complexe de sociétés écrans et filiales à l’étranger. Dans des pays : Allemagne, Croatie, Afrique du Sud, EAU (Emirats Arabes Unis), Turquie et aileurs, cette "société nationale" « Sedat » participe dans les sociétés cotées en bourse totalisant près de 3,4 milliards $ d’investissements.

Elle a fait l’objet d’une étude, plus précisément une investigation, en 2013 de la part du département américain du Trésor (à consulter ICI). C’était pour l’application des sanctions économiques et maintenant que ces dernières ont sauté, l’accès à l’enquête peut être moins délicat que par le passé. Mais bien hermétique et difficile à percer.

Notre première livraison, voit un holding économique, dont les capitaux sont estimés à 93 à 95 milliards. Il est à l’image d’une compagnie anonyme, liée au pouvoir central qui exerce un contrôle sans partage, ni transparence. C’est pour cela que l’affaire Sedat est inétressante.

L’agence Reuter a fourni une enquête journalistique, en novembre 2013, en creusant les informations et tapant aux portes des rares sources (à lire ICI). Populi-Scoop vous donne les résultats primaires de son investigation. Et demande aux lecteurs qui ont des indications de nous contacter via, le formulaire de contact du site.

Détenue par une vraie pieuvre tentaculaire, « Setad » se compose d’une quarantaine de sociétés ayant des monopoles économiques inaccessibles à d’autres associations ou opérateurs. Car elle est à cheval entre un service commercial de droit privé et une institution étatique, qu’elle peut être définie en une officine fonctionnant sur deux ordres : le caritatif associé à une gigantesque entreprise obéissant aux règles économiques.

Mais sans pouvoir pénétrer vraiment son rôle étatique, Setad est plus visible par son caractère privé, telle une propriété familiale du guide suprême. Cette relation à la famille du 1er guide du pays a été maintes fois rapportée, à partir d’un fait, où la Grande Bretagne aurait gelé, en 2009, 1.6 milliard de $ d’actifs, en Europe, relevant du compte de Mojtaba Khamenei, fils du dirigeant suprême de l’Iran. (À lire ICI)

L’accointance de ces énormes investissements avec les services du guide suprême, est très protégée. Derrière son label de charité « Setad », c’est l’apparence d’une organisation. Mais cette dernière est largement qualifiée secrète, genre mafia, du fait de l’opacité totale qui l’entoure. C’est un outil, entre les mains du guide, de puissance personnelle sur les rivaux et autres contestations.

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Setad permet au régime des Mollahs de montrer la bienfaisance religieuse, d’une part. Ce qui est considérée connue par les médias aussi bien iraniens qu’étrangers. A la fois, d’autre part, c’est une entité économique aux dimensions gigantesques. Elle a commencé par la prédation des iraniens que la révolution devait punir.

En effet la genèse de Setad est édifiante. Une société nationale écran dont la construction, qui n’est pas si mystérieuse, s’est réalisée de l’appropriation des biens immobiliers. À l’issue de la révolution de Khomeini, des familles se sont exilées, laissant des biens vacants.

Sedat a aussi mis main basse sur d’autres infrastructures, publiques ou privées, en détournant leur vocation. Les présenter en services des problèmes sociaux, le ticket gagnant. Qui, lui, avait créé le « siège exécutif des directives de l’imam », faisant actuellement en persan l’acronyme Sedat.

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Voir en ligne : Notre dossier : Iran

     
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