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Le président du Guatemala, au passé lié aux dictatures, destitué par la justice

Otto Perez Molina à la tête de l’Etat et de la mafia des douanes

samedi 5 septembre 2015, par Gros Emile

Le président guatémaltèque « Otto Perez Molina » a démissionné mercredi 2 septembre, à minuit de l’heure locale, après qu’un procureur général a lancé un mandat d’arrêt le visant, alors qu’il est en exercice à la tête de l’Etat. Impliqué dans l’affaire de corruption nommée « La Línea », il part, à la veille d’une élection présidentielle qui devait se tenir en 2016, date de fin de son mandat mais avancées, après des élections générale fixées à ce dimanche 6 septembre (demain).

Le départ de ce dernier agent de la CIA en Amérique Latine, sans faire le fracas médiatique n’étonne pas. Pourtant la destitution judiciaire satisfait la volonté populaire et met en accusation la diplomatie nord-américaine. L’un des derniers pays d’Amérique Latine à se libérer de l’influence des Etats-Unis, le Guatemala a vécu une guerre civile, de 1960 à 1996. A partir de cette dernière date est né un semblant de démocratie, sous la garde des USA, via des personnages maintenus à la tête des rouages.

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L’affaire désignée « La Línea » a éclaté le 16 avril 2015, avec la révélation d’un non-paiement de taxes douanières. Une vague de manifestations a duré des semaines, la population exigea sa démission ainsi que celle de son ex-vice présidente Roxana Baldetti, actuellement en détention préventive depuis le 21 août dernier. Cette mafia des douanes
a été décapitée avec un travail d’investigation de la « La CICIG », présidée par une magistrat colombien.

Cette chute du président en exercice est sans rapport avec son passé sordide, quand il était connu comme "Major Tito" et son rôle dans le génocide des Indiens autochtones commandité par les Etats-Unis en 1982 et d’autres massacres où ce militaire a été compromis, mais jamais tenu pour responsable.

Le 10 mai 2013, un autre militaire proche du président, a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité et condamné à 80 ans de prison. Cependant la levée de l’immunité du premier dirigeant guatémaltèque a tardé de tomber. Mais l’institution « La CICIG », avec ses 150 collaborateurs a réussi à rassembler des preuves. VOIR site-Web ICI.

Le modèle de la CICIG intéresse des pays comme le Mexique, le Salvador et le Honduras contaminés par la corruption.

La mise à jour d’un vaste réseau de fraude sur les revenus douaniers, « La Línea » (la ligne), cette année, a accéléré cette démission. « La CICIG » (Commission internationale contre l’impunité au Guatemala), créée le 12 décembre 2006 par un traité entre le Guatemala et les Nations unies et ratifié par le Congrès du pays le 1er août 2007, a travaillé sur cette nouvelle affaire et a donné des preuves à la justice. Otto Perez Molina est accusé d’être à la tête de ce réseau de corruption, avec des ramifications dans les hautes sphères de l’appareil d’État.

Dans un procès qui a duré cinq semaines, plus de 100 témoins ont apporté leurs dépositions. Des citoyens de toutes catégories : des psychologues, des experts militaires et des survivants Maya Ixil indiennes. Ces ont expliqué la politique de la terre brûlée où des dizaines de milliers d’autochtones ont été massacrés et des centaines de leurs villages détruits.

"La prochaine étape est d’examiner la situation financière de M. Otto Pérez", a déclaré un groupe de correspondants-enquêteurs de Ivan Velasquez, le commissaire de la CICIG. La documentation est suffisante pour entériner leurs accusations. L’analyse de l’information financière pourrait compléter certains éléments de preuves recueillies au cours des derniers mois, y compris 90.000 écoutes téléphoniques et des milliers de documents saisis dans 17 perquisitions.

Les Ixils sont une ethnie maya du département d’El Quiché, au nord du Guatemala. 95 315 Ixils ont été recensés en 2002. Pendant la guerre civile guatémaltèque, l’Armée de guérilla des pauvres (EGP) a utilisé les montagnes environnantes comme une base d’opérations. L’armée guatémaltèque a poursuivi une guerre de terre brûlée en détruisant les villages. De la Communauté Ixil des milliers de civils ont été tués, torturés ou ont disparu.

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« ?Nebaj ? » par gabayd — Taken by myself - gabayd. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

Les élections démocratiques au cours de la Révolution guatémaltèque, entre 1944 et 1951, avaient porté des gouvernements de gauche populaire au pouvoir. Mais les États-Unis ont soutenu un coup d’Etat en 1954, pour installer le régime militaire de Carlos Castillo Armas. Il a été suivi par une série de dictatures militaires conservatrices. En 1970, le Parti démocratique institutionnel (PID) a gagné la proéminence avec l’élection du colonel Carlos Manuel Arana Osorio et allait dominer la politique du Guatemala jusqu’au 23 Mars 1982, lorsque le général Efraín Ríos Montt, avec un groupe de jeunes officiers, a pris le pouvoir dans un coup d’Etat militaire. C’était aussi la CIA...

Dans les années 1970 commence le mécontentement social, pour la démocratie sociale et économique. Il a donné lieu à une insurrection parmi les grandes populations, des indigènes et des paysans, qui, traditionnellement, ont subi le poids de l’expropriation foncière inégale. Pendant les années 1980, l’armée guatémaltèque a pris le pouvoir et mettait en en place des gouvernements d’une manière absolue, pendant cinq ans.

Dans la phase finale de la guerre civile, l’armée a développé un service parallèle, pour éliminer les élites et toute opposition de gauche, ce qui a eu un effet, non-négligeable pour le contrôle de la vie nationale du Guatemala. source : WIKIPEDIA

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« ?Guatemala geopolitical ? » par CIAUniversity of Texas at Austin (2nd). Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

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« ?Otto Perez Molina at World Economic Forum 2013-cropped ? » par World Economic Forum (Photo by Michael Wuertenberg)
derivative work : Coronades (talk) — Otto Perez Molina at World Economic Forum 2013.jpg. Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons.

Otto Pérez Molina, président du Guatemala depuis 2012.

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