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L’opposition algérienne recycle sa propre avarie

Réveillée à la 25ème heure pour une transition qu’une rupture.

jeudi 12 juin 2014, par Djamel Damien Boucheref

A qui profite la nouvelle diversion de l’opposition algérienne ? Et est-ce que le pouvoir qui a déjà gagné la reconduction de Bouteflika, écoute cette conférence ? Et enfin, qui est réellement atteint négativement de cette réunion venue après le hold-up du 17 avril ? Dans le contexte de reprise en main des institutions de la gestion habituelle : que peut-on espérer de cette parodie ?

<img1275|center> L’opération dérisoire à laquelle s’est livrée l’opposition algérienne, lors de ses assises du 9 juin, arrive vraiment en retard. Le pouvoir a eu l’élection ce qu’il a voulu et sans avoir eu recours à activer l’intervention constitutionnelle, comme pour Chadli et Ali Keffi, pour un empêchement quelconque. De meilleures convictions auraient placé cette alliance avant le 17 avril, trop tard…

Les médias locaux couvrent cette rencontre comme bénie et à faire avaler aux algériens, au lieu de mépriser et à moindre mesure critiquer. Mais cette matière est à vendre, pour déconstruire encore une fois l’opinion. Depuis 25ans (octobre 1988), ces partis et personnalités bassinent pour rien les citoyens. La politique a horreur de figuration, c’est la seule cause qui fait l’échec.

Parce qu’ils sont en traîtrises de leurs propres positions et en connivences avec les fossoyeurs de la démocratie, sinon un seul parti les aurait regroupé. Ils exigent une « transition démocratique », noyée dans l’émulsion peu vaillante à la pureté qui focalise un projet lumineux. Comme ils n’avaient pas déjà réagi au 3ème mandat de Bouteflika, ce n’est pas qu’au 4ème que des tarés peuvent encore exister en Algérie pour les écouter !

De nouvelles têtes et d’inédits idéaux, plus farouches et francs, ont émergé dernièrement. Ce qui engendre une angoisse devant les mouvements du terrain (comme Barakat) qui échappent aux réveillés de la 25ème heure pour reprendre la formule usitée et sans aller jusqu’à celle du poète qui dit « j’irai cracher sur vos tombes ». Une autre génération veut redresser le projet national, détourné par la médiocrité littéralement exprimé par cette opposition. Tant que ces égarés resteront sur place, sans aptitudes à l’alternance, le changement ne leur revient pas.

Les Algériens n’arrivent pas à se débarrasser des nationalistes à l’origine de la libération qui ont pris et monopolisé le pouvoir après 1962. Et à chaque fois qu’ils tentent de surmonter cette dictature, version tuteurs historiques, ils sont substitués par une classe politique qui n’a pas démontré tant, soit peu sa légitimité que simplement son efficience. Même la notion de transition vaine tel un galvaudage préféré d’une ritournelle devancée par des faits établis.

Opération médiatique, le coup de l’épée sur un océan : maladroite plateforme !

Moins de deux mois après la réélection, pour un quatrième mandat, du dernier maillon du nationalisme libérateur, une coalition de l’opposition en Algérie a appelé, en ce mardi 9 juin, au franchissement démocratique pour instaurer « un système politique légitime » dans le pays. Un projet de plateforme, comportant une série de mesures pour la consécration de la démocratie orientant principalement la gouvernance de l’Algérie, est proposé.

Mais l’intention démocratique ne peut être exclusivement paramétrée pour diriger un pays. Il devait aussi contenir aussi et surtout toutes les mesures sociétales comme la liberté de conscience. A laquelle se rajoutent les droits des minorités, l’équilibre entre les forces alimentant la dialectique d’évolution de la communauté nationale et tant d’autres choix intégrants les valeurs de libertés.

La coalition composée des partis et personnalités réagit dans la logique de combler le vide du couperet tombé le 17 avril. Après lequel, le pouvoir s’attèle à la révision constitutionnelle qui est la t che en rapport de l’avenir, qu’une prière inaudible. Certaines personnalités de cette opposition participent aux pourparlers à la révision constitutionnelle, alors que les partis boycottent. Et cela ne semble pas déranger les participants.

Trois partis islamistes le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front pour la justice et le développement (FJD) et Ennahda (renaissance), ainsi que Jil El Djadid (parti de la jeunesse) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, laïque). Un ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, en fait également partie.

Ces acteurs d’opposition reconduisent une incertitude avec un recyclage des islamistes que les Algériens tiennent à isoler, en étant désormais conséquents avec leur résolution et détermination à gagner la démocratie. Mais aussi de ne pas partager, avec Bouteflika et son pouvoir issu du nationalisme qui valorisent les anticonstitutionnels faisant usage de la religion, notamment leur présence dans l’avenir du pays.

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Voir en ligne : Notre dossier : Algérie - Bouteflika

     
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