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Des martyrs, mais de quels martyrs parliez-vous ?

A propos des faux bénéficiaires de la révolution tunisienne de 2011.

dimanche 15 juin 2014

La Tunisie martyre. Oui une Tunisie rendue martyre par le comportement indigne de quelques types qui se prennent pour des tunisiens €¦ Alors qu’ils ne sont rien d’autres que des monstres à visage humain. La Tunisie prise dans l’engrenage du martyr. La Tunisie où tout est devenu martyr. Le sol que l’on foule aux pieds est martyr, l’air que l’on respire est martyr, tout est martyr. Même notre être est martyr !

 a- Profanation du mot martyr !

Lorsqu’on évoque le mot sacré de martyr, on doit l’évoquer avec recueillement et humilité… Mais lorsqu’on qualifie de martyr un saccageur, un voleur ou un pyromane, c’est qu’on a profané ce terme sacré. C’est qu’on a commis un sacrilège impardonnable… Un martyr est un martyr, c’est –à-dire un individu mort pour la patrie, pour ses propres convictions, pour ses idées humanitaires. Enfin, un martyr qui s’est sacrifié volontairement sur l’autel de la liberté et de la justice… User du mot martyr dans un autre contexte,c’est le vider arbitrairement de son vrai sens,de sa valeur intrinsèque,c’est tuer le vrai martyr une seconde fois… !

 b-Qu’est-ce que le vrai martyr ?

Le vrai martyr, le martyr authentique, celui qui a droit de cité dans l’histoire de son pays, c’est, comme nous l’avions dit, celui qui accepte de se sacrifier volontairement pour sauver sa patrie. Un suicidé pour des motifs personnels n’est nullement un martyr –Un émigré qui s’est noyé en cours de route n’est pas non plus un martyr— Un manifestant pacifique et spontané qui s’est fait tuer par la police peut avoir le statut de victime, mais non pas de martyr… Mais un manifestant profitant du désordre pour piller, saccager et voler et qui fut abattu par la police n’est pas du tout un martyr, c’est un voleur tué en légitime défense, pour protéger les biens publics et privés !

Ces familles qui sont descendues dans les rues réclamant justice pour leurs enfants arrêtés au temps des ravages de la chose publique, ces familles, dis-je, au lieu de réclamer justice et des compensations, comme elles le font présentement sans vergogne, elles doivent d’abord rendre compte à la nation pour les dég ts et les vols perpétrés par leurs enfants turbulents et récidivistes incorrigibles… Parce qu’elles sont tenues responsables, selon les termes de la loi, des faits et gestes de leur progéniture…

  c- Comment des imposteurs politiciens ont exploité à leur profit le mot martyr !

Le hooligan qui a trouvé la mort durant les troubles sociaux, fut exploité deux fois de suite. La première fois, c’est lorsqu’on lui a collé l’étiquette fameuse de martyr de la révolution. Et la deuxième, il fut exploité en tant que tremplin pour permettre à des arrivistes indignes de monter au pinacle du pouvoir et de s’y maintenir en faisant fi de la volonté du peuple.

Ce sont en effet ces types sans entrailles qui ont tiré le meilleur parti duchangement opéré à la tête de l’Etat. Ils ont exploité sournoisement la crédulité populaire pour s’emparer des rênes du pouvoir et de mettre main basse sur les deniers publics afin de s’enrichir et enrichir grassement leurs proches ….

Donc il serait aberrant de prétendre que ces types installés au pouvoir sont des patriotes au service de la nation. Ils sont venus et ont trouvé la galette toute fraîche encore enrobée de la misère du peuple –Et sans crier gare, ils ont entrepris de se la partager dans l’indifférence totale des nations libres-.

 d- Y-a-t-il des martyrs ? Y-a-t-il une révolution ?

Alors je récuse le fait de croire qu’il y a des martyrs lors de cette révolte qui a permis au peuple tunisien de déboulonner par raccroc, il est vrai, un régime qui a duré longtemps et qui entendait au mépris du bon sens et de la raison se perpétuer pour une période qui n’aura peut-être pas de limites.

Il n’y a pas eu de martyrs et oser prétendre qu’il y a effectivement des martyrs, ce ne serait qu’une aberration,un acte éminemment erroné et malveillant. De plus, j’infirme cette tendance qui ose interpréter ces événements sociaux par une révolution… Une révolution est généralement planifiée, ayant une stratégie à long ou à moyen terme, un cerveau qui supervise et organise les phases de son évolution.

Mais en Tunisie il n’y a rien de tout cela. Des grèves perlées, nées à la suite des conditions économiques désastreuses, stimulant un cataclysme social qui couvait d’ailleurs depuis longtemps dans les entrailles de la société… Toutes ces contingences latentes ou apparentes ont provoqué le changement,par le départ surprenant du dictateur….une fuite imprévue qui a mis en émoi tout le pays.

 e- Vers quel destin le pays s’achemine-t-il ?

Le terrorisme frappe dur et de sang froid, alors que les autorités actuelles n’ont pu rien faire pour le juguler, l’écraser et le mettre hors d’état de nuire une fois pour toutes afin de débarrasser le pays de ce fléau ravageur. La corruption, aussi pire que le chancre du terrorisme, n’en fait pas moins de ravages dans le pays. Une catégorie d’arrivistes, hier vivant chichement, et aujourd’hui leur fortune ne connait pas de bornes. Et tout cela parce que la fraude, l’escroquerie et la corruption sont des atouts majeurs entre les mains de ces politiciens véreux et indignes…

La paupérisation s’étend presque à toutes les couches sociales moyennes, alors qu’une nouvelle bourgeoisie enrichie par des moyens détournés émerge brutalement au sein de la société. Les gens répugnent de travailler et n’aspirent désormais qu’à la galette fraîche et gratuite. Les valeurs attachées au terme travail ont déjà perdu tout sens et s’en trouvent comme annihilées dans les mentalités de la masse populaire…

Des salaires fabuleux sont octroyés, non selon le mérite,mais selon une conception de la complaisance et de l’allégeance partisane –l’intérêt –dans toute action ou entreprise-prévalait sur toutes considérations d’honneur et de dignité. Le pays semble avoir perdu son image d’antan—cette image autour de laquelle gravitait toutes les grandes valeurs humaines : amour, bonheur, plénitude et dignité. Le temps reviendra-t-il en arrière pour la résurrection de ce pays tant aimé ?

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Voir en ligne : Les articles du Dr. Mohamed Sellam sur POPULI-SCOOP

     
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