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Turquie : offensive islamiste avant des élections à tous les niveaux

Erosion alarmante des libertés fondamentales sous l’AKP

lundi 4 novembre 2013, par Gros Emile

S’en prendre aux symboles de la laïcité en Turquie est accompagné par des procès contre les individus opposées à l’islamisme. Mais pas seulement, le pays du Bosphore est maintenant détenteur du record du nombre de journalistes emprisonnés. L’islamisation rampante silencieusement risque de dégénérer rendant le régime politique en théocratie, met les bouchées doubles avant les prochains votes décisifs...

Le démantèlement de la république laïque de Turquie a connu dernièrement des assauts répétitifs desislamistes du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste). Avant les élections de 2014 qui touchent l’ensemble des hiérarchies institutionnelles, à l’exception des législatives qui auront lieu en 2015, les décideurs accélèrent un processus contesté par l’opposition.

Des troubles civils violents ont commencé à Istanbul en mai de cette année, suite au projet de construction d’un centre commercial et d’une mosquée à la place du verdoyant Gezi-Park. Bien que déclenchées par l’expulsion répressive de manifestants venus protéger le jardin public, les protestations ont évolué en une vaste campagne contre le gouvernement islamiste.

L’érosion des droits démocratiques perçue par la population, qui constate la réduction des droits fondamentaux comme la liberté de la presse et la liberté d’expression, est en réalité à l’origine de cette contestation devenue historique. Les défis à la tradition laïque du pays, comme nombreuses autres mesures déclenchées depuis quelques mois avant l’échéance électorale prochaine, se multiplient.

Ce fut l’autorisation du foulard islamique dans la fonction publique à partir du 8 octobre dernier, qui a provoqué une colérique consternation des officiels. Puis quatre femmes politiques du même parti islamiste au pouvoir ont porté leurs foulards islamiques au Parlement le 30 du même mois. La dernière fois qu’une députée a tenté de porter un foulard au parlement en 1999, elle a été expulsée.

Alors que lors du mois de septembre, une autre loi controversée, a été promulguée. Elle limite la vente et la publicité de l’alcool en Turquie en dépit de nombreuses critiques. Les commerces sont désormais interdits de vendre les boissons alcoolisées, qui ont été aussi surtaxées, entre 22 heures et 6 heures, et également à moins de 100 mètres d’une mosquée ou d’une école.

Sous le nouveau label d’ « islamistes modérés » qui ne se dérange guère d’enfreindre à la liberté de conscience spirituelle (lié à la laïcité), comme socle de la démocratie, différencie les uns par rapport aux autres des membres des citoyens.

Les dernières manifestations en Turquie qui ont duré plusieurs semaines, ont mobilisé pas moins de 4 millions de turcs. La brutalité policière soutenue par le gouvernement a tué 11 personnes, fait plus de 8.000 blessés et au moins 4.900 détenus.

Alors l’appréhension faite de la batterie des prochaines élections, communales et provinciales, programmée en mars prochain et des présidentielles en Juin, est annonciatrice des dernières attaques contre un Etat dont l’universalité s’aliène dans la lecture politique d’un islam à l’épreuve de la modernité !

Panorama des renouvellements lors des prochaines élections en Turquie : mars 2014 toutes les assemblées et juin des présidentielles et en fin en 2015, les présentielles.

Présidentielles :

Le président de la Turquie a, jusqu’à maintenant, été élu de manière indirecte, par le parlement. La Constitution a toutefois été modifiée et le président sera élu au suffrage universel, la première élection directe devant avoir lieu en 2014. Le président doit être gé de 40 ans au moins et avoir achevé des études supérieures.

Législatives :

Tous les quatre ans en Turquie. Les Turcs élisent les 550 députés de leur parlement unicaméral (Grande assemblée nationale) au système proportionnel (méthode d’Hondt). Le système proportionnel a été introduit pour les élections de 1965, après que les élections des années 1950 se sont déroulées au système majoritaire. Le pays est divisé en 85 circonscriptions correspondant aux 81 provinces, la province d’Istanbul étant divisée en trois circonscriptions et celles d’Ankara et d’Izimir en deux.

Les régionales ou provinciales :

Les parlements des 81 provinces turques sont renouvelés tous les cinq ans. Les prochaines élections provinciales en Turquie auront lieu en mars 2014, comme tous autres élections, notamment les présidentielles.

Districts :

Les 81 provinces turques sont divisées en 957 districts qui sont tous dotés d’un président élu au suffrage universel tous les cinq ans.

Communales :

Les communes turques de plus de 2000 habitants sont dotées d’un parlement et d’un maire élus directement par la population. Les communes de moins de 2000 habitants sont dirigés par un maire élu par une assemblée des adultes des villages.

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