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L’information de Syrie dissuadée par les enlèvements

Grabuges pour des journalistes proies de l’islamo-terrorisme

lundi 28 octobre 2013, par Azouz Benhocine

L’enjeu de l’information sur la situation en Syrie n’a jamais échappé aux médias, aux forces en confrontation et notamment aux professionnels de la manipulation. Tous les rapports sonores, imagés et écrits concernant la zone du Proche-Orient ne sont pas écartés de la classification du parti-pris quelconque. Tous font aussi usage du justificatif de défendre des populations présentes dans ce qui est ce foyer des plus conflictuels du Monde.

Les Syriens eux-mêmes, en tentant de couvrir les événements et d’essayer de demeurer impartiaux pour refléter fidèlement ce qui s’y passe, sont inévitablement astreints de choisir un camp, le pouvoir ou ses opposants. D’un côté une dictature indécrottable et de l’autre ses opposants qui ne contrôlent plus la révolte qui leur a été subtilisée par les islamistes de toute la Terre, alignés derrière leur bras armé déployé sur toutes ses coutures et versions.

Parmi les diverses nationalités de journalistes qui se sont aventurés sur le terrain syrien, au total bien plus de 100 d’entre eux ont été emportés en victimes collatérales des tourments d’une crise qui reste incontrôlable, notamment pour ses vérités obscurcies. Déjà à sa 3ème année, avec davantage de complications que de perspectives de solution, le conflit interne n’échappe pas aux stratagèmes internationaux où les forces dominatrices du Monde ont activé toutes leurs forces.

Il y a d’abord les décès de quelques 80 journalistes citoyens originaires de Syrie qui, certainement de la manière la plus efficace, couvraient les faits. Auxquels se rajoutent plus de deux dizaines de journalistes étrangers dits « de guerre ». Parmi les professionnels dépêchés par leurs organes respectifs ou en freelance, plus de 22 sont morts aussi.

Ces correspondants introduits plus souvent via la Turquie et le Liban jouent au hasard de la chance leurs vies en ce rapprochant d’une réalité des plus dangereuses, mais sont surtout un butin échangeable contre de fortes valeurs financières.

Nous avonsrapporté sur Populi-Scoop plusieurs des cas et des situations au sujet de la présence des journalistes de tous bords qui, sur le terrain syrien. Maintenant, ils vivent toutes les menaces potentielles de la mort et de l’enlèvement.

La panacée de donner une information crédible a toujours suivi les conflits qui se déroulent à huis-clos. Et pour le cas syrien, un Comité d’Information pour une Syrie libre et démocratique a vu le jour en France en cette fin d’octobre 2013.

Il est initié par des Français d’origine syrienne dans la région de Lyon, où ils résident pour la plupart. C’est en connaissance de cause que ce comité propose sa charte recherchant un ancrage sur le terrain du pays emporté dans un déchirement indescriptible. La confrontation est impénétrable, peuvent-ils donc trouver leur correspondants vivants sur place ? L’avenir le dira.

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Charte du Comité d’Information pour une Syrie libre et démocratique

Les journalistes otages...

Par ailleurs, actuellement pas moins de 30 reporters sont considérés comme kidnappés. Les ravisseurs de certains ont donné des preuves de vie de leurs otages, sans même définir ou accompagner leur message d’une revendication quelconque. Généralement c’est le paiement d’une rançon pécuniaire, comme pour la libération photographe franco-américain Jonathan Epeyrie, rel ché contre 450 000 euros. Tant d’argent motive l’enlèvement et la diffusion des preuves de vie de ces journalistes valeureux.

Cinq ou six journalistes demeurent complètement disparus, du fait que la moindre trace de leur présence dans le pays n’est signalée et ce depuis des mois. Pour ces derniers, dont aucune nouvelle n’étaye qu’ils sont encore vivants, on attribue au régime de Bashar de les avoir en détention. Il n’est pas possible de donner leurs noms afin de ne pas nuire à leur existence et aux tractations qui les concernent.

La liste des disparus ne cesse de s’allonger. Le plus grand nombre de journalistes, entre les mains de ravisseurs, notamment du groupuscule Enusra et EIIL (Etats Islamiques du Levant) revient aux allemands. Puis suivent les britaniques, 3 espagnols dûment identifiés, un photographe polonais, l’américain James Foley (pressenti être entre les mains du régime) et de 4 français.

Tous sont généralement considérés comme otages d’islamo-terroristes. Qui, ces derniers, en réussissant de soutirer les pactoles des rançons multiplient leurs forces, améliorent leurs armements et grossissent leurs effectifs. Ils renforcent leurs rangs de « Djihadistes » rien qu’en prouvant à une éventuelle recrue, arrivée sans fusil, que son arme est gratuite.

Il y a plus de 4 mois, les 4 français se sont hasardés en Syrie plongée dans la revendication de démocratie. L’épisode manquante au Printemps Arabe qui n’a encore terminée son épopée, devait en finir l’héritage dynastique de Bashar.

Les enlèvements des français ont été gardés secrets, mais finalement leurs familles ont choisi de divulguer leur disparition. D’après les séquences vidéo et les contacts établis avec leurs ravisseurs, ils sont ensembles.

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Voir en ligne : Notre dossier : guerre civile en SYRIE

     
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