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PERCEE DE LA GAUCHE AUX SENATORIALES.

Un virage glissant à gauche, le vote majoritaire se complique pour l’UMP au sénat.

lundi 22 septembre 2008, par Hugo Mastréo

La loi organique du 30 juillet 2003 a augmenté le nombre de sénateurs. Ils sont désormais 343 à l’issue de ce scrutin. Soit 12 de plus que lors des dernières élections en 2004. Le nombre définitif de sénateurs -348- sera atteint après le renouvellement de 2011. Elle a aussi instauré le renouvellement par moitié tous les trois ans, le précédent texte touchait au tiers pour la même période. C’est la dernière fois qu’un tiers est élu.

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Sur plusieurs plans, le sénat a nouvelle mine. Plus rajeuni et plus féminisé n’en sont pas les moindres nouveaux aspects, la gauche vient de faire un score imprévu dont elle ne croyait pas de son côté et l’opinion ne s’y attendait pas du sien.

Une victoire surprise aux sénatoriales pour la gauche en ce week-end du 21 septembre faisant le passage de la saison estivale à l’automnale. Surtout plus que le modeste espoir de gagner 10 à 12 sièges, la gauche a raflé au total 23 sièges, respectivement 21 au PS, 1 au PC et 1 aux radicaux de gauche.

L’incidence première en est et qui donnait possibilité de voir le nombre de sénateurs s’accroître pour tous, aussi bien la droite que la gauche était en l’air, avec la revue à la hausse des effectifs dernièrement. Elle augurait le grossissement pour tous les partis mais peu de spéculations ont pu percer la nouvelle donne. Passant de 331 à 343 postes de sénateurs, en vertu de la loi du 30 juillet 2003, proportionnellement donc aux 12 rajoutés, c’est un succès inespéré pour la gauche, toutes familles confondues, très malmenées par des clivages internes à chaque parti.

Il faut relever le détail qu’elle, la gauche française, avait longtemps été considérée comme peu prédisposée à accéder facilement à cette chambre traditionnellement occupée par des personnalités en fin de parcours de leur carrière politique et généralement conservatrices. Le sénat était depuis toujours ancré à droite du fait du grand nombre de petites collectivités territoriales dont les élus, qui désignent les membres du sénat, sont plus généralement de droite. Alors que les certitudes se sont fixées au maximum d’une douzaine de nouveaux sièges à la gauche, suite aux bons résultats censées avoir épuisé ou surchauffé les ressorts, des dernières élections locales, les régionales de 2004 et les cantonales/municipales de mars 2008.

En conséquence des dernières élections qui ont eu lieu en France, une fausse croyance s’était faite. Que les forces de gauche se sont amenuisées ou frappées d’un léger manque de préparatifs ou bien indisposées d’une mauvaise lecture du paysage actuel. Outre de la nécessité de répartir l’alternance, par delà les localités et sous le socle démocratique, pour dispatcher un résultat équitable entre les acteurs politiques au niveau de l’ensemble des institutions élues, apparaissait beaucoup l’exigence de distribution vers la droite. Voire aussi l’offensive UMP sous la houlette du président porté à réformer tous ce qu’il lui tombe sur son bureau, comme une autre difficulté. Et c’est justement dans ce cas d’espèce la poussée de la gauche au sénat que s’expriment aussi un changement des us dont la féminisation et le rajeunissement sont plus marquants.

Les français, il faut le dire, se sont peu intéressés à ce vote, pourtant fait majeur de la rentrée sociale. Le corps électoral s’exprimant à ce suffrage est restreint aux délégués de conseils municipaux – à 95% du collège -, des députés, des conseillers régionaux et généraux des départements concernés. Ils étaient 50.720 élus convoqués dans les préfectures à accomplir ce devoir.

Dans ce renouvellement d’un tiers de la Haute Assemblée, 114 sièges étaient en jeu dans 39 départements, 4 collectivités d’Outre-mer et au sein du collège des Français de l’étranger. Si le nombre de sénatrices est passé de 60 à 75 et constitue une réelle percée de toute la société. La majorité s’éloigne davantage du camp UMP. Déjà elle n’était nullement pas assurée depuis 2004. Le groupe UMP, qui avait 160 sénateurs, en compte désormais 150. Précédemment la majorité des 3/5 dans les consultations était très discutable, elle devient désormais plus compliquée.

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