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Algérie : les chômeurs du sud sur le front social.

Veillée d’armes contre l’exclusion économique des populations du Sud.

samedi 16 mars 2013, par Azouz Benhocine

Après que l’affaire, devenue désormais Sonatrach-2, éclate, les chômeurs au Sud du pays mobilisent des milliers de manifestants €¦ Apparemment aucune relation entre la prestigieuse première entreprise d’Afrique et l’appel des catégories juvéniles pour la création de postes de travail. Cependant l’odeur du pétrole est putative, subtilement localisée sur un même territoire. Quand la principale richesse, extraite d’une région du pays où se tient la revendication, est chapardée, la misère s’insurgerait pour marquer la liaison !

Pendant plusieurs jours, voire des semaines et des mois, les chômeurs Laghouat puis d’Ouargla manifestaient pour qu’on les libère de l’oisiveté et de l’exclusion d’une répartition détournée de la rente nationale. C’est le sous-développement le plus hideux qui jalonne la vie des gens, subsistant comme perdus dans le désert, et qui secouent une torpeur marginalisant les franges d’une population livrée au mépris des décideurs.

Les villes algériennes du Sahara, au regard de la manière dont est orchestrée la politique de leur gestion, sont d’une urbanisation de type bidonvilles. Les équipements sociaux inexistants, simplement des structures sans l’ me de projets. L’administration plus incompétente que médiocre, complique davantage la vie des gens de ses fardeaux bureaucratiques qui habitent l’ensemble du tissu institutionnel.

Et la jeunesse, livrée aux désespérances, ne trouve même pas des communes équipes de football (à titre d’exemples) à la hauteur d’avoir les moyens de suivre les compétitions du niveau des autres villes du pays. En tentant, tant bien que mal, à suivre ce qui se réalise ailleurs, les constats sont amèrement habités de disparités territoriales… Telle est la présentation socioéconomique, et la plus succincte de la vie des algériens du sud.

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Parler de culture, dans une géographie d’enclavement et de désolation, insoutenable est l’existence des algériens, contrastant avec les revenus que génèrent l’Or Noir. Pourtant le Sahara a inspiré le peintre Dinet et attiré Isabelle Eberhart pour rappeler sa valeur touristique qui expliquerait toute la mauvaise gouvernance à laquelle est livré le pays. Aux exceptionnelles et inintelligibles attractions folkloriques bassement ponctuelles, niant toute matière d’arts et de culture, se rajoutent de pléthoriques commémorations pompeusement religieuses et nationales…

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Interview de Tahar Belabbès sur El Watan : les responsables du pays interpellés, les autorités indiquées et les manipulations dénoncées.

Dans ces régions au climat continental des plus rudes, l’emploi est un mirage d’une rareté désolante. L’industrie touristique a été rétrogradée vers moult controverses ruinant ses atouts. Alors qui, des autres secteurs économiques, se risquerait de se frayer une radieuse dynamique ? Les entreprises du secteur privé sont bien plus timides (inexistantes dans certains villages pourtant importants de leur artisanat ancestral) par rapport au nord.

Si l’activité, de réalisation des infrastructures financées à coup de milliards désenclave l’espace et facilite la vie quotidienne, dans certaines autres régions d’Algérie, celle du sud semblent être oubliées. Les jeunes du sud sont, désarmés de toutes perspectives, comme isolés du reste : monde et autres contrées de leur patrie…

De même l’agriculture qui a été présentée, par le passé et pendant des années, comme la perspective « d’une Californie » semble restée vaine. Puisque la politique qui la motiverait est carrément en déroute, même la moyenne n’est pas été atteinte après un demi-siècle d’indépendance.

Dans l’esprit de cette revendication des jeunes chômeurs du sud algérien, l’air d’un cri social aussi conscient que celui qui s’est soulevé pour les prix de première nécessité. Moment où les islamistes s’empressent, comme depuis des années, de noyauter les manifestations d’un peuple qu’ils ont plus trahi et bien martyrisé. D’une manière plus visible à Ouargla, les éléments de l’ex-FIS ont essayé de prendre la direction des manifestations, mais encore une fois l’Histoire se détourne de leur truanderie.

De même et par ailleurs, dans le sillage des islamistes algériens, des factions de « salafistes » venant de l’étranger, après avoir entendu parler des manifestations des chômeurs du Sud, arrivèrent avec leur volonté de pervertir la légitimité du droit à l’emploi ! Ils ont suivi le fait d’Ouargla, puis mesurant son ampleur ils passent à l’assaut...

Les douaniers algériens, selon le quotidien Al-Khabar, ont appréhendé des islamistes qualifiés de « Wahabistes » qui voulaient entrer en Algérie, sous prétexte d’une couverture médiatique d’Al-Jazeera…

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Voir en ligne : Notre dossier : Le mouvement social se réveille en ALGERIE

     
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