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Iran : la colère du bazar

Des manifestations en Iran, conduites par les spéculateurs au nom de la classe moyenne.

vendredi 5 octobre 2012, par Rebel Kazimir

Le bazar iranien a manifesté pour la chute brutale de la monnaie locale, le Rial, parmi les valeurs des devises. Manifestement l’argent que manipulent dans les rues iraniennes les traders s’est effondré face aux devises étrangères, de plus de 60% depuis juin par rapport au dollar. Un tiers de sa chute est arrivée lors des 10 derniers jours de septembre.

L’hyperinflation frappe l’économie du pays avec aucune espérance pour surmonter la crise monétaire. Le volume de billets en circulation n’a aucune influence sur le marché et la consommation, le premier a perdu la seconde. La flambée des prix est passée à des stades de les multiplier par 10 pour certains produits.

Est-ce vraiment l’effet des sanctions internationales pour le programme nucléaire suivi par l’Iran ? En effet, le pays a des difficultés de s’approvisionner des pays européens, quand on sait l’Allemagne constitue un partenaire qui a été depuis des décennies important. Mais la nature même de l’économie iranienne est vouée à un tel destin. Elle contente la population du minimum vital, mais sans aucune perspective sur le Monde.

Et quoi que pensent les Mollahs, les Ayatoullah et autres sbires du régime théocratique iranien, la pénurie de dollars donne le fort prix à la monnaie satanique. Certaines produits nécessaires comme les médicaments sont devenus introuvables et d’autres, comme la viande, leurs prix ont explosés. Le rial a perdu environ les deux tiers de sa valeur face au dollar en un trimestre.

Comme il faut relever la remarque, que ce ne sont pas les salariés et les couches les pauvres qui protestent pour cette crise qui frappe d’abord le pouvoir d’achat qui s’effondre. D’un point de vue sociologique, ce sont les professions libérales mercantiles, et non pas les classes moyennes des entrepreneurs ou des cadres, qui manifestent montrant leur pouvoir sur le débat sociopolitique. C’est-à-dire, la bourgeoisie la plus réactionnaire sort dans la rue…

L’implication du bazar à des manifestations de la dernière semaine de septembre 2012, pourrait être le signe d’un changement de vent politique à Téhéran. Les commerçants étaient largement absents dans les contestations pro-démocratiques qui ont suivi la réélection d’Ahmadinejad, qui a été contestée en 2009. Si cette fois il n’y a que la capitale qui a vécu les protestations en rapport avec l’économie, celles de 2009 ont touché d’autres grandes villes.

Une quadrature s’est installée avec les sanctions internationales. Outre les pénuries, la perte d’emplois dans le secteur industriel se fait ressentir. La forte inflation, a été déjà estimée à 25% par le gouvernement, s’est déchaînée depuis le mois d’août atteignant des proportions de 50 à 60%.

Les observateurs croient que le gouvernement iranien peut surmonter l’actuelle crise, en contrôlant mieux la monnaie... Ceci est dit de manière à ne pas voir le régime s’écrouler de sitôt.

Mais du point de vue social, les plus pauvres seront complètement laminés par la misère ! Telle est le destin aux vulnérables dans un régime qui survit avec une féodalité traditionnelle où la religion s’apparente comme alibi...

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