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Algérie : le repenti primé à Cannes

Merzak Allouache chantre de la comédie sociale de son pays

lundi 28 mai 2012, par N.E. Tatem

C’est avec ces propos que le précurseur du cinéma social algérien, Merzak Allouach, a répondu au journaliste de RFI, après que son film « Le Repenti » a été disntingué au festival de Cannes 2012 : « Aujourd’hui, les cinéastes arabes ont un devoir d’engagement dans leurs films. Un cinéaste arabe ne peut pas raconter une histoire d’amour comme ils faisaient les Egyptiens dans les années 1930, en occultant la société €¦ »

Quand « Omar Gatlatou Erradjla » révéla le talent de Merzak Allouach, où la fiction cinématographique parodie la réalité, on avait cru que l’école italienne était bien passée en Algérie. Un cinéma subtil, faisant tribune à l’humain, d’ailleurs qui reste le propre de celui qui réalisa " L’Homme qui regardait les fenêtres ".

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Seul le thème de la guerre de libération avait entier monopole sur les scénarios algériens, avant Merzak Allouach. Il est le précurseur du cinéma social algérien où la prospective fait la radiologie imagée, trop loquace et colorée pour ne pas se faire entendre ou comprendre. Les questionnements de ses films n’omettent pas le constructif du réalisme qui parcourt ses sujets de prédilection et que dessine aussi la littérature algérienne.

Lors de l’édition 2012, la croisette cannoise distingua donc « Le repenti » du Label Europa Cinemas, par surtout la grande ovation du public quand il a été annoncé. Ce dernier film de celui qui a fait « Harragas », « Les aventures d’un Héros » et « Chouchou », raconte le retour d’un terroriste à son village. Et dans ce cas, la posture du verre à moitié vide et à moitié plein mérite la chandelle d’être jouée !

Précisément c’est, « la Quinzaine des réalisateurs » qui est une section thématique du festival, qui a couronné ce film comme « le millésime 2012 » que seul le bon crû de ce prolifique et infatigable cinéaste peut créer. Chaque année, l’artiste enfante des humains bien intimes… D’où une intransigeante identité se dégage des lumières d’une œuvre qui relate les réalités algériennes. Une sociologie écologique, voire esthétique, soulevant bien des couvercles, vient témoigner audacieusement sur les non-dits.

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Dans cette section parallèle du 65è Festival de Cannes, le couronnement qui a été prononcé le 26 mai a récompensé trois films : No, du Chilien Pablo Larrain , une histoire de publicitaire décidé à faire chuter la dictature d’Augusto Pinochet ; la comédie Camille redouble, de Noémie Lvovsky  ; et Le Repenti de l’Algérien Merzak Allouache sur un terroriste retournant dans son village.

LE REPENTI (EL TAAIB) va recevoir le soutien du réseau Europa Cinemas, dont les salles seront encouragées à prolonger l’exploitation du film sur leurs écrans. Le film est promis à une belle carrière commerciale. Outre les critiques favorables, le jury du festival a remarqué tant la puissance du texte, que la maîtrise des techniques de réalisation que la direction des acteurs.

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L’Algérie est dans une période post-traumatique, pensant les lésions de la période du déchaînement terroriste, les années 1990 et 2000. Une mémoire vive, qui se confond avec le vécu met l’Algérie regardante, effrayée et scandalisée parla cruauté que la politique permissive, scindée à la primaire (pour ne pas dire primitive) inquisition. La repentance instituée n’est-elle pas pour la victime l’amertume de l’oubli ?

Synopsis : Algérie, région des hauts plateaux. Alors que des groupes d’irréductibles islamistes continuent à semer la terreur, Rachid, un jeune jihadiste quitte la montagne et regagne son village. Selon la loi de « pardon et de concorde nationale », il doit se rendre à la police et restituer son arme. Il bénéficie alors d’une amnistie et devient « repenti ». Mais la loi ne peut effacer les crimes et pour Rachid s’engage un voyage sans issue où s’enchevêtrent la violence, le secret, la manipulation.

Merzak Allouache est le scénariste et réalisateur du film.

Yacine Djadi produit le film avec ses coproducteurs Jacques Bidou et Marianne Dumoulin. Le film est produit par les sociétés Baya Films et JBA Production, avec la participation de TV5Monde, Fonds Sud Cinema, Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et L’Institut Francais.

Mohamed Tayeb Laggoune est le directeur de la photographie ;

le son est assuré par Ali Mahfiche, Xavier Thibault, Carole Vermer et Julien Perez ;

le montage est de Sylvie Gadmer ;

les principaux rôles sont interprétés par Nabil Asli, Adila Bendimered et Khaled Benaissa.

FILMOGRAPHIE

Réalisateur de

1976 : Omar Gatlato

1978 : Les Aventures d’un héros

1982 : L’Homme qui regardait les fenêtres

1986 : Un amour à Paris

1989 : L’Après-Octobre - documentaire

1994 : Bab El-Oued City

1996 : Salut cousin !

1998 : Alger-Beyrouth. Pour mémoire

1999 : À bicyclette (TV)

2001 : L’Autre Monde

2003 : Chouchou

2005 : Bab el web

2009 : Harragas

2010 : Tata Bakhta

2011 : La baie d’Alger

2011 : Normal !

2012 : Le Repenti

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