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TURQUIE : DOCTRINE DE L’ISLAMISME SOFT.

L’Orient que L’Europe, l’AKP remet les repères sur leurs pivots : 1ère partie

jeudi 29 décembre 2011, par N.E. Tatem

Le fondateur de la Turquie moderne Kemal Atatürk aurait-il vu de la religiosité dans les apparitions publiques d’Erdogan avec son épouse voilée ? Non, simplement de l’hypocrisie ! A un degré de tolérance, c’est un obstacle, de militant, contre la création de la République turque laïque dirige maintenant. Son pays est devenu un acteur de l’islamisme soft avec l’AKP, car pris ce parti est souvent pris pour exemple. Et un repère idéologique, 3ème dans la donne qui efface l’ancien monde bipolaire : socialisme / capitalisme.

En tentant d’être intermédiaire dans les dialogues indirects des Etats dits voyous et l’occident, la Turquie a découvert la virginité d’un terrain plus riche qui leur donne de l’importanvce. Les islamistes ont évalué que les intérêts de leur politique sont plus favorisés avec ses pays vulnérables qu’avec les arrogants impérialistes. Ces derniers encouragent un colonialisme israélien illégal et ennemi du sionisme en quête d’une patrie pour mettre fin à l’errance du peuple juif.

L’hostilité de l’adhésion du pays du Bosphore à l’union continentale dite UE, aidant, est dépassée. Le Printemps Arabe débouchant sur la démocratie de la vérité des urnes, ouvre grandes les portes après des élections plus libres à l’islamisme sage...

La Turquie s’est résignée devant le rejet de son acceptation au sein de l’UE (Union Européenne), après des années de démarches restées vaines. Le vieux continent sombre sur le radeau occidental, piégé dans la houle d’une crise causée par les compradores argentiers du capitalisme archaïque. Alors que la Turquie a marqué son tournant vers de nouveaux horizons plus propices à son intégration tant économique que géostratégique. L’année 2011 est marquée par une croissance qui dépasse largement les 7%.

La distanciation, qui s’est complètement dévoilée en 2011, avec l’Europe et l’occident a débouché sur des liens plus chaleureux avec les Etats dits « voyous » comme l’Iran, la Syrie et le Soudan, ceci d’une part. Tout en réduisant, d’autre part, les relations plus artificielles que cordiales avec Israël.

Les responsables turcs n’hésitent plus d’utiliser ouvertement les rhétoriques fortes contre les Etats-Unis et l’ Europe. La dernière en date, celle du génocide colonial en Algérie venu en réaction au vote d’une loi française, attribuée uniquement à l’assemblée nationale sans nécessité politique ou d’intérêts économiques avérés, incriminant la négation du génocide arménien. Tout en restant parmi les alliés de l’OTAN, et comme acteur plus proche des USA que de l’Europe, dans une région sensible. La Turquie, déjà en rapports conflictuels avec Chypre, Grèce et Israël, s’est taillée un siège de partenaire incontournable.

L’immense travail de l’AKP qui (le parti islamiste au pouvoir depuis 2001) garde la majorité au bout de trois vacations électives, est d’être en paix avec ses voisins et même ceux avec qui les clivages paraissent invincibles. Avec Israël les incidents n’ont pas cessé, depuis l’arrivée des islamistes modérés. L’Etat hébreu mène une présence hégémonique au Proche-Orient et se veut à la fois incontestable en matière de sa sécurité qui est en panne de diplomatie, au regard des victoires du principal ennemi : les palestiniens.

Nombreux autres Etats et peuples refusent de se soumettre au diktat intraitable d’une colonisation, source d’une insécurité internationale. Le slogan officiel appelé aussi la doctrine « Davutoglu » (du nom du jeune diplomate islamiste devenu ministre des affaires étrangères turques à peine 29 ans), est « zéro problème avec les voisins », mais le voisin rejeté par l’environnement arabe et musulman, sème aussi une déstabilisation régionale.

Ankara a rapidement développé des relations avec le gouvernement syrien au niveau d’un partenariat stratégique. Les responsables turcs ont également cultivé des liens économiques et politiques avec les gouvernements iranien et russe, deux grands fournisseurs d’énergie à leur économie en pleine croissance. Une main a été tendue aux kurdes du nord de l’Irak, geste impensable auparavant. Un autre geste audacieux mais a finalement échoué, la réconciliation avec l’Arménie.

Les turcs sont conscients désormais de leur appartenance à l’Orient qu’à l’Europe. Sans grands efforts, le gouvernement turc a offert ses bons offices à combler les différences entre la Syrie et Israël, l’Afghanistan et le Pakistan, et entre les factions palestiniennes rivales du Fatah et du Hamas. Et il s’est trouvé aussi bien utile qu’écouté.

Les dirigeants occidentaux ont généralement mis l’AKP au bénéfice du doute, car islamiste. Et ne pouvait gagner ou assurer que son rayon d’action pourrait aider à modérer les régimes honnis en Occident, afin de les faire entrer dans le système international où les USA et l’OTAN sont dominateurs pour un même but.

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