Accueil > Humanité > Monde, actualité internationale, politique, relations, diplomatie, (...) > commémorations, grandes dates, humanité, ONU, relations, internationale, (...) > L’Afrique, future « hyperpuissance » économique ?

L’Afrique, future « hyperpuissance » économique ?

jeudi 20 octobre 2011, par harleymckenson

Cette question pourrait faire sourire les afro-pessimistes et tous ceux qui font projeter une image négative du continent africain, mais semble bien loin d’être extravangante.

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur la crise grecque et ses effets préjudiciables sur les pays les plus industrialisés, l’Afrique qui a entamé depuis quelques décennies de profondes réformes et restructurations de son économie connait aujourd’hui une croissance économique plus forte que celle constatée dans n’importe quelle autre région du monde et montre un nouveau visage attrayant pour les investisseurs internationaux. Elle est largement protégée de la crise actuelle par sa faible intégration dans les réseaux industriels et financiers mondiaux.

Le continent africain devrait avoir un taux de croissance record en 2011, selon les prévisions du FMI. Pour prendre des exemples précis, le Ghana, récemment devenu un pays émergent à revenu intermédiaire, pourrait enregistrer d’ici la fin de l’année une croissance de 20%, selon un responsable de la Banque Mondiale ! Au Rwanda, nation qui est sortie d’une guerre civile, l’économie dont le taux de croissance est parmi les plus élevés en Afrique possède le potentiel lui permettant d’atteindre un rythme de croissance économique beaucoup plus soutenu !

La Chine a été l’origine du regain d’intérêt des investisseurs pour l’Afrique, une région du monde qui recèle plus de la moitié des réserves de la planète de cobalt, de manganèse, de café, de cacao, d’huile de palme, d’or, qui détient du platine et de l’uranium en abondance et qui possède près une partie non négligeable du pétrole vendu sur le marché mondial. Selon le CIAN (Conseil Français des Investisseurs en Afrique), un événement a mis le continent sous les feux des projecteurs. Le rush chinois sur les matières premières et le pétrole a permis une croissance importante dans plusieurs pays africains, comme l’Angola. La poussée internationale de la Chine a commencé sur le continent africain, sorte de laboratoire stratégique dès les années 1990. Certains projets de collaboration, surtout en agriculture et en santé, ont même commencé dans les années 1980. Le phénomène est devenu plus évident depuis le début des années 2000.

Les compagnies de construction, les minières, les pétrolières et même les entreprises de télécommunications chinoises sont présentes dans presque tous les pays du continent africain. C’est d’abord pour répondre à ses besoins énormes de matières premières que la Chine a multiplié les investissements en Afrique. Le retrait, au cours des dernières années, d’entreprises occidentales a ouvert la voie à des investissements provenant de pays arabes, de Chine et de l’Inde. Profitant du vide laissé par des entreprises occidentales, l’Inde, les pays arabophones et la Chine, n’ont pas cessé depuis plusieurs années de s’intéresser au continent noir. La Chine a compris que l’Afrique est en train de changer. Elle y commerce, elle y investit, elle y forme des élites qui parleront chinois. Les opérateurs émergents ont également compris cette dynamique et se lancent à l’assaut du continent, des investisseurs nigérians, sud-africains ou marocains par exemple.

Aujourd’hui, l’Afrique, forte d’une superficie deux fois plus grande que les États-Unis, offre le plus vaste marché émergent de consommateurs (hormis la Chine et l’Inde) soit un milliard d’habitant qui s’ouvre au reste du monde. L’émergence d’une classe moyenne, principalement urbaine, s’accompagne de nouveaux besoins tels que se nourrir, se loger, se vêtir, communiquer ou encore se déplacer. Les entreprises qui réussissent à se développer sur le continent sont celles qui savent répondre aux besoins de ces nouveaux consommateurs. Des parts de marché sont à prendre aujourd’hui. On assiste à l’émergence d’un véritable marché intérieur qui est le principal moteur de la croissance africaine. Un certain nombre d’investisseurs l’ont déjà compris. De nombreux projets fleurissent et les secteurs d’avenir sont réels et de plus en plus destinés aux marchés locaux : la finance, les logements, les infrastructures urbaines, l’énergie solaire, l’eau, les agro-industries, l’agriculture high-tech, l’extraction de l’or, la téléphonie mobile et le secteur de la publicité qui constituent dans leur ensemble les nouvelles opportunités d’investissement. Beaucoup de domaines sont à la portée des entrepreneurs audacieux. Les nombreux projets d’entreprise destinés à l’Afrique, dont les « executive summaries » sont consultables sur www.McKenson-Invest.com, illustrent sans exagération l’actuel dynamisme entrepreneurial sur le continent.

Le continent africain qui est riche de gisement minéral et de terre fertile, aurait en effet toutes les potentialités pour devenir la première puissance économique planétaire et est en mesure de revendiquer le statut de « Nouvelle Frontière » pour le développement des entreprises internationales en quête de nouveaux marchés. Toutefois, pour accéder à ce statut, la majorité des pays africains devront relever d’autres défis pour booster leurs progrès économiques, parmi lesquels l’instauration d’un système d’éducation de qualité, l’allègement des taxations diverses, la réduction du temps nécessaire pour remplir les formalités à la création d’entreprise, la normalisation et l’intégration de l’immense secteur informel à l’économie du continent, le regroupement de toutes les structures d’appui et d’accompagnement spécifiques capables d’identifier les besoins et motivations des membres de la diaspora africaine porteurs de projets, l’inculcation de la culture entrepreneuriale au détriment de l’esprit de « fonctionnariat » et surtout l’amélioration de la gouvernance politique et des institutions et celle des processus électoraux.

Force est de constater que des efforts sont consentis sont en matière de bonne gouvernance. Madame Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente du Libéria et dirigeante animée de convictions profondes, a su maintenir la paix civile attirer l’aide internationale ou les investissements étrangers et travaile à combattre la corruption. Le Ghana, premier pays du continent à avoir obtenu son indépendance, est aujourd’hui l’un des pays les plus stables et peut se targuer d’être un exemple de démocratie, car l’alternance de ses dirigeants politiques n’a jamais posé problème. La Tanzanie, l’Ile Maurice, et le Mozambique ont eux aussi des systèmes multipartites. Classé comme le pays le moins corrompu d’Afrique par Transparency International, le Botswana est un modèle de démocratie parlementaire, dispose d’un très bon classement dans les différents indices de gouvernance et de développement humain et constitue un modèle d’utilisation des ressources naturelles pour le continent. La Namibie est aussi louée comme un des exemples éclatants de démocratie. Enfin, le printemps arabe laisse entrevoir l’imminence de l’avènement de la démocratie en Tunisie qui a déjà trusté les podiums avec quelques (rares) pays en matière de développement économique. Souhaitons que tous les pays africains suivent ce chemin…

Partager sur les réseaux :
     
Pas de licence spécifique (droits par défaut)