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Film sur Ben Laden, des réactions qui incarnent l’implication de la CIA...

€¦ Dans la création d’un monstre.

lundi 15 août 2011, par Jaco

Alors que l’affaire DSK n’a pas encore d’épilogue qu’Hollywood s’y intéresse... Déjà la diffusion prochaine d’un épisode d’un téléfilm renommé, New York unité spéciale, décrit l’histoire d’un violeur qui ressemble à l’ex directeur du FMI. L’homme puissant de richesses et d’autorité porte atteinte sexuellement à une femme afro-américaine, puis tente d’échapper par l’aéroport. Le profil de sa victime n’est pas si différent de celui de Nafissato Diallo.

Mais c’est Ben Laden qui continue encore de parler de lui, et le cinéma lorgnait à ce sujet incontournable. Les secrets du palmarès de ce criminel international, ayant servi ses maîtres des States, resteront tels que le mythe américain le veut et Hollywood le façonne.

Le projet de film suscite actuellement une polémique aux USA, non pas pour les services rendus par le terroriste à la CIA. Le président de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants, Peter King accuse l’administration d’Obama et le Pentagone d’avoir donné à la réalisatrice des informations pouvant porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis. Il demande l’ouverture d’une enquête auprès de l’inspection générale du Pentagone et de la CIA.

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Le 7è art ne pouvait pas rater, ses mines d’or, un tel personnage, sa geste de terroriste et selon l’angle que l’interprèterait l’auteur de l’œuvre. Même mort Ben Laden continue de réveiller des retours, des ressuscitations qui font grincer des dents et leurs résonnances expliquent les manipulations qui sont construites autour de feu N°1 d’Al Qaeda. Le cinéma américain, plus en panne que jamais de fictions qu’accouche l’imagination, reprend dans ses scénarii des sujets grands publics. La recette, des plus rentables d’ailleurs, puise toujours des mythes et des formules propres à Hollywood.

La réalisatrice Kathryn Bigelow oscarisée avec son film « Les démineurs », s’est accaparé le sujet de ce Saoudien, d’origine yéménite, qui est le pur produit de la CIA. Et celui qui l’a mieux servi dans les réseaux anticommunistes dans le monde. Oussama Ben Laden fut parmi les meneurs de la plongée de l’Afghanistan dans la grande misère et l’insécurité. Comme 1er chef de file des recrutements des jeunes « djihadistes » dans le monde, mobilisés pour démanteler le régime communiste de Najibullah au pays des pachtounes.

FILM Démineur

Pour son film « Démineur » qui traite de l’invasion de l’Irak, la cinéaste avait déjà bénéficié des données du Pentagone. L’institution militaire dispose d’un service dédié à fournir les informations pour que les réalisateurs et les scénaristes s’en aspirent directement des faits de guerre qui les intéressent. Mai cette fois, la contestation est plus intense. Kathryn Bigelow l’était déjà lors de l’oscar de « Démineur », film jugé injustement apprécié par la distinction devant Avatar dont l’esthétique reste d’une innovation inégalée à ce jour. Surtout que dans « Démineur » les mêmes canevas sont surannés : le méchant arabe et le bon ricain !

Ben Laden était à la tête du réseau qui faisait transiter, par Peshawar au Pakistan qui est un point juste à la frontière avec l’Afghanistan, les jeunes, musulmans ou pas, qui désiraient combattre le communisme. Les recrus étaient entraînés, dans un premier temps pendant les années 70 et 80, dans son pays d’origine en Arabie Saoudite. L’éclatement du terrorisme islamiste au Maghreb dont l’Algérie et ses retombées en occident a poussé les monarques Saoudiens à fermer les camps de formation militaire d’islamistes déjà fanatisés sur le plan des idées. Le Soudan a pris la relève, lors des premières années de la décennie 90, avec toujours le suivi de Ben Laden.

Ben Laden avait commencé à perdre ses soutiens américains dès lors que l’horreur, en Algérie de 1990 à 1995, s’est produite et a choqué l’opinion mondiale. D’ailleurs vite aussi, ses retombées se sont faites en Europe dont des attentats en France. Les occidents qui étaient complaisants avec l’hydre hideuse tant qu’elle ne les visait pas, ont rompu leurs manipulations, l’islamoterrorisme frappait au Maghreb... François Mitterrand soutenait qu’il fallait laisser les islamistes prendre le pouvoir en Algérie, alors que ces derniers juraient publiquement qu’ils allaient mettre à feu et à sang toute la région.

Le chef d’Al Qaeda a concentré, depuis ce divorce, tous ses investissements à Peshawar, une zone plus enclavée que le Soudan. Parallèlement à l’objectif d’instaurer le djihad dans les pays où se réveillaient des groupuscules et commettaient des attentats, il planifiait sa revanche sur les USA. La région d’Asie, où il installé son QG, est des plus inaccessibles et est actuellement au cœur de toutes les opérations. D’ailleurs il a été abattu dans cette région...

La CIA a été grandement secouée après les attentats du 11 septembre 2001. Tout en sachant que Ben Laden a créée une organisation, dont le nom « Al Qaeda » a été révélé après les attentats, il a été impossible à la CIA de deviner quel genre d’attaques et le moment. Les implications des américains dans la montée en puissance d’un bédouin ne sont pas scénarisées pour le film dont le titre n’est pas encore fixé. Dans le cinéma américain, il faut glorifier la traque du criminel...

La chape idéologique qui contrôle les studios américains est moins souvent décortiquée par la critique, qui n’hésite point de parler des censures dans le monde… D’emblée le cinéma d’Hollywood se concentrera à raconter la chasse de son larbin ! Le reste continuera : l’apologie du rêve américain…

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